Préservation de la Santé

Les arts martiaux chinois accordent de l'importance au renforcement et à l'harmonie du corps et l'esprit. D'une part, on doit garde bonne humeur et renforcer l'énergie essentielle ; d'autre part, il faut entraîner les membres du corps pour les rendre valides. En plus de l'amélioration des fonctions de l'organisme et du maintien de la santé, la pratique du wushu peut également ralentir la sénescence. Pourtant est-ce qu'il est possible d'allonger l'espérance de vie en le pratiquant ? Ou ceux qui sont forts en wushu jouissent certainement d'une longue durée de vie ? Il faut y réfléchir plus.

La santé et la longévité ne sont pas de conceptions de même ordre. Il existe un certain lien entre les deux, mais elles ne sont pas équivalentes. L'espérance de vie est déterminée par bien des éléments. On ne peut pas l'estimer à travers seulement la pratique du wushu ou les exercices respiratoires.

Amélioration de la santé

Comme tout le monde le sait, la pratique du wushu peut fortifier les membres du corps, mais ce n'est qu'une fonction superficielle. Son rôle clé est en fait d'entraîner le système nerveux central et les organes internes. D'après les méthodes de santé antiques, le fluide vital, l'énergie essentielle et la physionomie naturelle sont les trois bases de l'existence. Le fluide vital vient des reins et constitue la base de la vie avec le surnom « porte de vie »(pas l'acupoint du même nom). L'énergie essentielle est native et passe par les reins La physionomie naturelle illustre la nature propre de l'être humain et constitue la manifestation extérieure des deux premiers piliers. L’être humain est ne avec le fluide vital, l'énergie essentielle et la physionomie naturelle qui s'affaiblissent sous l'influence des émotions et des désirs divers. Leur dégradation donne jour a des maladies variées et conduit à la défaillance, à la sénilité précoce et à la mort prématurée. Les méthodes de santé de l'antiquité consistent à fortifier le corps et l'esprit par les exercices respiratoires et à les faire revenir à l'état primitif, en vue de l'harmonie et la cohérence profondes entre l'homme et la nature.

Certains gens qui pratiquent le wushu pendant toute leur vie ont à l'âge caduc une mine resplendissante et se déplacent sans aucune difficulté. De ce fait, on pense que la pratique du wushu peut certainement conduire à la longévité. Certes, les exercices du wushu permettent de prévenir les maladies et d'allonger la durée de vie, mais ce n'est pas toujours le cas. En outre, la plupart des gens qui vivent vieux ne connaissent pas le wushu.

Préservation de la Santé
L'équipe de wushu de f École préparatoire pour les études en Europe et aux États-Unis (1912-1921),
à l'origine de l'Université du Henan) à Kaifeng dans le Henan.

Selon certains experts, la pratique de la boxe changquan du système Taiji peut renforcer les équilibres interne et externe du corps, harmoniser le yin et le yang, améliorer la respiration et la circulation de sang, prévenir l'hypertension et apaiser les maladies chroniques. L'entraînement de la boxe Jiugong du Bagua permet de réparer la membrane cellulaire, augmenter la résistance du corps et éviter le cancer. Et la boxe Taiyi de Cinq Eléments aide à fortifier les entrailles et les coordonner, réduire le lipide du sang, bonifier la circulation de sang et parer les maladies coronariennes. En effet, toutes les écoles du wushu ont la fonction du maintien et de l'amélioration de la santé à condition de pratiquer des exercices permanents et appropriés. Ceux-ci profiteront mieux à la santé en s'associant aux méthodes respiratoires.

Les arts martiaux chinois recèlent pas mal des manières de préserver santé. A l'image de la boxe Xingyi, les exercices sur pieux visent à détendre le cerveau et le corps à travers les gestes figés ou légèrement mobiles. Le praticien devient ainsi tranquille et peut se concentrer sur la régularisation du processus d'excitation et d'apaisement du nerf de tronc pour chasser le trouble et la fatigue du cortex cérébral. Les signaux positifs émis par le système nerveux central ainsi que les exercices perpétuels vivifient et consolident les organes internes et la forme physique. L'entaînement sur pieux du Xingyi englobant les styles dragon, tigre, singe, ours et soin s'applique aux personnes âgées souffreteuses et malades chroniques.

Un maître en wushu doit façonner en même temps les techniques d'attaque et la moralité et maintenir la sérénité intérieure en s'immunisant contre la richesse, la réputation, le pouvoir, les calculs et l'étalage. Un tel maître peut profiter pleinement du wushu pour ménager la santé. Car l'objectif du wushu est d'abord de purifier la mentalité. La fermeté du corps ne constitue qu'une apparence forte, alors que la paix intérieure qui représente la puissance de l'esprit est la plus importante. C'est là où réside le principe du wushu à l'égard de l'amélioration de la santé.

Longévité à la base du respect de la nature

De nombreux virtuoses de Kung-fu ont dépassé l'âge de 90 ans. Par exemple, Yang Yuting (1887-1982) de l'école Taiji, Ma Meihu (1805-1924) et Liu Wanyi (1820-1918) de l'école Xingyi, Zhang Zhan'ao (1817-1916) et Wang Ziping (1881-1973) de l'école Tantui, etc. Pourtant après avoir consulté les durées de la vie des maîtres en wushu, l'auteur a constaté que certains d'entre eux ne jouissaient que d'une espérance de vie moyenne. Même ceux qui sont de même école ont des durées de la vie diverses. Wu Tunan (1884-1989), maître de Taiji, a vécu 105 ans, alors que ses homologues Yang Chengfu, Li Yishe (1832-1892) et Chen Zhaokui (1928-1981) sont décédés dans leur cinquantaine ou soixantaine. Evidemment, l'espérance de vie est déterminée par une série d'éléments tels que les gènes, la situation financière, les conditions de vie et la mentalité. Ce n'est pas seulement les exercices martiaux qui comptent pour la longévité et il n'y a pas de lien décisif entre les deux.

Pourquoi la pratique du wushu ne mène pas sûrement à une durée de vie ? Cela a trait à la démarche des exercices du Kung-fu. Dans la première phase du wushu, il faut transformer la force brute en force explosive. Malgré les saisons et intempéries, le praticien est obligé de faire des exercices fondamentaux tous les jours, ce qui cause facilement des traumatismes chroniques des lombes et l'arthrodynie. Si ceux qui pratiquent la boxe Xingyi piétinent excessivement lors de leur entraînement, leurs pieds ou jambes seront blessés de temps en temps. Quand ils sont jeunes et vigoureux, ces blessures ne les dérangent pas. Avec la sénescence, ils subiront plus de douleur à cause de ces traumatismes anciens. Les jeunes impatients et ardents, avide de résultats, sont enclins à se faire froisser et à avoir des séquelles en apprenant certaines techniques telles que les Jambes en fer, la Crâne en fer, les Bras en fer. C'est ainsi que le raffinage de la force explosive cause facilement le traumatisme extérieur.

Dans les deux phases suivantes, le praticien se concentre sur les exercices internes et adoucit la rigidité de la force. Les méthodes internes sont souvent le fruit de la réflexion personnelle. Les praticiens ne se communiquent pas leurs acquis, et même le maître instruit peu son adepte à cet égard. A tâtonner dans l'obscurité, il arrive que l'on fasse des faux pas.

Préservation de la Santé

Portrait d'un arhat en rouge, créé par Zhang Daqian en 1944.

Dans la peinture, i'arhat pratiquait la méditation au milieu des bambous, à proximité d'une source et de rochers.
Son regard lucide et son air posé montre sa compréhension du bouddhisme
.

Sauf la concentration, la pratique interne exige aussi un environnement tranquille et aéré. Si on est effrayé lorsque l'on essaie de contrôler la circulation de l'énergie essentielle, celle-ci sera troublée et foncera à tort et dans les méridiens. Cela porte atteinte à l'entraînement postérieur, et peut même conduit au trouble mental ou à la paralysie. En conséquence, quand on entre dans les deux dernières phases, on encourt des blessures intérieures à cause de méthodes inappropriées ou d'accidents. Si on précipite trop la circulation énergique, on risque d'avoir le vertige et de l'hypertension.

En outre, les praticiens du wushu partagent un trait commun : l'esprit de compétition. Après avoir accompli leur formation martiale, ils préfèrent se battre en duel en faisant la connaissance des uns ou des autres. L'aspiration à la victoire cause souvent des traumatismes aux concurrents. Un praticien du wushu expérimente des combats incalculables pendant toute la vie.

Avides de réussite, les praticiens du wushu se préparent toujours au combat avec vigilance. En état d'alerte tout le temps, ils subissent tous les jours une pression mentale intense pendant des longues années. La nervosité persistante nuit à la santé et provoque des maladies cardio-vasculaires ou des cancers.

En conclusion, du point de vue physique et psychologique, ceux qui pratiquent les arts martiaux ne jouissent pas de longévité à coup sûr. La plupart des personnes âgées centenaires ne pratiquent pas le wushu. Ils vivent dans des villages sans pollution et respirent de l'air frais. Magnanimes et sans vanité, privés de tabac et d'alcool, ils mènent une vie humble et travaillent régulièrement. Tous ces éléments permettent une longue durée de vie.

Exercices respiratoires

Les exercices respiratoires sont appelés aussi exercices internes. C'est une manière traditionnelle d'amélioration de la santé qui se développait en s'appuyant sur la théorie des méridiens.

La culture traditionnelle chinoise est divisée en trois écoles principales : le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. Et les exercices respiratoires peuvent aussi être groupés corrélativement en trois familles. Les deux familles autochtones ont une histoire plus longue que celle qui a commencé avec l'introduction du bouddhisme.

La méthode respiratoire s'influencent réciproquement. Surtout la méthode confucianiste se laisse influencer par celle du taoïsme qui est théoriquement fort.

Les manières de respiration bouddhistes ont surtout quatre écoles influentes : celles de la Terre Pure, de Chan, de Tiantai et d'Esotérisme.

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L'Illustration pour les méthodes de respiration et les exercices physiques, découvert à Changsha dans le Hunan,
issu de la dynastie des Han de l'Ouest.

Dans l'image, quarante-quatres hommes et femmes ont des gestes différents destinés à la guérison et la protection de la santé, sont incluses des explications concises écrites.

Depuis la dynastie des Tang, le Chan est devenu l'école la plus prospère du bouddhisme. Le suivant, c'était celle de la Terre Pure. Après les Song, ces deux écoles sont fusionnées en un ensemble. Le bouddhisme de la Terre Pure prône la réincarnation dans le paradis et attire les gens ordinaires. Le Chan fait grand cas de la compréhension et retentit parmi les intellectuels. La méthode respiratoire de Chan repose sur la contemplation et l'illumination et se pratique en s'assoyant. L'école de Tiantai, originaire du Mont Tiantai de la province du Zhejiang, préconise la concentration et le repliement dans le cadre de l'entraînement interne. En le pratiquant, on sentira la chaleur qui circule dans le corps et on aura des gestes spontanés.

Le bouddhisme ésotérique, issu de l'Inde, est introduit en Chine dans la période des Trois Royaumes (220-280). Il était populaire à Xi'an et à Luoyang et a été diffusé au Japon sous la dynastie des Tang. A cause des guerres incessantes de la fin des Tang et pendant la période des Cinq Dynasties, il n'est plus vu qu'au Tibet l'école ésotérique qui donne le jour à plusieurs branches. La méthode respiratoire ésotérique a un lien étroit avec le yoga et sa diffusion se limite dans la région tibétaine. Depuis les années trente ou quarante du 20ème siècle, son existence a été pour la première fois connue par des gens extérieurs du Tibet.

En fait, les trois familles susdites se sont assimilées les unes les autres au cours de leur évolution.

Les exercices respiratoires doivent être considérés comme science, alors qu'ils revêtent des couleurs religieuses et magiques profondes. En Chine, la préservation de la santé a une relation intime avec les méthodes respiratoires qui correspondent aux exercices internes.

La naissance et le développement des méthodes de respiration résultent de l'expansion de l'ambition de l'être humain. Dès son apparition sur la planète, l'homme aspire à une puissance surnaturelle sans aucune contrainte. Mais dans la vie réelle, on est dominé et puni par les principes naturels. Dans ce cas-là, il rêve toujours de se débarrasser d'une situation défavorable. Et les légendes décrivent en fait les combats imaginés par l'être humain contre la nature et l'univers.

Avec l'évolution sociale, l'être humain a mûri et avait moins d'illusion. Cependant, l'ambition de l'homme n'a pas disparu et s'est accumulée au fond de son cœur en devenant une subconscience transmise de génération en génération.

Après l'échec de la lutte contre la nature, l'homme n'a pas cessé de chercher une nouvelle cible à défier. Il a enfin trouvé un objectif concret et commun, lui-même.

L'homme est trop faible face à la nature toute puissante. Il n'a que peu de chance de la conquérir. Par conséquent, il cherche à dépasser les limites physiologiques humaines. Dans les pays orientaux, on a commencé à étudier et développer l'énergie essentielle depuis deux mille ans : pour ce faire, les Chinois utilisent les méthodes d'amélioration de la santé du taoïsme, soit les exercices respiratoires et les Indiens le yoga.

Après des études sur l'énergie essentielle, nos ancêtres ont découvert que la pratique des exercices respiratoires peut procurer des forces extraordinaires aux gens. Par exemple, elle permet de rendre les muscles durs comme de l'acier, ainsi capables de se défendre contre les attaques. On appelle cet effet « armure en fer ». Elle peut aussi aider à assouplir le corps, augmenter la force, guérir les malades et allonger la durée de la vie.

Les qualités merveilleuses de pratique des méthodes respiratoires éveillent de nouveau l'ambition subconsciente de l'être humain et l'incite à se surpasser, à surmonter le temps et l'espace et à se débarrasser de toute limite. Le rêve de l'homme ressuscite à la base des exercices respiratoires.

Les Chinois comprennent mieux que les Occidentaux l'importance inégalée de la vie et s'attachent plus à la préservation de la santé. Pour maîtriser les méthodes de respiration, il faut maintenir la paix intérieure et se priver de vanité et d'arrogance. Il nécessite la résistance, la persévérance, la solitude et la compréhension pour parvenir au contrôle de la respiration.

On ne doit pas exagérer le rôle des exercices respiratoires au sujet de l'amélioration de la santé, ce qui conduit peut-être à un effet contre-productif.