Le Thé Chinois et le Mariage

Dans le 25ème chapitre du Rêve dans le Pavillon Rouge (Hong Lou Meng), la sœur Feng offre à Lin Daiyu deux bouteilles de feuilles de thé en plaisant, « Vous avez déjà bu le thé de notre famille, comment pouvez-vous ne vous faire pas encore la belle-fille pour nous? » Pourquoi le thé est-il ici mentionné avec le mariage?

L'œuvre classique du confucianisme, Yi Jing a dit que « le ciel et la terre donnent naissance à tous les êtres, tous les êtres donnent lieu aux hommes et femmes, les hommes et femmes donnent lieu aux couples, les couples donnent lieu aux pères et fils, les pères et fils donnent lieu aux rois et ministres, les rois et les rois et ministres donnent lieu à l'ordonnance de hautes et basse, cette ordonnance donne lieu au décorum et aux cérémonies. » Le Mariage est bien considéré comme l'angulaire de l'ensemble du système moral. Par conséquent, la durabilité et la stabilité du mariage ont été largement soulignées. Au cours de la dot, il faut présenter comme cadeau l'oie sauvage qui symbolise la fidélité car ce genre d'animal ne vit pas seul après la mort de son partenaire. Avec la popularisation du thé, il remplace peu à peu ces oies sauvages qui étaient les meilleurs cadeaux pour les fiançailles. Parce que les Chinois ont planté des arbres de thé en semant des graines au lieu de les transplanter, le thé est consigné l'espoir des parents qui souhaitent que leur fille puisse prendre la racine dans la famille de son mari et rester fidèle toute sa vie, tout comme un arbre de thé. Si une femme est remariée, ce qui est appelé« boire le thé de deux familles », elle sera sûrement méprisée.

Depuis la dynastie des Song, le lien entre le thé et le mariage était devenue le plus en plus étroit. La dot était aussi appelée « cadeau de thé » et la présence de la dot était « le présent du thé ». Si la fille a accepté ce présent du thé, ce serait de boire du thé. Pour répondre à ce cadeau, les fruits étaient généralement choisis, parfois avec du thé. Même aujourd'hui, à la campagne de nombreuses régions de la Chine, l'engagement est encore appelé « l'accord de thé » et la dot en espèces de l'engagement est appelée « l'argent de thé ». Si tous les deux sont d'accord avec cet engagement, ils vont choisir une date pour la noce, durant laquelle les deux familles vont sûrement organiser un grand banquet où le thé, le vin et la musique sont indispensables.

C'est pourquoi le thé est devenu une bonne excuse pour un rendez-vous. Dans la province de Hunan, le thé est aussi le meilleur outil de la communication sentimentale pour les hommes et les femmes. Lorsque de la première visite d'un garçon dans la maison d'une fille au but du mariage, la jeune fille lui servira une tasse du thé à la main si elle est satisfaite de lui. D'autre part, si le garçon est également convaincu, il va accepter le thé et le boit tout d'un coup. L'histoire ne s'arrête pas à cela : la proposition du mariage, la première date et la nuit de noce sont tous accompagnés du thé qui ajoutera du plaisir. Dans la dynastie des Qing, la cérémonie de mariage était peu à peu systématisée aux « Trois rites de thé » qui s'agissent du « présent du thé » lors de la proposition, de « la règle du thé » dans la noce et de « la réunion du thé » dans la première nuit du mariage.

Le thé ne se retire pas même après le mariage. En fait, il a joué un rôle important dans la stabilisation de la famille et la promotion du sentiment conjugal. À Ningbo de la province du Zhejiang, il y avait une coutume du « thé de nouveau beau-fils ». Lorsque le beau-fils s'est rendu pour la première fois au domicile de sa femme après leur mariage, ses beaux-parents allaient le bien traiter. Dans des familles de ressources modestes, les parents présenteraient deux ou trois cours du thé tandis que sept ou huit cours seraient présentés dans des familles riches. La famille de la jeune fille a mis leur confiance pour le beau-fils dans le thé, qui souhaitait que le mari puisse se souvenir de leur bienveillance quand il y a des discords entre le couple et bien traiter sa femme.