Le Quyi - Combinaison du Récit et du Chant

Quyi est un terme collectif qui regroupe divers arts chinois du domaine chant et narration. Un spectacle comprend le récit d'une histoire, la formation de personnages et l'expression de pensées et sentiments par la narration et le chant. C'est aussi une des catégories d'art qui ont une très longue histoire et des traditions très profondes.

Comme genre musical narratif, le quyi utilise le langage parlé, un contenu attrayant et des chansons (chang qiang) qui doivent convenir à la narration. S'ajoutant aux expressions faciales, les mouvements et la danse servent aussi au chant-narration.

Le Quyi - Combinaison du Récit et du Chant
Figurine d'argile d'un chanteur de la dynastie des Han de l'Est.

L'origine du quyi en Chine remonte à la récitation de chants appelée chengxiang durant la période des Royaumes combattants, aux amusants et humoristiques acteurs de paiyou de la période pré-Qin, et aux chansons à répondre des dynasties des Han et des Wei. Sous la dynastie des Tang, le sujiang, une forme d'art qui consiste à raconter des fables populaires et des histoires bouddhistes au public est apparue ; le daqu et les chansons devinrent populaires, ce qui fit s'épanouir les arts de narration et de chant. Par conséquent, le quyi devint peu à peu une forme d'art indépendante. Sous la dynastie des Song, avec le développement de l'économie de biens, la prospérité des villes et l'augmentation de la classe urbaine, les spectacles de narration commencèrent à avoir leurs propres salles et leurs artistes professionnels. Le guzici, le zhugongdiao, le changzhuan et d'autres formes de présentation devinrent extrêmement populaires, et à ce sujet, Dongjing Menghualu (Rêves de la capitale de l'Est) écrit par Meng Yuanlao, et Ducheng ]isheng (Documents de la Capitale) offrent des descriptions détaillées. Des dynasties des Ming et des Qing à la période de la République de Chine, avec le bourgeonnement de l'économie capitaliste, l'urbanisation fit un grand pas, ce qui favorisa le développement de l'art du chant-narration. D'une part, le chant-narration populaire à forte saveur locale parvint aux villes sous les formes de daoqing, lianhualuo, fengyang huagu et bawangbian ; d'autre part, d'anciennes formes d'art aux caractéristiques locales et dialectales, comme le Cihua des dynasties des Yuan et des Ming, évoluèrent progressivement vers le tanci dans le sud et le guci dans le nord. Durant cette période, de nouvelles variétés et pièces de quyi apparurent. La plupart des variétés de quyi que nous voyons aujourd'hui en Chine viennent de la période des Qing et du début de la République de Chine.

Après la fondation de la République populaire de Chine en 1949, on pouvait dénombrer, selon les statistiques, plus de 400 types de quyi. Les quyi des Chinois han forment cinq catégories : pingshu, xiangsheng, kuaiban, guqu et zouchang. Les cinq types partagent la caractéristique de « narration et chant » comme moyen d'expression principal. Le xiangsheng et le pingshu sont narratifs ; le guqu est chanté, de même que le Jingyun dagu, le Danxian paiziqu, le Jiaodong dagu et le Hubei dagu ; et similaires au chant-narration sont le kuaishu et le kuaibanshu du Shandong entre autres. Les variétés de qinshu qui sont narrées sans autre accompagnement que le chant sont le qinshu du Shandong, le qinshu de Guizhou, le yangqin du Yunnan et d'autres ; et la forme « chanter en marchant » qui combine le chant, la narration et la danse comme le er ren zhuan (duo de chant et danse) inclut Shibuxian Lianhualuo et Fengyang Huagu. Les acteurs jouent de multiples rôles ; ces artistes du quyi n'ont pas besoin de maquillage mais ils reproduisent une variété de personnages par la narration et le chant, et adaptent toutes sortes d'histoires au quyi ou au shumu, pour les jouer devant le public. Cette forme de spectacle est simple et directe, et son contenu est succinct et fascinant.

Le guqu (airs pour tambour) et le zouchang (marcher-chanter) sont des variétés plus musicales et qui montrent pleinement le charme et les connotations culturelles de la musique quyi.

Guqu - Chanter en Racontant des Histoires

Le guqu (airs pour tambour) comprend les genres tanci, dagu, yugu, qinshu et zaqu, présentés surtout sous forme de quci. Par exemple, le jingyun dagu, le Xihe dagu, le tanci de Suzhou, le qingyin du Sichuan et le qinshu du Shandong appartiennent tous au type guqu. Le Jingyun dagu et le tanci de Suzhou représentent la quintessence de ces formes dans le nord et le sud de la Chine.

Zouchang - Chanter en Marchant

Zouchang signifie « chanter en marchant ». Ici « marcher » signifie danser à mesure que progresse l'histoire en musique. Le zouchang comprend le chant en dansant et la musique autant que les mouvements sont impressionnants, comme dans le Er Ren Zhuan du Nord-est, et le Er Ren Tai et Yunan Huagu Deng du Nord-ouest.