La sériciculture

La sériciculture

Le fil de soie est un matériau nécessaire à l'habillement de l'homme. Ce sont les ancêtres des Chinois qui ont développé ce matériau précieux pour le textile.

La sériciculture est l'exemple le plus réussi de l'exploitation des ressources en insectes capables de servir l'homme dans la Chine antique. Selon les légendes, Leizu, épouse de l'empereur Jaune, a été la première à enseigner aux femmes comment cueillir des feuilles de mûrier et élever des vers à soie. Les Chinois ont appris à obtenir des fils en soie par le biais de vers sauvages qu'ils avaient domestiqués. La domestication des vers à soie a commencé il y a 5 000 ans. Sur un site néolithique de la province du Shanxi, des archéologues ont trouvé une moitié de cocon coupé, vieux de plus de 5 000 ans. Sur un autre site du Zhejiang datant de la même période, les archéologues ont déterré du tissu, des bandes et des fils de soie datant de 4 700 ans. Sur des inscriptions ornant des os et des carapaces de tortue, se trouvaient les caractères can (vers à soie), sang (mûrier), si (fils de soie), ho (tissu en soie), etc., ainsi que des rapports sur les sacrifices au dieu du mûrier et l'inspection des élevages de vers à soie. Cela prouve qu'à cette époque, la sériciculture était entrée dans la vie quotidienne des Chinois. Elle a été développée dans le nord de la Chine. Un poème du Shi Jing (Classique des poèmes) de l'époque des Printemps et Automnes a décrit ainsi la sériciculture pratiquée par les femmes : « Par un beau jour de printemps, les loriots chantent ; sur un sentier, les femmes portant des paniers vont cueillir des feuilles de mûrier. » Sur un objet en bronze de l'époque des Royaumes combattants sont illustrées des femmes rassemblant des feuilles de mûrier. Un autre poème du Shi jing dit : « Dans les champs, les cueilleurs de feuilles de mûrier vont et viennent. » Le Mencius dit : « Les mûriers plantés sur une superficie de 3 000 m2 peuvent produire de la soie pour habiller 50 personnes. » Xun Kuang (313 - 230 av. J.-C), célèbre penseur de l'époque des Royaumes combattants, en faisant des études sur les règles de la sériciculture, a écrit dans son Ode aux vers à soie : « Après s'être reposé trois fois, le ver à soie construit son cocon ». Dans le Li Ji (Livre des rites), compilé il y a 2 000 ans, des méthodes pour la désinfection ont été mentionnées. Il fallait laver les œufs de vers à soie dans une solution de vermillon, dans de l'eau salée ou de l'eau de chaux pour empêcher les vers à soie de contracter des maladies.

La sériciculture

L'élevage de vers à soie a directement contribué au développement du tissage de la soie, qui a été pendant longtemps une technique propre aux Chinois. Les tissus en soie colorés symbolisaient la dignité de la famille impériale et des fonctionnaires, et la beauté des femmes. Ils sont devenus une exportation majeure de la Chine antique après l'ouverture de la Route de la soie. Pendant mille ans, la Route de la soie, d'une longueur de plusieurs milliers de kilomètres, a servi de canal principal dans les échanges entre la Chine et le reste du monde, et de source de vitalité pour le développement économique et culturel de la Chine. Tous les pays du monde élevant des vers à soie ont obtenu leurs œufs de vers et leurs techniques de sériciculture grâce à la Chine, que ce soit directement ou indirectement. Ainsi, la sériciculture est apparue il y a 3 000 ans en Corée, il y a 2 000 ans au Japon et au Vietnam, il y a 1 600 ans dans les pays d'Asie centrale, il y a 1 400 ans en Europe, et il y a 400 ans en Amérique du Sud. La Chine est non seulement l'inventeur de l'élevage des vers à soie, de la filature et des techniques de tissage, mais elle a également occupé la première place mondiale pendant une longue période et a apporté une contribution majeure au monde.