Le Parcours de la Diffusion du Thé Chinois

Le thé est originaire des montagnes du Sud-ouest de la Chine et s'implante dans un Le Parcours de la Diffusion du Thé Chinoisplus grand nombre de régions. Partout où il est introduit, le thé conquiert les habitants locaux par son charme singulier et joue un rôle indispensable dans la vie quotidienne. La diffusion du thé a non seulement introduit des changements dans les mœurs locales, il a même exercé une influence sur les relations ethniques et la sécurité du pays, ce qui demeure un phénomène particulier dans l'histoire de la Chine. Au fur et à mesure que le thé est devenu une nécessité de la vie quotidienne, à partir des dynasties des Sui et des Tang, pendant plus de mille ans, les dynasties féodales ont appliqué des politiques monopoles sur la vente du thé et les taxes sur le thé constituent un des piliers de leurs recettes financières. Le thé introduit dans les régions frontières du sud-ouest de la Chine reste un lien entre le pouvoir central et les pouvoirs ethniques. Avec le développement du commerce par voies de terre et de mer, l'introduction du thé dans le monde entier donne son influence sur les échanges commerciaux et les relations extérieures.

La taxation et la monopolisation de la vente du thé

Sous la dynastie des Tang, boire du thé était populaire. Selon L'ancien livre des Tang, à cette époque, «le thé est une nourriture non différente du sel et du riz, et ce point de vue est partagé dans les différentes mœurs. Le thé peut dissiper la fatigue, et on ne peut plus s'en passer. Surtout les paysans travaillant dans les champs aiment boire du thé.» Quand le thé est devenu une nourriture qu'on ne pouvait plus s'en passer, sa vente libérale et son plaisir pour les gens populaires s'est arrêtée. Conscients de l'importance du thé pour le peuple, les gouvernants ont créé une nouvelle taxe sur le thé - en 780, la dynastie des Tang, en vue d'accroître les provisions militaires pour apaiser les insurrections militaires, a commencé à imposer la taxe sur le thé pour la première fois dans l'histoire de la Chine. Pourtant, cette taxe ne faisait que partie d'une politique provisoire pendant la période de guerres, elle a été supprimée après l'apaisement des insurrections. De plus, l'empereur a même promulgué un décret pour s'excuser auprès du peuple. Cependant, à la fin de la dynastie des Tang, les guerres se sont succédées et les gouvernants pensaient encore une fois à la taxation sur le thé, et notamment, la taxe se faisait en fonction du poids au lieu du prix réels de vente. Plus tard, un système complet de monopolisation de vente du thé s'est imposé, les autorités féodales s'occupaient non seulement de l'achat des feuilles de thé, mais aussi de la fabrication uniformisée, même la plantation du thé était à leur charge. Le gouvernement impérial a demandé ainsi aux paysans de thé de brûler tout le thé stocké. De cette façon, la cour impériale maîtrisait la plantation, la fabrication et la circulation du thé pour y tirer un bénéfice exorbitant.

Cette politique va à l'extrême. Comme la plantation et la fabrication du thé a bien développé pour se former une activité de grande ampleur, et beaucoup de gens vivait du thé, cette politique de monopolisation les a fait perdre les ressources financières et a ainsi suscité la colère du peuple. Les paysans du thé de la région entre le fleuve Yangtsé et le fleuve Huaihe ont déclaré que, si le gouvernement ne changeait pas de politique, ils lanceraient une insurrection. Par conséquent, le gouvernement a décidé d'adopter la politique de monopolisation partielle. Dès lors, bien que les gouvernants des dynasties appliquent des politiques différentes sur le thé, ce sont toujours des politiques de taxation et la monopolisation de la vente du thé. Il faut attendre jusqu'au milieu de la dynastie des Qing (1644-1911) que voient supprimer ces politiques.

L'échange entre le thé et les chevaux

Avec la diffusion et la généralisation du thé, les gens des régions reculées et frontières commencent à accepter et aimer le thé. Ils ont besoin du thé qui est sous gouvernance du pouvoir central, ainsi le thé exerce une influence sur les relations ethniques. Après les dynasties des Tang, plusieurs gouvernements centraux ont adopté la politique «d'administrer les frontières via le thé», croyant que la force du thé dépasse celle des milliers de soldats. La dynastie des Song a même tenté de faire capituler Yuan Hao (1003-1048), roi des Xia de l'ouest (1032-1227), un royaume ethnique qui s'opposait au pouvoir central, par le coupage de provision du thé.

Le Parcours de la Diffusion du Thé Chinois
Le marché du cheval d'une grande envergure à Eryuan, la province du Yunnan. (Photo prise par Xu Jinyan, fournie par la banque d'images de Voyager en Chine, Hongkong)

Le thé est pour la plupart produit dans les régions habitées par des Hans et sous l'administration du pouvoir central. Mais les régions frontières de l'ouest sont abondantes en chevaux. De la dynastie des Han jusqu'au début de la dynastie des Tang, les Hans échangeaient plutôt les soies contre les chevaux, le thé ne constituant pas encore un rôle important dans ces échanges. Le thé obtenu par les groupes contre les chevaux a été surtout destiné à la consommation des nobles. À partir du milieu des Tang, les gouvernants, qui s'efforçaient d'apaiser les insurrections successives et qui avaient ainsi un grand besoin des chevaux de guerre, s'attaquaient aux thés dont la production était plus importante et que la demande se voyait accroître. Il existe un récit qui nous fait réfléchir : la dynastie des Tang voulait échanger du thé contre des chevaux avec Hui He (une minorité ethnique du Nord-ouest de Chine), mais ces derniers l'ont refusé et ont fait une autre proposition, ils voulaient obtenir Le Livre de Thé écrit par Lu Yu au prix de 1000 chevaux. Les fonctionnaires des Tang ont fouillé tout le pays et a fini par en trouver un à l'aide du poète Pi Rixiu(environ 834-883) pour se dégager d'une situation pressante. De cette anecdote, on voit bien que boire du thé est devenu déjà une pratique courante, et qu'il a créé une demande sophistiquée. Sous les dynasties des Song, des Ming et des Qing, ce mode d'échange continuait à exister pendant plus de mille ans.

L'ancienne Route Tang-Tibet et l'ancienne Route du Thé

Les provinces de Sichuan et Yunnan du Sud-ouest de la Chine sont depuis l'antiquitéL'ancienne route du thé traverse de hautes montagnes les principales régions de production du thé, pour cette raison, on pense que le Tibet, avoisiné de ces régions, possède du thé depuis la dynastie des Han. Mais les Tibétains qui adorent la princesse Wencheng préfèrent plutôt dire que c'est elle qui a apporté le thé au Tibet.

La Généralisation du Thé dans le Monde

La généralisation du thé dans le monde se faisait par deux voies : voie de terre et voie de mer. La voie de terre comprend la route du thé, qui recouvrait l'ancienne route de la soie, dirigée vers l'Asie du centre, l'Asie de l'Ouest et l'Europe, la route commerciale, composée de l'ancienne route de Tang-Tibet et l'ancienne route du thé, dans la direction des pays de l'Asie du Sud, et aussi une autre route du thé créée sous les dynasties des Ming et des Qing, qui passait par le plateau de Mongolie pour arriver à la Russie. La voie de mer se dirigeait principalement vers trois directions : la première a été créée dans la période des Tang et des Song, départ des provinces du thé du Jiangsu, Anhui, Zhejiang et Fujian, en passant par les ports de Yangzhou, Ningbo, et Quanzhou, arrivait au Japon et à la Péninsule de Corée; la deuxième a été créée dans la période des Ming et des Qing, départ des provinces du thé du Jiangxi, Zhejiang et Fujian, en passant par les ports de Ningbo, Quanzhou et Guangzhou et traversait l'Océan Pacifique pour enfin arriver à l'Amérique. La troisième est partie de ces ports pour Nanyang, et puis passait par l'Inde pour l'Europe.