Les Instruments à Archet Chinois

Les instruments à archet sont collectivement appelés huqin en chinois. À l'origine, le huqin était un instrument utilisé au nord. C'est sous la dynastie des Song du Nord qu'il est parvenu aux Plaines centrales. Après des millénaires de création commune et de développement par tous les groupes ethniques, il est devenu un instrument aux caractéristiques nationales marquées. Le huqin utilise surtout la friction d'un archet sur des cordes comme source de son. C'est un instrument de résonance et vibration. Avec un son riche d'impressions, il est largement utilisé en solo, en orchestre et pour l'accompagnement. Aujourd'hui, les instruments à archet courants sont le erhu, le gaohu, le zhonghu, le jinghu et l'instrument à « tête de cheval ».

Erhu

Le erhu est l'instrument à archet le plus répandu et le plus représentatif en Chine. Il consiste en une tête, un axe, une tige, un qianjin, un qimna, une caisse de résonance, des cordes et un archet la plupart du temps en bois de santal, bois de rose, ou ébène. Les cordes sont en métal ou recouvertes de métal. L'archet est en crin de cheval. Le son doux du erhu convient à l'interprétation de musique lyrique tendre et délicate. Par certaines techniques particulières le erhu peut jouer des mélodies vivantes et joyeuses et imiter le son des gongs et tambours, des hennissements ou des pépiements d'oiseaux. Cet instrument possède des qualités impressionnantes. À travers les siècles, les techniques du erhu ont connu un grand développement ; les plus utilisées sont séparation de l'archet, archet rapide, archet tremblant, archet soudain, archet sautant, et diverses méthodes digitales comme frotter ou pincer les cordes, battre ou glisser. Pendant longtemps, le erhu a occupé un rang très important dans les orchestres, le chant et la danse, l'opéra populaire et le rap, mais il n'était qu'un instrument d'accompagnement. C'est au moment de grandes réformes accomplies par le maitre Liu Tianhua que l'instrument a commencé à être utilisé en solo. Au cours de l'évolution du erhu, les maitres Hua Yanjun,

Sun Wenming et Liu Mingyuan entre autres ont apporté leur contribution au développement majeur des techniques et des critères artistiques du erhu. Les compositions les plus célèbres pour erhu sont Reflet de lune dans la source, Écouter le pin, Guang Ming Xing et Oiseaux chantant dans la montagne déserte.

Banhu

Le banhu, également appelé yehu, qinhu, huhu, daxian et piao, s'est développé parallèlement à l'opéra bangzi. L'instrument est plus court que le erhu, et il est souvent fabriqué de bambou ou d'écorce de noix de coco. Les tiges sont le plus souvent en bois dur. Les soies de l'archet sont placées entre les deux cordes pour jouer. Dans la famille du huqin, le banhu est l'un des plus puissants instruments à haute tonalité. Son timbre est sonore, clair, et unique ; il convient à l'expression de la vie, de la chaleur et des sentiments libres. Le banhu peut être utilisé en solo ou en ensemble mais il est aussi un important instrument d'accompagnement pour le bangzi du Hebei, l'opéra pingju, l'opéra lii, l'opéra du Henan, l'opéra du Shaanxi, l'opéra du Shanxi, l'opéra guzi de Lanzhou, l'opéra daoqing et d'autres formes d'opéra et de musique populaire.

Matouqin

L'instrument à cordes à « tête de cheval » est exclusif aux Mongols, qui l'appellent moriin khuur à cause de son extrémité supérieure sculptée en forme de tête de cheval. Cet instrument se répandit au sein du peuple mongol au cours du XIIe siècle. Sa caisse de résonance de forme trapézoïdale est en pin. Les deux côtés sont couverts de peau de cheval ou de chèvre. Sa longue et fine tige est en bois de santal ou d'orme. Les deux cordes sont en crin de cheval de même que celles de l'archet. Avec un large volume et un son mielleux, il produit un effet impressionnant et est utilisé en solo et pour accompagner les chansons populaires et le rap.