L'ancienne Route Tang-Tibet et l'ancienne Route du Thé

Les provinces de Sichuan et Yunnan du Sud-ouest de la Chine sont depuis l'antiquitéL'ancienne route du thé traverse de hautes montagnes les principales régions de production du thé, pour cette raison, on pense que le Tibet, avoisiné de ces régions, possède du thé depuis la dynastie des Han. Mais les Tibétains qui adorent la princesse Wencheng préfèrent plutôt dire que c'est elle qui a apporté le thé au Tibet. Au début de la dynastie des Tang, Songzan Gambo (617-650), qui venait d'établir un régime didactique d'esclavage dans la région du Tibet, a envoyé des délégués à Chang' an, la capitale des Tang, pour démontrer son respect et demander le mariage d'alliance auprès de l'empereur Taizong (règne de 627 à 649). Ce dernier a décidé de choisir une princesse parmi ses proches pour la marier à Songzan Gambo. En 641, l'escorte de la princesse Wencheng est parti de la capitale des Tang- Chang' an (Xi'an du Shaanxi aujourd'hui), marchait le long de la rive nord du Fleuve Weihe et passait par la montagne Longshan qui marque la limite des provinces du Shaanxi et du Gansu et arrivait à Qinzhou (Tianshui du Ganshu aujourd'hui). Ils continuaient à marcher le long du Fleuve Weihe dans la direction ouest et passaient par Hezhou (Linxia du Gansu aujourd'hui) et à travers le Fleuve Jaune pour arriver à la province du Qinghai. Ils traversaient la ville Longzhi pour arriver à la ville de Shancheng( Xining du Qinghai aujourd'hui), et ils continuaient dans la direction du Sud-ouest le long du Fleuve Qiangshui (le Fleuve de Yaoshui aujourd'hui) et franchissaient la montagne Zishan (la montagne Bayankara aujourd'hui) et le Fleuve Maoniu (le Fleuve Tongtian aujourd'hui), passaient par la région de Yushu, puis dépassaient la montagne Danglashan pour arriver à Naqu, au nord du Tibet. Enfin ils sont parvenus à Luoxie (Lhasa aujourd'hui), la capitale du Tibet, et ont ouvert une nouvelle page de l'histoire amicale entre les Tang et le Tibet. La princesse a apporté avec elle la médecine, le calendrier, les techniques du textile et du vin, les graines des légumes et le thé. Selon les légendes, à son arrivée, la princesse n'était pas habituée au climat et à la nourriture du Tibet, donc, au petit déjeuner, chaque fois qu'elle prenait une moitié du verre du lait, elle devait boire une moitié du verre de thé pour dissiper l'odeur très forte du lait qu'elle venait de prendre. Elle a même fait mélanger le thé et le lait, y ajoutait des noix et des Suyou (ghee), ce qui fait la naissance d'une sorte du thé beurré(le thé Suyou) qui est très adoré par les Tibétains.

Selon les livres historiques, les thés introduits au Tibet en ce moment-là L'ancienne Route Tang-Tibet et l'ancienne Route du Théont été produit des les provinces du Anhui, Zhejiang, Hunan, Hubei et Sichuan. À partir du mariage d'alliance de la princesse Wencheng au Tibet, l'envoie des délégués entre la dynastie des Tang et le Tibet s'est succédé et les échanges sont devenus fréquents. L'ancienne route Tang-Tibet prend un essor dans ces conditions, qui constitue non seulement la route du commerce reliant les régions de l'intérieur de Chine et la province du Qinghai et le Tibet, mais aussi la route inévitable pour les échanges entre la Chine et le Népal et l'Inde. Cette route perdure depuis plus de 1,300 ans.

L'introduction du thé a beaucoup transformé la vie des Tibétains. Des chants folkloriques circulent dans cette région : « la nourriture des Hans remplit partiellement l'estomac, alors que le thé tibétain fait sentir rassasié. » « Plutôt trois jours sans manger, jamais un jour sans boire du thé ». Cela est dû à la condition tibétaine où il y a peu de légumes et les gens vivent de la viande et du lait, le thé sert à digérer et aussi à fournir des vitamines nécessaires.

La demande croissante pour le thé fait paraître une route du commerce qui peut rivaliser avec la fameuse route de la soie. À travers les hautes montagnes sur la frontière sud-ouest de la Chine, les habitants ont créé la route la plus belle, la plus dangereuse et la plus frappante du monde qui depuis des milliers d'années est parcourue par les caravanes de cheval, c'est la fameuse ancienne route du thé. Cette route a pris ces formes primitives sous la dynastie des Han, elle est appelée alors Shushendudao, dans le sens de « la route entre le Sichuan et l'Inde ». Avec le développement prospère du commerce ayant au cœur le thé, à partir de la dynastie des Tang, cette route est vite devenue florissante, et a été renforcée dans les périodes à venir pour enfin constituer le réseau de chemin commercial le plus grand et le plus complet du Continent asiatique.

L'ancienne route du thé dans l'histoire est composée de trois voies principales : l'ancienne route Tang-Tibet (la ligne Qing (Qinghai)-Zang (Tibet) d'aujourd'hui) et deux autres baptisées la ligne Dian (Yunnan)-Zang (Tibet) et la ligne Chuan (Sichuan)-Zang(Tibet). La ligne Dian-Zang est partie de Xishuangbanna ou de Simao du sud du Yunnan, en passant par Lincang, Baoshan, Dali, Lijiang, Zhongdian et Deqin avant d'arriver Changdu, Linzhi et Lhasa du Tibet. La ligne de Chuan-Zang est partie de Ya'an du Sichuan, en passant par Kangding pour arriver à Changdu, où elle rejoignait la ligne Dian-Zang, et puis, elle rayonnait jusqu'aux tous les points de la région tibétain à travers Lhasa, et pour aller plus loin, atteignait les pays de l'Asie du Sud, tels que le Népal et l'Inde, qui se trouvaient dans l'autre côté de l'Himalaya. De ces trois voies, l'ancienne route de Tang-Tibet s'est développée plus tôt, alors que les deux autres se sont vite épanouies grâce à la demande des Tibétains pour le thé en provenance du Yunnan et du Sichuan. Sur ces routes, les échanges ne se limitaient pas aux chevaux contre le thé, beaucoup de caravanes de cheval faisaient la navette pour transporter du thé d'origine des régions du Yunnan et du Sichuan, des céréales, des matières médicales et des laines tibétains, ainsi que des bijoux, des pierres précieuses et des parfums venant de l'Inde ou d'autres pays. Pour faciliter le transport, les thés du Yunnan ont été souvent fabriqué en brique ou en bloc, ce qui lui donnait une apparence ordonnée et agréable et lui rendait pratique en transport. Pendant des milliers d'années, cette ancienne route du thé restait un lien principal pour l'intégration culturelle, économique et religieuse entre les minorités ethniques des régions du Yunnan, Sichuan et Tibet. Elle était aussi le passage important vers le monde pour le thé et sa culture : le thé est passé entre les marchandeurs l'un à l'autre, les marchandeurs chinois, indiens et persans ont pris le relais pour transporter le thé vers le lointain Asie de l'ouest et l'Europe.