Inventions divertissantes de la Chine Antique

Les inventions, les découvertes et les réalisations que nous avons présentées ci-dessus concernent l'économie nationale et la vie de la population ainsi que le développement scientifique et technologique, tant en Chine que dans le reste du monde. Il existe cependant d'autres inventions intéressantes qui enrichissent encore la vie quotidienne des Chinois et des autres peuples. Ces inventions ingénieuses n'ont pas perdu de leur charme et de leur vivacité ; malgré l'évolution historique et le développement scientifique, elles exercent une influence impérissable.

L'abaque

L'abaque a été développé Cheng Dawei, Inventions divertissantes de la Chine Antique sur la base du calcul des fiches, une ancienne méthode de calcul. A l'époque des Printemps et Automnes, on calculait avec des fiches sur lesquelles étaient gravés des chiffres. Les fiches de couleurs différentes représentaient des valeurs différentes et étaient placées à l'horizontal ou à la verticale pour effectuer des opérations arithmétiques. Les ancêtres chinois se sont servi de cette méthode pendant 2 000 ans, mais avec le progrès social, celle-ci n'a plus été en mesure de satisfaire aux besoins. L'abaque a ainsi été créé.

Le calcul à l'abaque partage les mêmes principes et méthodes de calcul que celui des fiches, mais il s'avère plus efficace et plus commode. Le terme zhusuan (calcul à l'abaque) est apparu pour la première fois dans un ouvrage du mathématicien Xu Yue (?-220) sous les Han de l'Est, au IIe siècle. Sur la peinture Scène de vie le long de la rivière Bianhe le jour de Qingming, œuvre du grand peintre Zhang Zeduan (1085-1145) des Song du Nord, on trouve un abaque sur le comptoir d'une pharmacie. L'écrivain Tao Zongyi (1316-?) a mentionné les boules d'abaque dans un essai, disant qu'« elles sont maniées avec la main ». Dans le Classique de charpenterie de Lu Ban (Lu Ban Mu Jing) de la dynastie des Ming sont répertoriées les normes de fabrication des abaques. Il existait également des livres sur les règles du calcul à l'abaque. Tout cela montre que l'abaque était utilisé à grande échelle dans la Chine antique. Facile à manier, l'abaque était accessible à presque tout le monde, même un analphabète pouvait s'en servir.

Différents abaques ont été inventés selon les pays ; cependant, seul l'abaque chinois a hérité des caractéristiques du calcul des fiches qui se traduisent par : neuf chiffres et le concept du zéro, un système décimal, et méthode de représentation des chiffres. L'abaque chinois a été diffusé au Japon, en Corée, en Inde, aux Etats-Unis et dans les pays de l'Asie du Sud-Est. De nos jours, l'abaque est toujours utilisé pour faciliter le calcul dans la vie quotidienne. Il est même plus efficace que l'ordinateur dans l'addition et la soustraction.

Zhuge Liang a inventé la lanterne de Kongming pendant la guerre
Zhuge Liang dirige a sus soldos enarbolando las linternas de Kongming.

L'allumette

L'allumette a été inventée en Inventions divertissantes de la Chine Antique Chine il y a plus de 1 500 ans. En 577, le pouvoir des Zhou du Nord et celui des Chen du Sud ont allié leurs forces pour attaquer la capitale des Qi du Nord. Prise en tenaille, cette dernière a dû faire face à une pénurie de ressources. Le palais impérial manquant de feu, les concubines ont donc inventé une sorte d'allumette, nommée fazhu. Il s'agissait d'une plaquette de bois, trempée dans du soufre fondu, puis séchée. Frictionnée contre une planchette dure et grossière, elle donnait naissance à une flamme. Tao Gu, écrivain sous les Song, a enregistré un autre produit appelé huocun dans l'un de ses essais. C'était une petite tige de bois enduite de soufre, qui s'enflammait avec difficulté. Plus tard, du phosphore y a été ajouté, rendant l'allumage plus efficace.

Dans le reste du monde, ce n'est qu'au XVIe siècle qu'un élément similaire est apparu. La première allumette inflammable par friction est l'invention d'un chimiste anglais ; elle a ensuite été améliorée par un Suédois qui l'a rendue plus sûre, car elle nécessitait un grattoir spécial, dont les éléments chimiques interagissent avec ceux de l'extrémité de l'allumette pour s'enflammer.

Le ballon à air chaud

Selon un ouvrage chinois datant du IIe siècle avant notre ère, un mini ballon à air chaud a été fabriqué en utilisant une coquille d'oeuf : « Après avoir fait un trou dans la coquille, l'œuf a été vidé et une feuille d'armoise brûlante y a été introduite. Une fois que l'air présent dans la coquille a été réchauffé, la coquille s'est envolée dans les airs. » En théorie, cette astuce devrait fonctionner, mais en réalité, la coquille ne peut pas s'envoler, car l'air chaud qu'elle contient n'arrive pas à fournir une poussée suffisamment puissante pour la faire s'envoler. Malgré cela, il semble que certains Chinois de cette époque-là ont constaté la flottabilité entraînée par l'air chaud, qui est plus léger que l'air froid. Le créateur du premier ballon à air chaud serait Zhuge Liang (181-234), un prestigieux politicien et stratège de la période des Trois Royaumes.

Lors de sa dernière expédition vers le nord, Zhuge Liang tomba malade suite à un travail écrasant. Avant sa mort, il conçut une lanterne dans l'intention d'égarer l'ennemi. Une lampe à huile fut installée sous une grande enveloppe de papier, et celle¬ci put s'envoler grâce à l'air contenu dans l'enveloppe chauffée par la lampe. En voyant ces lanternes flotter dans l'air en pleine nuit, l'armée ennemie eut très peur, croyant que Zhuge avait obtenu une aide divine. Cette lanterne fut nommée lanterne de Kongming, car Zhuge Liang était aussi connu sous le nom de Zhuge Kongming. On peut dire que c'est l'embryon du ballon à air chaud moderne. A l'époque des Cinq Dynasties, une guerrière appelée Xin Qiniang créa une grande lanterne propulsée par de la résine de pin brûlant et l'utilisa comme signal militaire. Le poète des Song du Sud, Fan Chengda, a fait l'éloge de la lanterne de Kongming dans un de ses poèmes. Sous les Yuan, celle-ci a été popularisée dans toute la Chine, et la population a pris l'habitude d'en allumer lors des fêtes. Joseph Needham a également indiqué que l'invention du papier en Chine a rendu possible la création de la lanterne, et que les lanternes dépourvues de trou sur le haut pouvaient s'élever automatiquement en raison de l'air chaud qu'elles contenaient.

Le parachute

Le premier parachute a été fabriqué il y a 4 000 ans environ, alors que les Chinois ont découvert qu'un tel dispositif pouvait résister à la gravité terrestre et amortir la chute d'une personne se trouvant sur une hauteur. Selon les Mémoires historques de Sima Qian, rédigées sous les Han de l'Ouest, Shun, souverain légendaire de la Chine antique, était détesté de son père, un vieil aveugle. Alors Le parachute

Le premier parachute a été fabriqué il y a 4 000 ans environ, alors que les Chinois ont découvert qu'un tel dispositif pouvait résister à la gravité terrestre et amortir la chute d'une personne se trouvant sur une hauteur. Selon les Mémoires historiques (Shi //) de Sima Qian, rédigées sous les Han de l'Ouest, Shun, souverain légendaire de la Chine antique, était détesté de son père, un vieil aveugle. Alors fils du général patriotique Yue Fei (1103-1142) sous les Song du Sud, a aussi noté un épisode similaire dans l'un de ses essais. Il y avait à Guangzhou un monastère très haut, sur le toit duquel fut installé un coq en or géant. Un jour, l'une des jambes de ce coq fut volée. On se demanda comment le voleur était arrivé à fuir en emportant une pièce en or aussi lourde. Une fois arrêté, le voleur confessa qu'il était descendu du toit du monastère à l'aide de deux parapluies qui lui avaient servi de parachute.

Au XVIIe siècle, un ambassadeur français en Thaïlande a également raconté dans son livre comment un acrobate chinois a utilisé des parapluies en tant que parachute. Ce dernier, équipé de deux parapluies attachés à ses poignets, sautait d'une hauteur en traversant un grand cercle de fer, et le vent l'emportait vers le sol, un arbre ou dans une rivière.

En Europe, c'est Léonard de Vinci (1452-1519) qui a dessiné la première ébauche de parachute en 1483. Louis-Sébastien Lenormand a inventé le terme « parachute », par analogie avec le « parasol » auquel ressemble l'engin qu'il a utilisé pour sauter de l'observatoire de Montpellier le 26 décembre 1783.