Le Bouddhisme de la Langue Tibétaine

Le bouddhisme de la langue tibétaine est appelé également Le Bouddhisme de la Langue Tibétainele bouddhisme tibétain. Au VIIe siècle, le bouddhisme fut introduit dans la région tibétaine en Chine. Au bout d'une longue influence et d'une longue rivalité réciproques avec le bon, religion primitive et autochtone du Tibet, il finit par devnir le bouddhisme tibétain. Au XIIIe siècle, Kubilaï Khan, l'empereur Shizu, soit l'empereur fondateur de la dynastie des Yuan (en règne : 1260 - 1294), conféra le titre du précepteur impérial à Drogôn Chôgyal Phagpa (1235 - 1280) et commença à mettre sur pied le système théocratique au Tibet. Vers la fin du XIVe siècle, Gelupa, créé par Tsong-kha-pa (1357 - 1419), devint petit à petit l'école principale du bouddhisme tibétain. Du fait que les bonzes portent tous un bonnet jaune, cette école est appelée également la secte des Bonnets jaunes.

Sous le système théocratique, les monastères au Tibet possédaient bon nombre de moyens de production et de richesses. Les moines et prêtres des couches supérieures étaient pour la plupart des fonctionnaires dans les autorités à différents échelons. Par ailleurs, les monastères disposaient de leur propre tribunal et de leur propre prison.

Après l'avènement de la République populaire de Chine, le gouvernement chinois mena en 1959 et en 1960 une réforme démocratique au Tibet, abolit le servage théocratique. Pourtant, la réforme démocratique entreprise dans les monastères du bouddhisme tibétain consiste seulement à abolir les vieux systèmes irrationnels. Par exemple, les monastères ne sont plus permis d'intervenir ni dans les affaires administratives, ni dans la justice, ni dans le mariage entre deux individus ; ils ne sont plus permis d'envoyer sans autorisation des fonctionnaires, ni d'établir furtivement des tribunaux et des prisons ; le gouvernement abolit l'attachement personnel des habitants au monastère ; le système fut aboli, selon lequel les monastères pouvaient prêter à usure et répartir des corvées ; furent abolis le système de gestion strictement hiérarchisé dans les monastères et la dépendance d'un monastère affilié de son monastère principal ; les bonzes dans les monastères, par voie d'élection démocratique, établissent un comité ou un groupe de gestion démocratique, qui s'occupe lui-même des affaires religieuses.

L'Etat respecte et défend pleinement la liberté de croyance religieuse des citoyens tibétains.

Le bouddhisme tibétain fut introduit parmi les Mongols vers la fin du XVIe siècle, et exerça une influence importante sur la vie sociale mongole. En outre, il fut également répandu parmi les Monba, les Tu, les Qiang et les Yugurs, qui devinrent eux aussi des croyants du bouddhisme tibétain.

Le bouddhisme tibétain possède aujourd'hui plus de 3 000 monastères avec 120 000 bonzes et bonzesses ainsi que plus de 1 700 bouddhas vivants. Parmi tous ces monastères, le temple Jokhang d'une longue histoire à Lhasa fut inscrit en 2000 par l'UNESCO sur la « Liste du patrimoine mondial ». Gelupa dispose de ses six grands temples célèbres : les monastères Gandain, Sera et Drepung à Lhasa au Tibet, le monastère Tashihunpo à Rikaze, le monastère Kumbum dans le district de Huangzhong, province du Qinghai, et le monas-tère de Labrang dans le district de Xiahe, province du Gansu. Le temple des Lamas à Beijing et le temple Puning (temple de la paix universelle) à Chengde sont alors des temples importants du bouddhisme tibétain dans l'arrière-pays.

La réincarnation du bouddha vivant est un système adopté par les monastères du bouddhisme tibétain afin de régler | la question liée à la succession de leur chef. C'est la secte Karmapa qui la créa la première au XIIIe siècle, puis petit à petit, elle fut suivie généralement par les autres sectes.

Il faut suivre une procédure stricte pour confirmer un Temple de Jokhang,Le Bouddhisme de la Langue Tibétainebouddha vivant. Celui-ci, avant son nirvana, laisse généralement un testament pour prévoir où apparaîtra sa réincarnation ; s'il ne laisse pas de testament, les bonzes se procureront une inspiration en pratiquant la divination ou en faisant venir une divinité.

Selon les indications offertes par le testament, la prévoyance, le présage, l'oracle et l'illusion sur le lac, le monastère où se trouve la généalogie du bouddha vivant envoie des hommes partir pour différentes régions à la recherche d'un enfant né après le nirvana du bouddha vivant et doté d'un signe d'intelligence exceptionnelle. Il se peut qu'il y ait plusieurs candidats à la réincarnation, mais on ne peut opter finalement que pour une seule réincarnation.

Dalaï-Lama et Panchen Erdeni sont les deux grands bouddhas vivants suprêmes de Gelupa. En 1653, le 5e Dalaï-Lama se fit conférer un titre par le gouvernement central de la dynastie des Qing. Depuis lors, la réincarnation de tous les Dalaï-Lama doit acquérir un titre conféré par le gouvernement central, et cela devint une règle constante. En 1713, le gouvernement central de la dynastie des Qing conféra un titre au 5e Panchen Erdeni. Dorénavant, la réincarnation de tous les Panchen Erdeni doit acquérir aussi un titre conféré par le gouvernement central.

Autrefois, la confirmation de la réincarnation du grand bouddha vivant fut réalisée par le lama de la lignée en pratiquant la magie. Celui-ci fit venir une divinité et la pria de lui donner une réponse. On vécut des tricheries, si bien que la réincarnation fut généralement issue de grandes familles de la haute noblesse. Des aristocrates des couches supérieures et des grands lamas profitèrent de cette occasion pour manipuler le pouvoir de la religion. En 1793, le gouvernement de la dynastie des Qing promulgua une réglementation en créant le système du tirage au sort à Laide d'un vase d'or. Ce système consiste à écrire le nom et la date de naissance des candidats à la réincarnation sur des fiches de bambou avant de mettre ces fiches dans un vase d'or. Celui dont la fiche est tirée sera la réincarnation. Ce système stipule notamment que lors du tirage au sort, il faut la présence d'un représentant délégué par le gouvernement central pour attester cet événement. A cet effet, le gouvernement de la dynastie des Qing fit fabriquer spécialement deux vases d'or réservés au tirage au sort. L'un sert à décider, par un tirage au sort, qui sera la réincarnation des grands bouddhas vivants dans la région tibétaine, dont Dalaï-Lama et Panchen Erdeni. Ce vase est conservé dans le Palais du Potala à Lha-sa. L'autre sert à décider, par un tirage au sort, qui sera la réincarnation des grands bouddhas vivants dans la région mongole. Ce vase est conservé aujourd'hui dans le Temple des Lamas à Beijing.

Depuis lors, le système du tiraga au sort à l'aide d'un vase d'or devint une règle constante, et il se conserva jusqu'à nos jours.

Le 28 janvier 1989, le 101' Panchen-Lama décéda au Tibet. Le gouvernement chinois déclara qu'il se référerait à la règle constante dans l'histoire et se conformerait aux rites du bouddhisme tibétain pour procéder à la recherche et à la confirmation de la réincarnation du 10e Panchen-Lama. Au bout de six ans de recherche, on fixa trois candidats à la réincarnation. Le 29 novembre 1995, à l'issue d'un tirage au sort à l'aide d'un vase d'or, Gyaincain Norbu, un garçon de six ans, fut défini comme la réincarnation du 10e Panchen Erdeni.