L'islamisme

La dynastie des Tang (618 - 907) est une dynastie grandiose et L'islamismeouverte, qui encourageait les commerçants étrangers à venir faire du commerce en Chine. Du fait qu'elle disposait des transports développés avec l'étranger, les pays qui avaient des relations commerciales avec la Chine à cette époque-là s'élevaient à plus de 70. Et justement pendant ce temps-là, bon nombre de commerçants arabes et persans vinrent en Chine. Il se pouvait qu'ils furent séduits par l'économie prospère de ce pays et l'ambiance tolérante de sa politique et de sa culture, certains d'entre eux séjournèrent longtemps en Chine sans retourner chez eux, à tel point qu'ils s'y mariaient et puis avaient des enfants, ou qu'ils devenaient des fonctionnaires dans la cour impériale après avoir passé l'examen nécessaire.

Ces Arabes et Persans, appelés « fanke » (hôtes étrangers) par les Chinois, sont les personnes qui introduisirent les premières l'islamisme en Chine.

La dynastie des Yuan (1271 - 1368) constitue la deuxième période primordiale pour la diffusion et le développement de l'islamisme en Chine. Durant le demi-siècle à compter du début du XIII1' siècle, les Mongols, le long de leur expédition militaire de grande envergure vers l'ouest, réquisitionnèrent des contingents et des contingents d'Arabes, de Persans et d'Asiatiques centraux vers la Chine pour qu'ils prissent part à la guerre contre la dynastie des Song (960 - 1279). Ces gens requis et les descendants des Arabes et des Persans résidant en Chine sous les dynasties des Tang et des Song sont appelés ensemble « Huihui ».

Du fait que les Huihui habitaient ensemble pendant longtemps avec d'autres ethnies, dont les Han et les Mongols, et que ces ethnies se mariaient entre elles, une nouvelle ethnie, l'ethnie hui, fut enfin formée sous la dynastie des Ming (1368 - 1644). La formation de l'ethnie hui permit à l'islamisme d avoir un support social stable pour sa diffusion en Chine. La formation de cette ethnie eut également d'autres significations : la population principale qui pratiquait l'islamisme ne fut plus la population immigrée, les descendants de ces immigrés, à l'issue d'une histoire d'existence de 700 à 800 ans, devinrent une ethnie minoritaire chinoise enracinée dans le terroir ; cela permit également à l'islamisme de passer d'une religion étrangère à une religion enracinée dans le territoire chinois et devenue une composante importante de la culture chinoise.

Les Hui utilisent généralement la langue han,L'islamisme les langues arabe et persane ne sont utilisées que lors des activités religieuses. Quand et comment ces musulmans perdirent-ils leur langue originelle ? Certains savants l'expliquent en ces termes : puisque les femmes étaient rares parmi les commerçants et dans les troupes, ces hommes, en vue de se multiplier, se voyaient dans l'obligation de se marier avec des femmes han locales. La langue se transmit d'une mère à son fils, c'est ainsi que, de génértion en génération, les Hui parvinrent à connaître parfaitement et à prendre finalement la langue de leur mère, la langue han. Par ailleurs, le besoin de faire du commerce les obligea à maîtriser la langue han. En fait, dans les domaines de concepts éthiques et de normes de comportement, les Hui fusionnèrent la morale islamique et le concept traditionnel chinois consistant à « respecter le Ciel et agir à l'instar des ancêtres » ; et à l'égard du système de l'éducation religieuse, les Hui associèrent l'enseignement islamique pratiqué dans la mosquée à l'enseignement traditionnel chinois pratiqué dans l'école privée tenue par un précepteur, si bien que fut formé l'enseignement religieux appelé Jingtang Jiaoyu (enseignement de la salle des Livres), un enseignement propre à l'islamisme chinois.

Sous la dynastie des Qing (1644 - 1911), le processus de la sinisation de l'islamisme connut un développement encore plus substantiel. Certains savants non seulement interprétaient et traduisaient en langue han les dogmes, les règles, les institutions et les rites de l'islamisme, mais encore cherchaient à fusionner la doctrine confucéenne et les dogmes islamiques. C'est justement à cette époque-là que l'islamisme chinois forma des sectes et le système des menhuan à la chinoise. Le menhuan fut le fruit du mariage entre le mysticisme islamique (les soufis) et le régime patriarcal chinois. Par ailleurs, la construction de la mosquée pendant cette période commença à assimiler le style de l'architecture traditionnelle chinoise ; de même, la vie familiale des musulmans chinois de diverses ethnies commença à assimiler les rituels traditionnels chinois.

La diffusion de l'islamisme au Xinjiang en Chine date du Xe siècle de notre ère. Avant cette date, les diverses ethnies du Xinjiang étaient plongées profondément dans la croyance bouddhiste, qui avait connu une histoire d'un millénaire au Xinjiang. En fait, en tant que voie de communication vitale sur la « Route de la Soie », le Xinjiang d'avant et d'après J.-C avait admis largement de nombreuses religions importantes du monde : le chamanisme, le manichéisme, le nestorianis-me, le zoroastrisme... Au bout de plus de quatre siècles de diffusion et d'une guerre religieuse contre le bouddhisme, l'islamisme parvint enfin à se faire accepter par les Ouïgours qui avaient pratiqué jadis le chamanisme, le manichéisme, le nestorianisme, le zoroastrisme et le bouddhisme. Quant à d'autres ethnies minoritaires au Xinjiang, elles finirent également par accepter l'islamisme au XVIIF siècle.

En Chine, on compte principalement dix ethnies qui pratiquent l'islamisme. Outre les Hui et les Ouïgours, il y a encore les Kazaks, les Kirgiz, les Uzbeks, les Tatar et les Tajiks vivant au Xinjiang ; les Salar vivant au Qinghai ; les Dongxiang et les Bonan vivant au Gansu.

A l'heure actuelle, on compte en Chine plus de 34 000 mosquées. Ce chiffre signifie que parmi la population chinoise des musulmans totalisant 20 millions de personnes, toutes les 600 personnes possèdent une mosquée. Une grande partie de ces mosquées furent restaurées ou construites dans les années 1980.

L'Association islamique de Chine, fondée en 1953 à L'islamismeBeijing, est une organisation nationale de l'islamisme chinois, dont les actes Les musulmans en Chine paraissent en langues han et ouïgoure. Des associations islamiques furent également établies dans les provinces, les régions autonomes et les municipalités relevant directement de l'autorité centrale qui sont peuplées de musulmans ; ces associations disposent toutes de leur revue.

En vue de satisfaire les besoins des musulmans de différentes ethnies de lire leur livre sacré, le Coran publié et diffusé actuellement en Chine est en dix langues.

A l'heure actuelle, la Chine compte au total 11 instituts islamiques. L'Institut islamique de Chine, créé en 1955 à Beijing, est l'établissement d'enseignement suprême de l'islamisme chinois.