Toute musique primitive de l'humanité commence par le chant. Zhai Jian aurait écrit dans l'ouvrage très ancien Huainanzi : « Quand les ouvriers transportent ensemble les troncs d'arbre, celui qui est en tête de file crie « Yexu », et l'écho se propage de l'un à l'autre derrière lui. C'est un chant d'encouragement pour les porteurs. » Il décrit la scène où les ouvriers qui transportent sportent le bois crient ensemble suivant un même rythme, ce qui reflète la façon dont les chants primitifs naquirent naturellement au sein du labeur quotidien. Lu Xun, homme de lettres chinois du XXe siècle, croyai t que ces chants de travail prononcés « hangyu hangyu » furent les premiers poèmes.
Flûtes en os exhumées des ruines néolithiques du village de Jiahu dans la chinois du XXe province du Henan entre 1986 et 1987. C'est le plus ancien instrument de musique découvert par les archéologues en Ctiine.
Dans les temps anciens (env. 2600 2100 av. notre ère), la musique et la danse n'existaient pas en eux-mêmes Ce qu'on appellerait musique et danse était des éléments des cérémonies de sorcellerie. La musique légendaire des temps anciens était enveloppée de mystère et fut appelée collectivement « musique de danse primitive » par les générations postérieures ; elle intégrait le chant, la danse et la musique instrumentale. Dans Shi Xu on lit : « Les gens utilisaient des mots pour exprimer leurs sentiments, lesquels étaient au-delà des mots, toutefois. Ils soupiraient pour demander, ce qui était encore insuffisant, et ils ajoutaient alors le chant et la danse en recourant à leurs bras et jambes. » Cette description montre bien l'origine de la danse de même que la relation entre poème, chant, danse et musique.
La musique de danse primitive se divise en deux catégories : l'une reflète la vie et le développement des tribus comme La musique du clan Zhuxiang qui montre une scène de prière pour la pluie en période de sécheresse, La musique du clan Yinkang, une danse pour obtenir la santé, La musique du clan Yiqi qui reflète le souhait du peuple primitif d'obtenir de bonnes récoltes lors du Laji (consistant à offrir des sacrifices en fin d'année) et La musique du clan Getian qui décrit la vie du peuple primitif entré dans la période de production agricole.
L'autre catégorie était étroitement liée aux empereurs légendaires, et les danses vantent les hauts faits des empereurs Huangdi, Zhun Xu, Ku, Yao et Shun, ou les totems du clan. On dit que la tribu de l'empereur Huangdi considérait les nuages comme un totem et ainsi la danse musicale Yunmen Dajuan fut-elle créée ; Shao était une danse en hommage à l'empereur Shun. Selon les documents, elle comprenait de la musique instrumentale comme Xiaoshao en neuf chapitres et Frapper les pierres, et des pièces dansées dans lesquelles les gens jouaient des oiseaux et des bêtes féroces en déployant de grandes scènes sauvages de danse primitive sacrificielle.
Ce bol de poterie peinte ornée de danseurs, exhumé en 1973 dans le village de Shangsunjia, à Datong, dans la province du Qinghai, présente une joyeuse scène de chant et danse d'il y a 5 000 ans.
« Couper le bambou, en faire des arcs, jeter de la glaise et frapper les bêtes » ; ce Chant de Tan qu'on croit écrit dans la période de l'empereur Huangdi fut enregistré dans Les États de Wu et de Yue de la période des Printemps et Automnes. Il est considéré comme le plus ancien poème chinois connu jusqu'ici, et est un chant qui décrit la façon dont le peuple fabriquait des outils de chasse à l'âge où l'on vivait de chasse et pêche. Le poème au langage simple, standard et rythmé rappelle le processus de fabrication d'arcs pour la chasse.
Comme le dit le chapitre des Annales des Printemps et Automnes de Lu sur les anciens instruments de musique, « les gens du clan Getian dansaient et chantaient habituellement pour se divertir. Trois personnes tenaient la queue des vaches en chantant et dansant joyeusement, et le chant comprenait huit parties. » Ces huit parties étaient : Zaimin (éloge de la terre qui comprenait le ciel et l'humanité) ; Xuanniao (oiseau noir de bon augure, un totem du clan) ; Sui Caomu (arbres et herbes à profusion) ; Fen Wugu (prière pour de bonnes récoltes) ; ]ing Tianchang (chanter les dons des dieux) ; Da Digong (remercier les dieux de leur bonté) ; Yi Dide (exprimer la gratitude envers la terre mère) ; et Zongqinshou Zhiji (demander aux dieux davantage d'animaux et une vie stable et heureuse). La musique de danse reflétait les modes de vie et les souhaits de l'homme qui devait tout à la nature.
De nombreux textes décrivant les activités de la période primitive ne rappelaient pas seulement les formes rustres de la musique de ce temps mais impliquaient aussi des instruments de musique. Par exemple, dans Annales des Printemps et Automnes de Lit, le chapitre sur les instruments anciens dit que dans la lointaine période du clan Zhuxiang, non seulement il y avait des vents violents et des tempêtes de sable, mais aussi un climat très sec qui nuisait à la végétation et donnait des arbres sans fruits. Plus tard, un sage appelé Shida inventa le se, un instrument de musique à cinq cordes pour « demander la pluie », aidant ainsi le peuple à jouir d'une vie riche et stable. Le « se à cinq cordes » peut être considéré comme le plus représentatif des instruments de musique de la période primitive.