Kung-fu Emei

Le Mont Emei, situé au centre du Sichuan, s'étend sur une centaine de li et s'imprègne de l'ambiance du lieu. L'un des quatre monts bouddhistes, Emei est, selon la légende, le lieu où pratiquait le bouddhisme Samantabhadra.

Kung-fu Emei

Bien que les bouddhistes et les taoïstes aient pour tradition de faire des exercices de wushu, ces faits sont très peu décrits dans les documents historiques. Au milieu de la dynastie des Ming, Tang Shunzhi (1507-1560), général célèbre dans les combats contre les pirates japonais, a composé un « Chant sur la boxe des taoïstes d'Emei » et a expliqué la rapidité et l'agilité de la boxe de cette dernière. En même temps, les méthodes d'utilisation des armes ont mûri sur le Mont Emei. Les techniques d'Emei dans l'emploi de la lance, créées par un moine qui s'appelait Pu'en, se sont fait un nom dans tout le pays et ont exercé une influence favorable sur l'évolution du wushu de Shaolin.

Le Sichuan a longtemps joui d'une réputation de petit paradis terrestre. Grâce à son économie et sa culture avancées, il a entamé de nombreux contacts avec les régions septentrionales. La boxe d'Emei s'est ainsi formé sur la base de la fusion entre les arts martiaux locaux ijj du Sichuan et ceux de Shaolin. Bien des styles populaires dans le Sichuan dérivent de Shaolin (Sengmen, Minghai, Hongmen) ou ont un certain lien avec le Shaolin (Zhaomen, Shandongjiao).Toutefois la majorité de ces écoles sont fortes en coups de poing tout en négligeant les techniques de jambes dont le système Shaolin fait grand cas. Elles ont une couleur locale nette et se distinguent du style de Shaolin.

Le système Emei a également des écoles indigènes telles que Yumen, Baimei et Huamen. La boxe d'imitation, paysage exotique du système Emei, est composée de celle de « Grenouille », de « Papillon », de « Cueillir des fleurs » et de « Fluta ».

Les écoles des autres systèmes, soit Wudang, Nanquan, Xingyi, Taiji et Bagua, ont aussi porté leur contribution au système Emei en faisant partie de ce dernier.

Selon les statistiques de ces dernières années, la province du Sichuan compte au total 67 écoles de boxe dont 28 styles indigènes, soit 41,79%, 27 styles de Shaolin, soit 40,30% et 12 des autres systèmes ; 1 652 séries de gestes et 276 méthodes respiratoires.

Le système Emei illustre bien la culture tolérante du Sichuan et qui sait bien tirer des leçons des autres.