Le Musique Chinoise: Dynasties des Xia, Shang, Zhou

La dynastie des Xia (2070-1600 av. notre ère) connut le début de la transition de la société primitive chinoise vers une société d'esclavage. Les danses musicales d'abord prévues pour les cérémonies de culte furent ensuite utilisées pour louanger les monarchies de la société d'esclavage ou les exploits des rois. Par exemple, la musique daxia célébrait les exploits de Dayu qui avait réussi à régulariser le système d'eau sous les Xia : « Il travaillait dur jour et nuit, creusant la terre des montagnes pour boucher les brèches des digues » et « tout dans l'intérêt du peuple ». La musique de danse dawei de la dynastie des Shang (1600-1046 av. notre ère) fut créée pour l'offrande de sacrifices aux ancêtres et pour montrer le succès de Chengtang qui avait vaincu Jie.

La dynastie des Shang entra dans l'Âge du bronze. À mesure que se développaient la technique et les secteurs du coulage du bronze, plus de dix instruments à percussion et carillons en forme de tuyaux ainsi que le carillon nao furent inventés. Ils comprenaient un unique qing ou une série de qing (consistant en trois qing et produisant des sons graves et aigus), ainsi que des instruments à percussion comme le nao qu'on plaçait sur des tablettes, le ze et le ling qu'on tenait et frappait de la main, et des cloches suspendues ainsi que le yong qui produisaient des sons quand on les frappait. Les cloches et les qing eurent la plus grande influence sur les générations ultérieures.

Tambour de bronze de la dynastie des Shang
Tambour de bronze de la dynastie des Shang trouvé à Chongyang dans la province du Hubei.

Les cloches, faites de bronze et qui donnaient un son fort et solennel, étaient appelées « or » parmi les huit sons de la musique chinoise de l'antiquité. Le qing, fait de pierres qing qui produisent un son clair et perçant, était appelé « pierres ». La combinaison des cloches et des qing dans l'exécution de la musique produit « le son de l'or et des pierres », souvent mentionné dans les livres anciens et les poèmes comme « le son des cloches et des qing fait trembler les montagnes et les rivières » et « frapper cloches et tambours en hissant les drapeaux ». Cloches et qing étaient considérés comme des instruments rituels et on en jouait lors des occasions importantes comme lorsqu'on partait au combat, se rendait à la cour impériale, offrait des sacrifices ou donnait de grands banquets.

La « musique rituelle » chinoise est née du culte primitif des temps anciens. « Jouer de la musique en battant des tambours de terre », qu'on lit dans le Livre des Rites, reflète la plus ancienne musique rituelle qui, malgré sa présence et ses grands développements sous les dynasties des Xia et des Shang, était considérée comme un complément des activités politiques et religieuses. Certains érudits considéraient la culture des Xia comme une culture de « soumission au destin » et la culture des Shang comme « honorer les dieux ». Sous la dynastie des Zhou de l'Ouest (1046-771 av. notre ère), toutefois, les implications politiques de « l'obéissance aux dieux » faiblirent beaucoup. Le duc de Zhou restructura de façon significative et organisa la musique rituelle créée dans les temps reculés jusqu'à la dynastie des Shang, et la développa en un système de règles sociales et un code de conduite. Aussi, des organisations spéciales furent établies pour standardiser et gérer la musique de danse. « Dasiyue » était une de ces organisations et responsable de l'enseignement de la musique aux familles impériales, aux nobles et à certaines personnes talentueuses. Le programme comprenait « morale musicale », « langages musicaux » et « danses musicales » (voir Les Rites du Chunguan de Zhou). Les danses musicales, précédemment utilisées à la gloire des totems et des ancêtres, devinrent une part des banquets et des sacrifices. Il y avait des dizaines de types de musique sous la dynastie des Zhou, mentionnés dans des documents remontant à la 291' année du règne du duc de Xiang dans les Annales de Zuo.

un de la dynastie des Shang exhumés à Huixian dans la province du Henan.

un de la dynastie des Shang exhumés à Huixian dans la province du Henan.

Le système de musique rituelle de la cour sous les Zhou de l'Ouest était très rigide. Par exemple, les fonctionnaires aux divers postes ne pouvaient engager que des groupes de musique de danse équivalant à leur rang lors de fêtes ou banquets. Les types et le nombre d'instruments de musique, les lignes et le nombre des groupes de danse, de même que les catégories et le nombre de musiciens pour les rois, les nobles, les dafu et shi étaient strictement appliqués et ne pouvaient être intervertis.

La hiérarchie musicale suprême sous la dynastie des Zhou était appelée Liu Dai Yue Wu (Yue Wu six dynasties) ou « Six pièces de musique » en abréviation. Le roi Wu de la dynastie des Zhou, après avoir vaincu Zhou, demanda au duc Dan de Zhou de créer de la musique rituelle, et les Six danses et Six petites danses furent parmi les plus représentatives. Les Six danses surtout utilisées comme un des rites sacrificiels à la cour de la dynastie des Zhou, représentent de vastes scènes et comptent un grand nombre de participants. Le roi aimait la danse à soixante-quatre danseurs, le plus haut échelon hiérarchique. Liu Bu Yue Wu ou « Musique de danse en six parties » consistait en yunmen en l'honneur des dieux, daxian en l'honneur de la terre mère, dashao pour les quatre directions, daxia pour les monts et eaux, dahuo pour les ancêtres de sexe féminin et dawu pour ceux de sexe masculin. Les « Six pièces de musique » étaient aussi appelées Musique de danse des six dynasties parce qu'elles comportaient surtout de la musique de danse représentative des dynasties antérieures à celle des Zhou.

Les Six petites danses servaient à enseigner la danse aux enfants des aristocrates pour certaines occasions de culte. Elles comprenaient Fuwu (danse du ruban de soie), Yuwu (danse avec plumes), Huangwu (danse avec plumes d'oiseaux de couleur), Maowu (danse avec queues de vache) et Ganwu (ou Bingwu, danse avec boucliers). Musique de danse six dynasties comprend seulement la musique shao (musique civile) et la musique Wu (musique militaire) depuis la dynastie des Qin. Le shao et le wu étaient la plus importante musique jouée à la cour impériale de toutes les dynasties, et le shao, qui était la musique rituelle du plus haut niveau hiérarchique, fut interprété jusqu'à la dynastie des Qing (1644-1911).

Cloche

Cloche

La Chine des dynasties des Shang et des Zhou, parmi les plus grandes puissances mondiales du temps des grandes civilisations anciennes, connut aussi la culture musicale la plus développée. Les orchestres de qing et tambours servaient surtout à rythmer les cérémonies rurales de sacrifice sous la dynastie des Shang, tandis que les orchestres de cloches et qing, formés de carillons de cloches et de carillons de qing furent utilisés sous les Zhou. En outre, la présence et l'utilisation de la « musique de danse des six dynasties » de même que l'invention de nouveaux instruments ainsi que diverses réalisations comme le yuelii dans une période civilisée.

La dynastie des Zhou connut également une culture musicale populaire très active. Plusieurs histoires qu'on raconte encore aujourd'hui comme Boya rencontre son ami intime Zhongziqi en jouant du qin ont leurs racines dans cette période, qui reflète pleinement l'amélioration de la musique instrumentale et de la composition, et une meilleure appréciation de la musique également. Les anciens joueurs de qin attribuaient leur superbe performance à leurs sentiments vrais et profonds. Selon des documents historiques, le chant du célèbre Qin Qing de la dynastie des Zhou pouvait « faire trembler les arbres et immobiliser les nuages », et le chant de l'artiste populaire Han E « demeurait longtemps dans l'esprit ».

La théorie de « 12 Lit » apparut sous la dynastie des Zhou, et les noms des « cinq notes », soit gong, shang, jue, zhi et yu), furent alors établis. Un des mérites de la théorie « lu » est la méthode « Sanfen Sunyi » dont on parle dans Guanzi - Di Yuan.