Dans son ouvrage Explications sur Zhuang Tseu, Guo Xiang montre ses recherches et synthèses sur les problèmes de « être » et « ne pas être ».
Selon Guo Xiang, « ne pas être » ne peut pas produire « être », car les choses sont nées naturellement. En même temps, il s'aperçoit que l'être ne cesse de changer et qu'il ne faut pas entendre les choses à travers les phénomènes en appenrence. Il propose une hypothèse: toutes les choses sont nées par elles-mêmes et subitement, chacune est une unité isolée, elles coexistent dans le monde mystérieux. Elles n'ont pas entre elles des rapports de « raison-cause », et alors on ne doit pas chercher la raison de leur existance.
Il lance la notion de « monde en solitude et noir »(Luan Ming Zhi Jing), et pense que les choses poussent et meurent dans un monde indicible là, il n'y a pas de créateur ni de gouverneur. Ce monde mystérieux est proche du vide, mais il n'est pas le vide absolu. Dans ce sens, les choses exitent dans un état analogue à « ne pas être », ce qui signifie la coexistance de « l'être » et « ne pas être », on peut dire aussi que « l'être » est « ne pas être », ces deux se produisent.
Le thème central de Guo Xiang est « se transformer seul dans le monde mystérieux ». Ce monde est lointain et mystérieux. Les choses existent isolément dans ce monde et se développent d'une façon naturelle. Radicalement, les choses du monde sont des unités isolée, elles n'ont pas de rapports entre elles. Guo propose qu'on voit le monde contemporain dans une perspective spéciale, comme si nous surmontons du monde où nous vivons et sentons que le monde ne cesse de changer. Il n'existe pas le créateur ni Dieu qui apporte les choses au monde. Tout est éphémère et tout est au processus des transformations promptes.
Les existentialistes contemporains pensent que l'homme est solitaire dans l'essence. Face à ce monde plein des alternances de la naissance et la mort, on a naturellement des sentiments absurdes et insaisissables. Le point de vue de Guo ressemble à celui de l'existentialisme, mais il ne montre pas l'attitude des gens à travers des sentiments absurdes. Dans ses descriptions, ce monde mystérieux est d'une beauté légère, lointaine et indicible, cela est différent du monde interprété par des existentialistes. Dans l'attitude sur la vie, Guo combine les pensées du Confucianisme et du Daoisme, selon lui, il faut agir selon les règles confucian-istes, en même temps, on peut garder le monde volant et léger des Daoistes qui se situent au dehors des choses humaines. Mais selon l'existentialisme l'homme doit envisager son sort absurde et cherche à changer son sort.
Pour comprendre comment l'homme, en tant qu'une seule unité, peut vivre dans ce monde de solitude, on doit comprendre la pensée de Guo Xiang: l'homme, ce qu'il rencontre est son sort. Il indique que la rencontre, c'est le sort. L'homme peut rencontrer des cas subits et des situations aléatoires, il faut s'en contenter. Le « sort » et la « rencontre » montre l'intertransformation de la contingence et la nécessité. Le changement de toutes les choses a sa nécessité, et même la contingence a pour base la nécessité. Tous les rencontres sont aléatoires, soudaines et temporaines, mais la rencontre, c'est le sort. Le sort a une force immanquable, l'homme et les choses ne peuvent qu'obéir à son ordre. Mais comment « la rencontre » est-elle devenue le sort? C'est que le choix contingent de l'homme changera sa vie, et changera ainsi son sort. Les rencontres des contingences accumulent sans cesse et change la situation des hommes, et à la fin, elles deviennent le sort inévitable.
Guo indique que les choses se développent isolément, mais souvent poussées par un sort mystérieux et totalement indicible, elles se rencontrent. Ce sort est aléatoire, mais a un pouvoir que les hommes ne peuvent pas changer. Le sort, on ne sait pas pourquoi il est comme cela, mais il l'est. Le processus de la vie est en effet des rencontres inprécisibles. L'homme a connu cette vie, mais il ne peut pas expliquer pourquoi il doit connaître cette vie.
D'après Guo, toutes les choses ont le droit de choisir à leur gré, mais ce choix comporte aussi la contingence. Dans ce monde mysitérieux et lointain, l'homme fait corps avec les choses, cela est réalisé dans l'état de « combinaison dans le noir », c'est-à-dire, il fait s'oublier, tout comme le « s'asseoir en oubiant » de Zhuang Tseu. L'homme doit oublier les phénomènes du monde, et ne demande pas leur raison d'être, comme cela, il peut entrer dans un monde où l'homme est avec les changement des choses. Dans ce processus, l'homme doit oublier totalement lui-même, et entre dans le monde et accepte tranquillement toutes les arrivées et reste paisiblement dans le sort inévitable constitué par des facteurs contingents.
En développant la dialectique de « être » et « ne pas être » atteint son apogée, Guo propose des solutions sur la contradiction de contingence et nécessité sur la vie et le sort: « être », c'est « ne pas être », cette vision du monde servira de source théorique pour le bouddhisme qui, après être introduit en Chine, influence les adeptes par la notion importante de « vide ». L'opinion de Guo facilitera la compréhension des gens sur le « vide ».