Le Taoïsme

Le taoïsme vénère Laozi (vers 580 - 500 av. J.-C.) comme son fondateur, puisque ce grand philosophe offrit des concepts idéologiques qui servent de base au taoïsme né après lui. Mais il est à noter que le taoïsme né au IIe siècle de notre ère est nettement différent de la philosophie de l'école taoïste créée par Laozi, bien que le Livre de la voie et de la vertu composé par ce grand philosophe soit vénéré comme un classique par les différents chefs taoïstes ultérieurs.

Dadejing

Dadejing

L'apparition de la Voie de la grande paix (taipingdao) et du Mouvement des Cinq boisseaux de riz (wudoumidao), deux organisations populaires vers la fin de la dynastie des Han de l'Est, marqua la formation du taoïsme ; alors que la parution des trois ouvrages, le Livre de la Grande Paix (Taipingjing), le Traité de cosmologie spéculative {Zhouyi Cantongqi) et Laozi Xiang'erzhu, marqua la formation officielle de la croyance et de la théorie du taoïsme. Les savants chinois prétendent généralement que le taoïsme, bien qu'il implique des éléments de la philosophie de l'école taoïste de Laozi dans ses dogmes, est loin de mériter de représenter l'esprit de l'école taoïste, ni de transmettre la pensée de Laozi.

Selon le taoïsme, le Tao (voie) constitue l'origine de l'univers, il produit l'univers et tous les êtres ; la société et le parcours de l'homme doivent tous les deux agir à l'instar du « Tao » ; lorsque l'homme s'exerce à la pratique du système de support de vie d'après la loi du « Tao », il pourra avoir l'esprit tranquille et le corps immobile. Cela aide à chasser les maladies et à prolonger la vie, voire à parvenir à l'immortalité. L'objectif suprême que poursuit le taoïsme consiste à parvenir à une vie éternelle au moyen de l'exercice de la pratique de la forme physique. Contrairement aux dogmes de nombreuses religions qui prétendent que la vie est pleine de souffrances, le taoïsme considère la vie comme une joie, et il encourage les gens à avoir une mort naturelle. A cet effet, il explora de nombreux exercices mystérieux à pratiquer afin de garder le corps en bonne santé, dont les exercices spirituel, alimentaire, respiratoire et physique. Le plus mystérieux parmi tant d'autres consiste dans l'alchimie » (dandao).

Le Taoïsme

L'alchimie se divise en l'alchimie externe (zvaidan) et l'alchimie interne (neidan). Par l'alchimie externe, on entend que les praticiens, avec l'aide d'un four ou d'un trépied, préparent des pilules d'immortalité, qui sont en fait des médicaments minéraux, tels que le cinabre et l'amalgame de plomb. Cette alchimie atteignit son apogée sous la dynastie des Tang (618 - 907), puis elle alla peu à peu ver son déclin pour être remplacée finalement par l'alchimie interne (neidan). Par l'alchimie interne, on entend que les praticiens considèrent leur corps comme un « four » ou un « trépied ». Par des techniques de conduction, d'aspiration et d'expiration, ils transforment, dans leur corps, le Jing, le Qi et le Shen en pilules. Les pilules une fois prêtes, ils particiens deviennent immortels.

Qu'il ait existé ou non vraiment des immortels dans l'histoire qui réussirent par l'alchimie externe ou par l'alchimine interne, il est indéniable que ces ceux alchimies apportèrent objectivement des contributions inattendues à la culture chinoise. La pratique de l'alchimie externe ht que les Chinois connurent des progrès dans les domaines de métallurgie et de chemie. Dans une grande mesure, les Chinois durent leur invention de la poudre à l'alchimie externe. Alors que l'alchimie interne apporta une grande contribution au moyen chinois de se maintenir en bonne santé. Si aujourd'hui, les Chinois préservent généralement leur santé par le qigong, cela résulta de la diffusion de l'alchimie interne parmi les masses populaires.

Le « monde des immortels », l'état idéal auquel aspire le taoïsme, ne désigne pas forcément le royaume des cieux illusoire. Il existe également dans le monde humain, où les régions gouvernées par des immortels sont appelées « Dong-tian et Fudi » (Grottes-cieux et Terres de bonheur). Selon le taoïsme, le territoire chinois est jonché de 10 grands Dong-tian, de 36 petits Dongtian et de 72 Fudi. Ces « Dongtian et Fudi » sont répartis sans exception dans des montagnes et des rivières célèbres avec des paysages pittoresques, où de nombreux monastères taoïstes furent construits sous différentes dynasties, et où sont éparpillés de nombreux vestiges d'exercices pratiqués par des immortels légendaires ayant atteint le Tao. Aujourd'hui ces sites pittoresques célèbres d'une grande valeur du patrimoine culturel devinrent déjà des sites touristiques pour les Chinois. Parmi eux, le mont Qingcheng dans la province du Sichuan connu sous le nom du « cinquième Dongtian », le mont Wuyi dans la province du Fujian connu sous le nom du « seizième Dongtian », le mont Wudang dans la province du Hubei connu sous le nom du « neuvième Fudi » et le mont Lushan dans la province du Jiangxi connu sous le nom du « soixante-onzième Fudi » furent tous inscrits par l'UNESCO sur la « Liste du patrimoine mondial ».

Temple de Xuandi  dans monts Wudang

Temple de Xuandi dans monts Wudang

Les personnes ayant accompli les rites initiatiques et faisant profession d'activités taoïstes sont appelées « daoshi » (prêtres taoïstes » ; les lieux où se déroulent les activités taoïstes sont appelés « gongguan » (temples taoïstes ». Au XIIe siècle, avec l'essor de la secte Quanzhen, une secte célèbre du taoïsme, le système de gestion dans les temples taoïstes commença à tirer profit du système de gestion pratiqué dans les temples bouddhistes.

L'Association des taoïstes de Chine fut fondée en 1957, dont le siège se trouve dans le Temple du Nuage blanc (Baiyunguan) à Beijing. C'est la première association unie dans l'histoire chinoise qui regroupe tous les taoïstes. En outre, 133 organisations taoïstes à différents échelons furent établies sur tout le territoire du pays. En 1990, l'Association des taoïstes de Chine créa l'Institut du taoïsme de Chine, le premier institut national du taoïsme dans l'histoire du taoïsme chinois.