Histoire d'Arts Martiaux Chinois

Le wushu était appelé boxe du brave (quan yong) et combat avec des techniques (ji ji) pendant l'antiquité, l'art national (guo shu) dans la période de la République de Chine, et Kung-fu par les étrangers.

Le wushu dérive de la lutte entre l'être humain et les animaux et de la bataille entre les tribus. L'expression dans le Livre des Odes « ceux qui n'ont ni force ni courage amènent la calamité dans le pays avec l'excès du pouvoir », celle dans le Livre des Rites « les hommes cultivés font de la compétition dans les domaines de la gymnastique, du tir de l'arc et de la conduite du char » prouvent que le combat avec des techniques a déjà émergé dans la Période des majuscules pour Printemps et Automone (de 770 à 476 avant notre ère). Les rencontres avaient lieu régulièrement : dans les combats qui se déroulent au printemps et en automne, les participants accordent de l'importance à la force et aux techniques. Selon le Zhuangzi, le souverain du royaume Zhao a formé plus de trois mille épéistes qui se combattaient jours et nuits ; une centaine d'entre eux étaient ainsi blessés ou tués chaque année, tandis que le souverain s'en réjouissait tout le temps. Sous la dynastie des Han ( de 206 avant notre ère à 220), le wushu se développait rapidement. Bien des peintures des Han réalisées sur les pierres découvertes dans la province du Henan décrivent les gestes du wushu. Entre autres, l'« attaque de l'épée », la « danse de l'épéiste », la « prise de la lance à main nue » et la « lutte entre l'épée et la hallebarde » illustrent bien des séries de gestes de Kung-fu de l'individu et du duel apparus à cette époque.

En outre, dans la Période des Printemps et des Automnes, les exercices respiratoires du taoïsme ont déjà pris leur forme primitive. Laozi a proposé de garder la paix du cœur en s'abritant de la turbulence du monde extérieur, harmoniser les fonctionnements normaux du corps et de l'esprit et renforcer l'énergie essentielle (le ki) pour avoir la souplesse corporelle du bébé. Zhuangzi (369-286 avant notre ère) a avancé que la respiration est un processus d'évacuation de l'air turbide et d'absorption du souffle frais. Le « livre sur les exercices respiratoires », écrit au commencement de la Période des Royaumes Combattants, a décrit scrupuleusement les méthodes de respiration. Les théories de Laozi et de Zhuangzi sur le renforcement du ki se sont intégrées à celles du Yin et Yang ainsi que celle des Cinq Eléments en devenant la base de la pratique interne (neigong) du wushu. Certaines idées de Laozi, comme le maintien en position contre le déplacement de l'adversaire, la souplesse contre la dureté et l'adresse déguisée en gaucherie, étaient prises pour référence par les écoles diverses de la boxe chinoise et considérées comme principes du combat avec des techniques par les styles internes (neijia).

Le renforcement et l'harmonie du corps et de l'esprit sont fondamentaux pour le wushu. Au fil du temps, ont convergé le wushu et les méthodes respiratoires. Le praticien du wushu fait des exercices de respiration pour stimuler l'énergie potentielle humaine et contrôler le déroulement du ki en augmentant la force dans le combat. Sous les dynasties des Song (960-1279) et des Yuan (1206-1368), la fusion entre le wushu et les manières de respiration est devenue une tendance inéluctable du développement du wushu. En suivant cette vogue, les arts martiaux du Shaolin et du Wudang ont émergé à la fin de la dynastie des Ming (1368-1644).