Intégration des Cultures Musicales: Expansion de la Musique Chinoise

La musique de la cour impériale des dynasties des Sui et des Tang se répandit dans d'autres pays d'Asie et eut une influence en long et en large. Au début de la dynastie des Tang, la Corée commença à envoyer des étudiants en Chine et continua pendant plusieurs années. Jusqu'aux premières années du XIT' siècle, la musique coréenne se divisait en musique Tang et musique coréenne. La première, originaire de Chine, était jouée sur les mêmes instruments que la musique chinoise, tandis que la seconde, créée par des musiciens coréens, était interprétée par des instruments distincts.

La Chine et le Japon, séparés par un canal étroit, ont une longue histoire d'échanges culturels. Au VIIIe siècle, sous les dynasties des Sui et des Tang, les échanges culturels sino-japonais atteignirent leur sommet. Particulièrement sous la dynastie des Tang, le Japon dépêcha souvent des envoyés en Chine étudier la culture chinoise et rapporter de précieuses notations musicales et des instruments. En 716, Kibi Makibi, un étudiant japonais, vint en Chine et y resta dix-huit ans. Il rapporta un instrument en bronze et dix volumes de Sélections de livres de musique pour aider à répandre les théories chinoises de la musique au Japon. En 702, le Japon établit le Gagaku-ryo, une école de musique sur le modèle de l'institut chinois de musique de la dynastie des Tang.

La musique japonaise incorpora plusieurs éléments de la culture chinoise au cours de son développement. Après son introduction au Japon, la musique de la cour impériale de la dynastie des Tang attira une grande attention et devint progressivement le gagaku, un type de musique japonaise formelle. Aujourd'hui, le gagaku est un important symbole de la musique nationale japonaise. Des instruments de musique de la dynastie des Tang reconnus comme trésor national du Japon sont conservés au Shoso-in du temple Todaiji à Nara, au Japon. Ces trésors comprennent un qin incrusté d'or et d'argent, un luth à cinq cordes en bois de rose incrusté de nacre gravée, un pipa ruanxian et un kugo.

Intégration des Cultures Musicales: Expansion de la Musique Chinoise
L'ensemble de musique de chambre Huaxia a donné plusieurs concerts ces dernières années.

Au XXe siècle, Mei Lanfang, un grand artiste chinoise de l'opéra de Pékin, donna plusieurs représentations à l'étranger et fut très apprécié. Invité au Japon en 1919 et 1924, il eut l'occasion de se produire en compagnie des célèbres acteurs japonais Onoe Baiko et Nakamura Jakuemon. Par le fait même, il répandit l'art de l'opéra traditionnel chinois au Japon.

En 1930, Mei Lanfang fut invité aux États-Unis pour six mois. Il interpréta des opéras chinois comme La Révolte des pêcheurs, La Baie de la rivière Fenhe, La Beauté ivre, Adieu ma concubine, Chang Er s'envole vers la lune et La Fée répandant des fleurs à Seattle, Chicago, Washington, San Francisco, Los Angeles et San Diego. Pendant cette période, il fut en contact avec les dramaturges Bella Scott et Stark Young, l'acteur Charlie Chaplin et la danseuse Rose Denis.

Depuis l'application de la réforme et l'ouverture, les échanges sino-étrangers en musique sont devenus de plus en plus fréquents. Un grand nombre de musiciens et d'orchestres de renommée mondiale ont donné des représentations en Chine, et un nombre croissant d'étrangers sont venus en Chine étudier la musique instrumentale chinoise.

Entretemps, des artistes chinois ont quitté la Chine pour aller présenter la musique chinoise au monde. L'orchestre national chinois a donné un concert du Nouvel An à Vienne plusieurs années de suite. Il n'a pas interprété que de la musique chinoise mais aussi des valses de Johann Strauss et d'autres œuvres de style autrichien, et est ainsi devenu populaire auprès des Autrichiens. À l'invitation de la reine Elizabeth II d'Angleterre, la troupe de Kunqu du Jiangsu a joué King Lear dans des pays d'Europe du Nord comme le Royaume-Uni et la Belgique. Entre autres, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a annoncé un premier choix d'œuvres représentatives du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité le 18 mai 2001, parmi lesquelles le Kunqu chinois était en tête de liste.

En 2003, l'Unesco a aussi classé le guqin chinois et sa musique au rang du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. En 2005, c'était au tour du Muqam ouigour et du Hôômi mongol d'accéder au titre de patrimoine mondial.

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Song Fei interprète au erhu la pièce Jour du Qingming au bord de la rivière Bian à Tokyo, au Japon.

En cette époque où la société est très développée et où les pays du monde sont très liés l'un à l'autre, la culture musicale chinoise s'est aussi mondialisée et diversifiée. Les milieux de musique classique occidentaux qui se caractérisaient par la civilisation et l'élégance dans les temps anciens se sont élevés à un niveau sans précédent dans la société chinoise. Parmi les Chinois qui ont étudié ou vécu à l'étranger, un grand nombre de compositeurs et musiciens célèbres sont parvenus au premier rang.

Yo-Yo Ma est un violoncelliste sino-américain qui vit aux États-Unis et a réalisé plus de cinquante albums. Il a remporté treize fois un Grammy et a créé le programme musical intitulé « La Route de la soie », qui fournit une scène valable aux musiciens detalent et à leurs œuvres. De plus, il s'est voué personnellement à l'enseignement de la musique, encourageant les jeunes à aimer et pratiquer la musique.

Lu Siqing a été le premier Chinois à remporter le premier prix du Concours de violon Paganini, la plus haute reconnaissance pour un violoniste. La revue de musique de renom international Strad a dit : « Lu Siqing est un violoniste chinois extraordinaire sans précédent. Il s'est gagné la faveur du public par son excellente technique et par sa spiritualité de la musique. »

Tan Dun, un des « Dix plus importants musiciens du monde » tel que reconnu par le New York Times, a remporté le prix de la meilleure partition originale pour sa musique du film Tigre et Dragon, et le prix de composition Grammy pour l'opéra Marco Polo en 1999.

Lang Lang est le meilleur pianiste classique et l'idole d'un grand nombre de jeunes. Parmi les autres musiciens qui jouissent d'une grande réputation dans le monde, on peut nommer Xue Wei, Li Yundi et Li Chuanyun. Ces trois Chinois du milieu de la musique apportent une nouvelle voix et une force fraiche au monde en montrant la confiance en soi du peuple chinois.