Boxe Xingyiquan

La boxe de Xingyi est désignée, avec Wudang, Taiji et Bagua, comme les quatre écoles de neijia. Pourtant les coups de Xingyi sont durs et rapides, ce qui est différent des trois autres écoles.

Les techniques de Xingyi ont été développées par Ji Jike (1602-1680), issu de Yongji du Shanxi. A ce qu'on dit, Ji Jike a étudié pendant dix ans le wushu dans le Temple de Shaolin et y excellait à la lance. Il a transformé par la suite les techniques de lance en celles de boxe qui mettent en valeur la concentration de l'esprit et les gestes libres.

Boxe Xingyiquan

Après plusieurs générations de transmission, la boxe de Xingyi a été divisée en trois groupes avec beaucoup plus de gestes. Le premier groupe est celui de Shanxi représenté par Dai Longbang (1713-1802) qui y a ajouté la « boxe de Cinq Elément ». Le deuxième est celui de Hebei, établi par Li Luoneng (1803-1888), originaire du Hebei. Ce marchand, surnommé « Super-boxeur Li », a suivi durant dix ans des cours de wushu donnés par Dai Wenxiong (1769-1861), deuxième fils de Dai Longbang. Il a inventé les « postures fondamentales » pour Xingyi et les a diffusés dans la province du Hebei en formant l'école de Hebei. Ma Xueli (1714-1790), condisciple de Dai Longbang, a créé le groupe de Henan. Il venait de Luoyang et était de l'ethnie Hui, aussi il a enseigné le wushu en général à des Hui du Henan pour faire naître l'école de Henan. Les deux derniers groupes se sont vulgarisés dans le Sichuan, Anhui et Shanghai même à l'étranger au début de la République de Chine. A contrario, l'école de Shanxi gardait en permanence un profil bas. En bref, le système de Xingyi a été forgé à la fin de la dynastie des Qing.

Les gestes principaux de Xingyi imitent les actes de chasse et de défense des animaux tels que le dragon, le tigre, le singe, le cheval, l'alligator, le coq, le busard, l'hirondelle, l'aigle et l'ours, et surtout interprètent les effets de ces actes. Les écoles de Shanxi et de Hebei ont étudié au total 12 animaux pour élaborer leurs coups fondamentaux, alors que celle de Henan n'en avait que 10. Dans un combat réel, les deux premières écoles utilisent souvent les poings et les paumes. En comparaison, celle de Henan attaque l'ennemi avec le coude, le genou, l'épaule et la hanche.

La boxe de Xingyi est simple et pratique. Elle insiste sur le combat au corps à corps et l'offensive immédiate et véloce. Le Boxeur de Xingyi doit assaillir l'adversaire en premier lieu et avancer sans se soucier des réactions de celui-ci. Ce professionnel ardent déclenche successivement des coups foudroyants si bien que l'on n'est pas en mesure d'observer le trajet de ses mouvements. Il ne lui faut pas se défendre. Car dans certains cas, il ne nécessite qu'un coup dur pour faire tomber un ennemi.

Boxe Xingyiquan

Le Xingyi, qui appartient aux arts martiaux taoïstes, accorde une grande importance aux exercices internes. Face au rival, on doit mobiliser au maximum l'énergie potentielle du corps et la changer en force interne explosive en touchant l'ennemi. Pour raccourcir la distance d'attaque, il ne faut pas étendre le coude. Le poing peut ainsi engendrer une force pénétrante et porter atteinte aux entrailles de l'adversaire.

Dans les années vingt du 20ème siècle, Wang Xiangzhai, issu du district Shen du Hebei et disciple de Guo Jianshen (1885-1963), a créé la « boxe d'idée » (Yiquan) qui a marqué une innovation sans précédent du wushu. Wang a abandonné les séries de gestes déterminés et a souligné l'importance des exercices sur les pieux. Sans coups figés, la boxe d'idée réagit avec l'évolution de la circonstance et le jugement du praticien. Wang a combattu avec plusieurs boxeurs étrangers excellents et les a tous vaincus en un seul coup.

La simplicité de Xingyi le rend apte au combat réel et se conforme à la tendance du développement du wushu, aussi a-t-il connu une diffusion rapide. En plus, les successeurs de Xingyi, novateurs la plupart du temps, privilégiaient aussi les études théoriques. De même que le système Taiji, le fond culturel du Xingyi lui donne plus de vitalité.