Durant les dynasties des Sui et des Tang, la stabilité politique, l'économie florissante et les mesures culturelles ouvertes adoptées par les dirigeants menèrent au sommet de la musique représenté par la danse musicale qui intégrait les cultures musicales de tous les groupes ethniques depuis les dynasties des Wei et des Jin. Durant cette période, la musique de toutes les ethnies et certaine musique populaire étrangère furent collectivement appelées « Musique en sept parties » ou « Musique en neuf parties », et furent intégrées à la musique de la cour. Chaque personne, des familles royales aux nobles et des fonctionnaires aux citoyens ordinaires, contribua à la popularité de la musique et de la danse nouvellement développées.
La musique de danse de la dynastie des Tang intégra la musique instrumentale, les chansons et les danses. Elle comprenait des types particuliers comme Pozhenyue (Musique pour briser le front ennemi ou Musique du roi Qin brisant le front de l'ennemi) et Nishang Yuyi Qu {Chanson des jupes en arc-en-ciel et des robes de plumes). Cette dernière avait été adaptée de Poluomen Qu présenté par Yang Jinshu, lejiedushi (commissaire militaire dans la région de Hexi envoyé par Li Longji, empereur Xuanzong 0* de la dynastie des Tang).
Tableau de spectacle musical, bas-relief en marbre coloré des Cinq Dynasties, exhumé de la tombe de Wang Chuzhi à Quyan dans la province du Hebei. Des femmes à l'air absorbé jouent de plusieurs instruments.
La dynastie des Tang vit aussi l'établissement d'organismes de gestion et d'enseignement de la musique : le temple Taichang était l'organisme suprême responsable de la musique rituelle ; l'Institut de l'éducation fut établi spécialement pour former des musiciens ; l'institut Guichui pour la musique militaire ; et l'institut Dayue comme institution d'enseignement pour les musiciens yayue et yanyue. Ces organismes formèrent de nombreux artistes de talent.
Le quzi, ou musique populaire, émergea sous les dynasties des Sui et des Tang. Il comprend des chansons populaires des Han et d'autres groupes ethniques. Même les musiciens imitaient le quzi et lui ajoutaient des textes ; c'était une façon de faire à la mode à l'époque. Les poèmes des Tang, parmi les merveilles de la littérature chinoise, étaient aussi mis en musique. Les chanteurs de la dynastie des Tang étaient heureux de chanter les vers de poètes connus, et les poètes étaient fiers de voir leurs œuvres exprimées en chansons. Voici l'anecdote intitulée « Compétition de poésie dans une taverne ». Wang Zhihuan, Gaoshi et Wang Changling étaient trois poètes renommés à l'époque. Égaux en force, ils étaient aussi de bons amis. Un jour, ils allèrent à la taverne et rencontrèrent un groupe d'artistes. Ils se mirent d'accord pour dire que celui dont les poèmes seraient le plus souvent chantés aurait la plus haute renommée. Plus tard, un musicien chanta deux poèmes de Wang Changling, et un autre, un poème de Gaoshi. Wang Zhihuan dit : « Ils chantent des chansons que seuls des paysans peuvent écouter. Attendons voir ! » Puis un beau garçon se leva pour chanter : « Où la rivière jaune grimpe jusqu'aux nuages / Près du mur d'enceinte parmi les monts de dix-mille ren / Un nomade sous les saules se lamente à la flûte tartare / Que le printemps ne souffle jamais vers lui dans le col de jade. » C'était le nouveau poème de Wang Zhihuan. En entendant cette chanson, les trois poètes ne purent s'empêcher de rire gaiement.
Le pipa, un des instruments utilisés par les orchestres de la dynastie des Tang, avait presque la même forme qu'on lui connait actuellement. Aujourd'hui, le nanqu du Fujian et le pipa du Japon ont conservé des traits du pipa de la dynastie des Tang tant pour la forme que pour la manière d'en jouer. Affectées par la musique qiuci, les théories musicales comprenant « 84 modulations » et yanyue « 28 modulations » apparurent sous les Tang. Par ailleurs, Cao Rou créa aussi la notation de la musique qin encore en usage de nos jours.
Figurines de joueurs de luth et de flûte de Pan à cheval, de la dynastie des Tang.
Les activités musicales tenues à la cour et dans les familles des fonctionnaires étaient animées et splendides. Elles reflétaient à la fois les innovations apportées à la culture traditionnelle et une forte incorporation de formes de musique étrangères. Elles comprenaient non seulement un large éventail d'élégantes danses pour les membres de la cour, mais aussi de fraiches pièces combinant musique, danse et poèmes. Les nombreux échanges et l'intégration de la culture traditionnelle et des cultures étrangères atteignirent un niveau sans précédent, ce qui montre l'ouverture et la brillante culture de la dynastie des Tang, apogée de la société féodale chinoise.