La Musique Chinoise: Dynasties des Song et des Yuan

Le progrès de l'économie urbaine sous la dynastie des Song (960-1279) conduisit à l'apparition des goulan, des washe, et d'autres lieux de divertissement qui desservaient la vie culturelle du peuple. Dans les goulan ou washe, on pouvait entendre les cris des colporteurs et les chants de style piaochang ou changzhuan, et aussi le guzici, le zhugongdiao et le zaju. C'étaient des formes de musique tout à fait nouvelles de la musique populaire. La période, par conséquent, fut décrite comme celle du « tournant de la musique de cour à la musique sociale, de l'aristocratie à la société ordinaire, et de la musique de danse à l'opéra. »

Partie du Tableau de musiciens et chanteurs de la dynastie des Song du Sud.

La dynastie des Song connut l'apparition de nombreux excellents quzi qui héritaient des qualités de ceux de la dynastie des Sui, et un large groupe d'auteurs de ci et de qu (poésie et musique). Parmi les écrivains connus de ces deux formes d'art se trouvent Liu Yong, Zhou Bangyan, Jiang Kui et Zhang Yan, et les œuvres les plus représentatives comprennent dix-sept pièces comme Yangzhou Mon, Xinh.ua Tianying et Gexi Meijin.

L'ancienne musique pour qin devint peu à peu la musique des lettrés à partir des dynasties des Han et des Tang, et le qin devint un instrument presque exclusivement réservé aux érudits. Aussi, divers genres prirent forme sur la base de différents spectacles, avec Guo Chuwang et le genre du Zhejiang comme forme la plus typique.

Tableau de spectacle musical, peinture murale découverte dans la chambre funéraire de Zhang Kuang, tombe n° 10 d'un tombeau de la dynastie des Liao à Xuanhua dans la province du Hebei.
Le spectacle était un gagaku informel populaire sous la dynastie des Song, qui avait diverses formes et était accompagné d'un orchestre. Les musiciens du tableau sont concentrés sur leur exécution.

L'opéra chinois atteignit sa maturité sous la dynastie des Song, et fut marqué par la présence de l'opéra du Sud de la dynastie des Song du Sud (1127-1279). De la période finale de la dynastie des Song du Nord (960-1127) à la dynastie des Song du Sud, l'opéra du Sud ou xiwen se développa à Wenzhou et dans la région sud. Différent du zaju des Song, il consistait à jouer des histoires de nature diverse avec un accompagnement musical dominé par les xiaoqu et les ballades populaires dans le sud. La musique évolua ensuite vers le style d'opéra qupaiti, puis le jiqu, une forme composée de plusieurs yueju avec différents qupai. L'opéra du Sud comprenait divers chants - solo, chant choral et chœur à l'époque.

Au début de la dynastie des Yuan (1271-1368), les styles du sud et du nord de la musique d'opéra commencèrent à se définir : la musique du nord, dominée par la gamme heptatonique était profonde et magistrale, tandis que celle du sud, avec sa gamme pentatonique, était tendre et élégante. Ensuite, le zaju de la dynastie des Yuan, une nouvelle forme d'opéra apparut au nord, incorporant le jeu théâtral, le chant, la narration et la danse et combinant vers et prose. La création d'oeuvres classiques comme L'injustice de Dou E de Guan Hanqing et la Romance de la chambre de l'ouest de Wang Shifu marqua le sommet du zayu de la dynastie des Yuan, et montra que la musique chinoise avait surpassé l'expression commune de sentiments et mettait davantage l'accent sur la révélation de la nature humaine et manifestait le monde intérieur de divers types de personnes.