Système d'irrigation de Dujiangyan

Situé au nord-ouest de Chengdu, on y trouve l'un des plus vieux projets d'irrigation au monde datant du 3e siècle av. J.-C. (plus de 2300 ans), construit en 256 avant notre ère par Li Bing, préfet de Shu de la principautédynastie de Qin, sur la rivière Minjiang pour éliminer les ravages des eaux.

Remarquable exemple d'ancien ouvrage hydraulique dans le monde, le barrage Dujiangyan est le seul complexe hydraulique sans barrage, malgré son nom, subsistant de nos jours en son genre. Ce complexe est composé de digues, des déversoirs et des systèmes d'irrigation. Le concept est génial. L'eau du Minjiang se déverse impétueusement à la Gueule de Poisson ( Yuzui ) où elle est divisée en deux courants intérieur et extérieur par la digue située au milieu de la rivière, afin de diminuer la force du courant. Le cours extérieur suit l'ancien cours de la rivière; le cours intérieur est conduit à travers le Goulot de la Bouteille (Baopingkou) sur la plaine de l'ouest du Sichuan pour l'irrigation des champs agricoles.

Le déversoir du Barrage Feishayan entre la Gueule de Poisson et le Goulot de la Bouteille se charge de dévier les crues.

Le système de la conduite d'eau pour l'irrigation des champs a été aménagé au Goulot de la Bouteille.

Comme tout le monde le sait, Dujiangyan est l'un des fameux travaux hydrauliques d'irrigation les plus anciens en Chine.

Cet antique complexe fonctionne encore bien comme il était à l'origine. On peut irriguer plus de 6, 67 millions d'hectares.

Le Temple des Deux Rois bâti en 497 à la mémoire de Li Bing et de son fils qui ont reçu ce titre posthume se trouve au nord de ce complexe hydraulique.

Le Temple du Dragon dompté se dresse sur la colline Lidui. On peut y remarquer la statue en pierre de Li Bing qui de concert avec son fils aurait réussi à dompter un dragon méchant.

La plupart des visiteurs à l'amont du barrage découvrent que les anciens utilisèrent la mécanique des fluides et d'autres théories scientifiques intéressées. Ces ouvrages sont considérés comme « un monument dans l'histoire des eaux de l'humanité ». Il y a 2200 ans, lors de sa mise en service, il permettait d'irriguer 133 340 ha de terres cultivées ; en 2000, elle avait atteint 666 670 ha. Grâce à cet ouvrage, le Sichuan est devenu une région de cocagne dont les habitants n'ont jamais connu la famine malgré la sécheresse et les excès de pluie. Sa conception scientifique l'a fait échapper à la destruction, malgré plus de 2000 ans, et à l'heure actuelle, ils continuent à jouer un rôle important, ce qui mérite l'admiration de nos contemporains.

Depuis la mise en application dans les années 1980 de la politique de réforme et d'ouverture sur l'extérieur, la municipalité de Dujiangyan prête une grande attention à la protection du patrimoine culturel et des ressources naturelles parallèlement à la modernisation de la région. En même temps que le développement des industries de hautes technologies, dans sa politique de restructuration rationnelle des différents secteurs industriels, elle fait pleinement valoir son patrimoine naturel et humain : montagnes, ouvrages hydrauliques. En 2000, la zone pittoresque de Dujiangyan et la « montagne de la cité verte » (le mont Qingcheng) ont été classés par l'UNESCO au titre du patrimoine de l'humanité.

Alors que le monde entier se trouve devant le problème de savoir comment marier la civilisation ancienne à la culture nationale et à la modernisation, la ville de Dujiangyan a su se métamorphoser en une ville pleine d'avenir à la fois ancienne et moderne, où les avantages environnementaux ont eu pour effet d'accélérer le développement économique. On y voit l'économie, la société et l'environnement évoluer de façon harmonieuse et continue. Après avoir fait une enquête sur place, les experts du Patrimoine mondial ont fait l'éloge de la ville de Dujingyan en ces termes : « Elle est un exemple remarquable pour que l'homme s'intègre parfaitement à la nature. »