Les Grottes de Dazu figurent sur la liste des patrimoines culturels du monde classées par l'Unesco en décembre 1999. Elles se trouvent à 120 kilomètres au nord-ouest de la ville de Chongqing. On y trouve plus de soixante mille suculptures bouddhiques réalisées depuis 650, notamment de la dynastie des Tang à celle des Song. Elles se dispersent à l'intérieur du district de Dazu dans plus de quarante sites. Parmi ces belles oeuvres sculptées, celles sur les flancs des collines Baodingshan et Beishan sont plus somptueuses et plus raffinées.
Les sculptures de Baodingshan furent réalisées dès 1179 sous la direction de Zhao Zhifeng ( 1159—1249 ), originaire de Changzhou ( aujourd'hui Dazu ) , le célèbre moine sous la dynastie des Song du Sud.
Entré en religion à l'âge de 5 ans, Zhao Zhifeng se rendit 11 ans après à l'ouest du Sichuan pour faire des études sur la secte tantrisque du bouddhisme. Revenu plus tard dans sa contrée natale, il consacra tout sa vie à l'aménagement des grottes bouddhiques de Dazu. Les travaux durèrent plus de soixante-dix ans. A la vedle de sa mort, l'aménagement des grottes s'acheva pour l'essentiel. Plus de dix mille statues bouddhiques se succèdent et s'échelo¬nnent transversalement du sud au nord sur un parcours de 2,5 kilomètres et perpendiculairement de l'est à l'ouest aussi sur un parcours de 2,5 kilomètres. Ces statues se trouvent respectivement dans 12 sites. Beaucoup de sculptures sont très somptueuses et varient d'une graduation à l'autre. Compte tenu du projet réunifié et grâce à la dextérité extraordinaire et artistique, ces statues furent à l'apogée de la plus grande quantité et de la plus grande valeur culturelle et artistique. C'est un lieu idéal et unique où l'on exprimait les prières et prêchait les canons bouddhiques de la secte tantrisque. C'est un lieu unique où on prêchait systématiquement cette secte au sud-ouest de la Chine.
Avec l'introduction du bouddhisme en Chine, la construction des grottes se développait de l'ouest vers l'est et du nord au sud. Les grottes de la période antérieure, comme celles de Dunhuang dans la province du Gansu ou celles de Yungang dans la province du Shanxi, avaient été creusées sous la dynastie des Wei du Nord. Le contenu, le mode et le modelage s'étaient inspirés de ceux de Gandhara situé au nord-ouest de l'Inde et du Cachemire. Les grottes de la période moyenne, comme celles de Longmen à Luoyang furent aménagées sous les dynasties des Sui et des Tang. L'art bouddhique de cette période était peu influencé par l'extérieur. Les grottes de Dazu ont été construites aux dernière jours de la dynastie des Tang et sous la dynastie des Song. Selon la doctrine tantrisque et la conception du moine Zhao Zhifeng, les sculptures de Dazu sur la colline Baodingshan étaient laïques, el populaires au stvle chinois. Elles représentent un chef-d'oeuv re de l'art bouddhique dans la période postérieure en Chine.
Le moine Zhao lit construire d'abord le Temple de la Longévité sainte, ensuite la baie du petil bouddha afin d'aménager la baie du grand bouddha. Cette stèle lui érigée sous la dynastie des Ming. L'épigraphe slélaire écrite par Liu Tianren, un commissaire de l'éducation locale relate la biographie de Zhao Zhifeng el l'histoire des sculptures bouddhiques de Baodingshan. Elles constituent les premières données importantes pour étudier ces sculptures concernées.
Comme tout le monde le sait, la première salle d'un temple bouddhique est généralement ap|>elée celle des ('ardions célestes, dans laquelle la stalul de Maitreya, le Bouddha souriant à gros ventre est assis sur le trône au milieu, et quatre gardiens célestes se trouvent à ses côté, à gauche et deux autres à droite. Mais les prolecteurs de la secte lanlrisque sont différents des gardiens célestes. Un liouddha est assis sur le trône au milieu du tabernacle; la figure de son incarnation se trouve en haut, huit bouddhas s'alignent des deux côtés, quatre à gauche et quatre autres à droite. Leurs visages sont funestes el méchants, mais leurs coeurs sont affectueux et charitables. La secte lanlrisque attache de l'importance à la puissance pour soumettre les adversaires à leur férule. Ils se manifestent sous l'aspecl de la colère dans le but d'éliminer les démons.
La doctrine élémentaire du bouddhisme esl bien propagée par les sculptures bouddhiques de Baodingshan. C'est le premier cours pratique. Dans l'optique des dogmes bouddhiques, la conception de la vie humaine el celle du monde sont bien expliquées. Ce groupe de sculptures décrit clairement " la cause de la création et l'effet de la récompense" cl " la causalité el la transmigration de l'âme". D'après celle-ci l'homme qui vient au monde agit pour la vie. Si son agissement esl profitable ù autrui, c'est la bienfaisance, au contraire, c'esl l'agisse-menl suspect. La vertu esl bien récompensée. Il prêche encore que "qui sème le vent récolte la tempête. " D'après cette conception, on montera au paradis, si l'on abandonne le mal pour revenir au bien; on va en enfer, si l'on commet des méfaits.
Le bouddhisme considère que l'univers se compose de quatre éléments: la terre, l'eau, le vent el le feu. L'unvers n'est pas créé sans cause. Il esl formé de toutes les conditions conjointes. C'est l'union de la cause et de l'affinité. Cette union marque que l'univers existe. Leur développement indique qu'il n'existe plus. L'univers est instable du commencement à la fin. Cette instabilité est appelée le néant. Aux yeux des bouddhistes, l'univers est instable et les quatre éléments se trouvent dans le néant.
Dans cette grotte, la statue principale est appelée le grand génie. Il tourne une grosse roue de 2,7 mètres de diamètre avec les longs bras. Cette roue bouddhique représente pratiquement la mer d'enfers en miniature. Une personne assise au milieu de la roue représente les êtres qui se perfectionnent dans le bouddhisme, Ies six auréoles rayonnent de son coeur et divisent la roue en six feuilles. Chaque auréole est décorée de petits cercles, dans chaque cercle il y a un bouddha ou un bodhisattva. Cela signifie que les êtres possèdent la nature bouddhique et peuvent se perfectionner en bouddha. En bas de la personne qui se perfectionne, il y a trois animaux; le porc, le serpent et le pigeon. Le porc représente la cupidité sans limite. Le serpent représente le poison, la colère el la jalousie. Le pigeon représente l'idiotie, la bête et le non-réveil.
Le bouddhisme estime que la cupidité, la jalousie et l'idiotie sont les trois poisons. Influencée par ces trois poisons, la nature Ixiuddhiste de la personne est cachée et saccagée, celle-ci fait du mal à autrui. La pensée de chacun guide son agissement. "Celui qui sème le vent récolte la tempête". Celui qui lait du mal aux autres entrera dans trois mondes inférieurs de l'enfer, soit dans le monde de la bête, dans le monde des diables affamés et dans l'enfer. " Celui qui se débarrasse de l'emprise, trois poisons et fait du bien aux autres sera récompensé . Ainsi, celui qui fait du bien entrera dans les trois momies supérieurs de l'enfer, soit dans le monde des hommes, soit dans le monde céleste, soit dans le monde d' Asura (Axiuluo). Les êtres, bien que déjà entrés dans les trois mondes supérieurs, ne se débarrassent pas encore des souffrances de la transmigration de l'âme. S'ils veulent sortir de ces trois mondes et sauter la transmigration, ils devront se perfectionner encore davan¬tage, jusqu'à ce qu'ils abandonnent complètement la jouissance matérielle.
Dans cette niche, ces trois sculptures sont imposantes, gracieuses, vivantes et expressives. Hautes de 7 mètres, elles se penchent vers l'extérieur du rocher et probablement à quatre mètres de l'auvent du rocher. Naturellement c'est difficile de les sculpter.
Le Bouddha Vairocana s'érige au milieu, tandis que deux assistants Samanlabhadra à gauche et le Bouddha Manjuvra à droite. Deux auréoles rayonnent de la tête de Vairocana. Cette érémonie du trépied est bien le symbole particulier de la secte tantrisque. Ces sculptures sont très belles et très artistiques. Lorsque les visiteurs les regardent en haut, les bouddhas regardent en bas, leurs regards sont fondus avec ceux des visiteurs. Us sont dignes et affectueux aux yeux des visiteurs. Les statues de ces trois bouddhas très grands pèsent chacune une dizaine de tonnes. Les plis de leurs surplis raffinés et vigoureux répondent aux mouvements de chaque partie du corps. Les bras de Manjuvru sont suspendus à deux mètres du corps. Le pagodon haut de 1 ,8 mètres érigé sur sa main il y a plus de 800 ans reste toujours debout et ne tombe jamais. Pour quelle raison? Il est facille de la trouver. Le surplis joue un rôle important. Une partie du surplis est jeté sur l'épaule, une autre partie est accrochée sur le coude, son bras est relié au rocher. La main est solidement appuyée par ces trois parties en forme d'un arc ouvert. La gravitation se déplace au long du surphs en bas et s'enfonce dans la base du rocher comme le pont en voûte qui transmet le centre de la gravité sur les piliers. Enfin l'appui sculptural est mis sur le rocher. Ces figures sont des oeuvres représentatives de la dynastie des Song.
Cette statue imposante est célèbre du mont Baodingshan. Avalokitesvara ( Guanyin ) miséricordieux et charitable concentre ses efforts sur le soulagement de tous les malheurs et de toutes les souffrances des êtres. Appelé aussi le bodhisattva de l'omnipotence, Guanyin prêle attention à la voix du monde. Ainsi, on a érigé la statue de Guanyin à mille bras. Ces mille bras s'étalent en forme d'éventail derrière son corps comme le paon qui fait la roue. Chaque bras orné d'un oeil indique que Guanyin peut observer à fond le monde de partout. Mille signifie un grand nombre. En générale, Guanyin a 32 bras ou 48 bras tout au plus. Selon le dogme bouddhique, s'il a plus de dix bras, on l'appelle Guanyin à mille bras. En réalité, cette statue de Guanyin a mille et sept bras.
Cette statue présente une histoire légendaire. Le roi Miao Zhuang avait tué un moine, ce qui provoque cinq cents abcès graves sur son corps. Bien qu'il ait partout demandé toutes sortes de traitements médicaux, il n'est pas guéri. Un médecin lui a dit qu'il faudrait un bras et un oeil d'un membre de sa famille comme médicaments. Ije roi avait trois filles. Seule la troisième fille, la princesse Miao Shan était disposée volontiers à les donner à son père. Alors, le Roi s'est bien remis grâce au secours de sa fille. Shakyamuni appréciait fort la miséricorde et la conduite affectueuse de la princesse, et lui donna mille bras et mille oeils. El pour leur part, les sept fées de l'Empereur céleste très émues de sa bonté lui offrirent sept bras et sept eik Cetle belle statue représente l'image de la princesse Miao Shan. Et ladite légende est largement répandue en Chine.
Le Bouddha est couché horizon-talement. Il est donc baptisé le bouddha couché. Ce nom n'existe pas dans le bouddhisme. Selon le dogme bouddhique, c'est la figure sainte du nirvana de Shakyamuni.
Le nirvana ne signifie pas la mort. C'est la hauteur d'esprit bouddhique à atteindre. Cette hauteur transcende la vie et la mort.
Ce modelage répond au dogme et à la cérémonie bouddhique. Quand il décéda, il se couchait sur le flanc droit, la tête vers le nord, les pieds vers le sud, le dos vers l'est et le visage vers l'ouest, soit vers son pays natal. A la veille de l'entrée dans le nirvana, quatorze disciples en buste sortis de la terre écoutaient le canon bouddhique. Il s'agissait là de ce que Shakyamuni l'expliqua pour la dernière fois. L'air du Bouddha couché est serein et solennel. Ses yeux se ferment un peu, il semble dormir. En réalité, il se trouve dans la frontière d'esprit, ni de la vie ni de la mort.
Les figures sculptées dans ce grand tabernacle ont les caractères laïques, vulgaires et régionalisés. Les épisodes, les objets et les vêtements de ces personnages sont dotés de caractéristiques de la province du Sichuan et de Chongqing. Les sculptures se divisent en dix groupes.
Les sept bouddhas sont assis en haut dont le dernier est Shakyamuni. Ce groupe indique qu'ils prêchent l'un après l'autre, les mêmes canons bouddhiques. Deux statues au milieu représentent le couple. Après le mariage ils prient le bouddha de leur donner naissance d'un enfant. La figure à gros ventre représente une femme enceinte. En bas un couple porte et taquine joyeusement leur enfant. Ils vivent bien dans l'harmonie et le bonheur. A son côté, une mère allaite soigneusement son enfant. Ce groupe de personnages est très intéressant. L'enfant fait pipi au lit. Sa place est mouillée. Sa mère laisse sa propre place à son enfant. Un peu plus loin, ce groupe est composé de quatre personnes. La mère lave les vêtements de ses enfants en regardant son petit fils. Une fille le porte et une autre taquine son frère cadet avec une fleur.
Un peu en bas, un groupe de sculptures décrit la vie familiale de la population. Lors du mariage du fils ou de la fille, on tue un porc et une volaille pour préparer un grand repas. D'après le bouddhisme, celui qui a tué les êtres entrera dans l'enfer après sa mort. Les parents font tout pour leurs enfants. A l'autre côté, les parents âgés de cent ans e soucient encore de leur fils âgé de 80 ans.
Ces modelages sont intimes et familiers. Ils vous donnent une impression qu'ils sont des tableaux de la vie humaine, non celle de la propagande du bouddhisme et qu'ils sont des épisodes familiaux, non des histoires légendaires. Ces figures sont des dieux, mais aussi des gens simples.
De leur côté, le confucianisme et le taoïsme prêchent la piété filiale. IJJ morale chinoise l'exalte également. C'est la tradition chinoise. \jr Inuiddhisme veut exister et se développer en Chine, il doit accepter certains dogmes du confucianisme et du taoïsme pour s'adapter à la culture chinoise. C'est le bouddhisme à la chinoise après la transformation.
En haut, quatre statues représentent respectivement les dieux du vent, du tonnerre, de la pluie et de l'éclair. Elles ont chacune une expression vivante et différente. Celui qui n'exprime pas la piété filiale aux parents sera foudroyé et incendié par ces quatre dieux.
Le bouddhisme s'est adapté à cette morale. Ce groupe de figures indique que le bouddhisme a pris la piété filiale pour une partie du soutra. Un jour Anonda, un disciple de Shakyamuni rencontra un jeune qui mendiait le long de la rue portant ses vieux parents dans deux grands paniers. Il offrit à ses parents le meilleur de la nourriture tandis que lui-même n'en mangea que très peu, gardant encore une galette pour ses parents. Les passagers disaient à Anonda que son maître se comportait moins bien que ce jeune. Il avait abandonné ses parents, sa famille el ses enfants et se perfectionnait dans la montagne. Après le retour dans la montagne, Anonda demanda à son maître; les dévots doivent-ils exprimer la piété filiale aux parents?
C'est sûr, le maître lui a répondu.
Un jour, le perroquet décortique le millet dans le champs et le donne à ses parents pour manger. Ce groupe de sculptures indique que cet oiseau fait preuve de piété filiale à ses parents.
Ce groupe montre qu'à la suite d'une révolte intérieure, le roi, la reine et le prince dauphin furent obligés de s'enfuir. En route, ils mourraient de faim. Le roi conseilla de tuer sa reine el de la manger avec son fds. Celui-ci refusa une telle proposition et coupa trois morceaux de la chair de son corps pour nourrir ses parents. Chaque jour sa blessure se cicatrise jusqu'à ce qu'elle disparaisse totalement. Ce prince est Shakyamuni.
Ce groupe de sculptures exprime que le canard sauvage transmet la nouvelle à son maître. La légende dit que le prince élève ce canard blanc. Un jour le prince va chercher la perle dans la mer. Egaré loin de son pays, il a dû mener une vie errante et misérable. La mère pense fort à son fds et demande au canard blanc d'aller le chercher. Le canard sauvage a éussi à trouver son maître. Le prince est revenu chez lui pour voir ses parents.
Le dernier groupe des statues décrit aussi ia piété filiale de Shakyamuni. Le roi est gravement malade. Shakyamuni revient le voir. Après le décès de son père, il a porté le cercueil au tombeau.
Depuis la dynastie des Tang, la piété filiale est ancrée dans des modelages bouddhiques. C'est une caractéristique importante du bouddhisme postérieur en Chine.
Les dix-huit étages de l'enfer marquent la réflexion sur la vie sociale. Plus de cent modelages dans ce grand talrernacle ont été réalisés selon le tableau de l'enfer. Chacun a une expression différente el vivante à sa place.
Le Bodhisattva des enfers est assis en haut comme le roi du royaume des morts. Douze dieux des enfers s'alignent à ses deux côtés. Il a une grande ambition de faire sortir tous les êtres de l'enfer pour qu'ils puissent se perfectionner en bouddhas.
Le système de récompenses et de punitions est bien distinct. La balance distingue justement le bon comportement du mauvais. Celui qui fait du bien sera conduit au paradis après sa mort. Celui qui fait du mal sera jeté en enfer après sa mort. Les figures des enfers s'étalent les unes après les autres.
C'est l'enfer de la marmite à huile. Un génie-serviteur fait du feu et une mauvaise personne est jetée dans la marmite à huile pour se faire frire.
Dans l'enfer de l'arrachage de la langue, [.a langue de celui qui dit du mal d'autrui et qui sème la discorde sera arrachée.
Puis c'est l'enfer du démenbrcnnnl du corps par la scie. Une femme est mariée deux fois avant sa mort, dans l'enfer elle ne peut pas rester avec ses deux maris après sa mort. Elle est coupée en deux parties dont une partie donnée à son premier mari el une autre à son deuxième mari.
Cette éleveuse de poulets ouvre le poulailler dans la matinée, deux poulets sont en train de se disputer un ver de terre et les poussins en sortent à qui le premier. L'atmosphère de la vie rurale est très impressionnante. Le bouddhisme estime que celui qui élève les poulets sait les tuer et sait tuer aussi les autres êtres. Après sa mort, cette femme du village sera obligée d'entrer dans l'enfer de la bête.
En bas à droite, les figures de ce groupe sont appelées " les sculptures de l'abstention de vin". Celui qui encourage le moine Bi Qiu à boire du vin sera, après sa mort, obiligé d'entrer dans l'enfer où ses genoux seront amputés. Bi Qiu veut boire du vin, mais il n'ose pas porter le gobelet.
Au-dessous de cette scène un homme est attaché par une corde. Le génie-serviteur ampute les genoux de cet homme qui lui a conseillé de boire du vin.
A son côté, cette femme a acheté du vin pour lui. Après sa mort, sa langue et ses yeux seront arrachés, les mains et les pieds seront aussi amputés dans l'enfer.
Les bouddhistes doivent pratiquer "cinq abstentions" ou "huit abstentions" définies dont l'abstention du vin.
Le pagodon s'érige dans l'enfer. Sur sa façade, les épigraphes sont attirantes et inspiratrices ; " Le paradis est vaste, mais l'enfer est étendu. Celui qui n'est pas d'accord avec le soutra endure sans limite les souffrances ". " Comme un taoïste, je cherche le bonheur dans la souffrance, les êtres la cherchent aussi dans le bonheur".
C'est le lieu où trois vénérables de la secte tantrisque Liu Ben, Zhao Zhifeng et leur successeur disaient des prières et prêchaient le soutra. En réalité, ils sont les créateurs des grottes bouddhiques de Dazu. Leurs statues sculptées sont en haut. Liu Ben trône au milieu, deux successeurs se trouvent à gauche et à droite.
Les images différentes ne sont ni bouddhas, ni bodhisattvas. Elles représentent les fonctionnaires et les militaires, riches ou pauvres originaires du Sichuan et de Chongqing. Dix figures sculptées en bas représentent dix grands rois clairvoyants comme les incarnations des bouddhas et des bodhisattvas.
La statue de Shakyamuni, le Bouddha du présent trône au milieu du fond de la grotte, celle de Kasyapa, le Bouddha du passé à sa droite et celle de Maitreya, le Bouddha de l'avenir à sa gauche. Les statues de douze bodhisattvas sont à leurs côtés, six à gauche et six autres à droite.
Ces sculptures faisant partie de celles de Dazu furent creusées aux dentiers jours des Tang.
Cette stèle fut érigée en 895 à la mémoire de Wei Junjing, l'initiateur des Grottes de Beishan, le sous-préfet de Changzhou et le commandant de la Garnison de la région. Elle relate tous les aspects naturels de cette région, l'histoire des cavernes creusées et des sculptures bouddhiques modelées sur la colline du Nord et la biographie du fondateur de ces sculptures.
Abandonnée depuis longtemps, la stèle est floue sous l'action de l'érosion. Une nouvelle imitation s'érige à droite en 1984. Les épigraphes stélaires sont similaires aux anciennes.
Cette grande stèle constitue une des données les plus importantes pour l'étude de la philosophie morale en Chine. Selon la moralité chinoise, celui qui a la vertu éprouve la piété filiale aux parents el celui qui manque de vertu ne la pratique |i;i> à l'égard des parents. La piété filiale envers les parents subsiste jusqu'à nos jours, parce qu'elle constitue le noyau de la moralité chinoise.
A la première vue, le Bouddha qui porte à la main le vase en terre et le Bouddha Shakyamuni s'assoient côte à côte pour étudier la miséricorde bouddhique.
L'un des trente-trois Avalokitesvara est Tankasri Guanyin qui a l'image de lune dans l'eau ou s'assoit au bord de l'eau en contemplant la lune qui s'y reflète. Tout cela ressemble à la vie réelle.
Ce genre de portrait fut créé d'abord par Zhou Fang, un grand peintre à l'époque des Tang. Un tableau aurait été découvert dans la grotte de mille bouddhas à Dunhuang. Le Musée du Louvre en conserve l'un des plus anciens.
Dans la niche No 122 abrite Hariti ( Kelidi en chinois ) qu'on considère en Chine comme Guanyin qui aide les gens à avoir des enfants.
Le bouddhisme considère la vie humaine comme une mer de souffrances. Cependant on estime autrefois en Chine que celui qui a de nombreux fils et petits fils sera plus heureux que les autres. Et le bouddhisme introduit en Chine a accepté cette conception et la moralité chinoise. Nos temples abritent souvent la déesse donnant naissance à un enfant. C'est celle de Ke Lidi qui se présente généralement comme Guanyin qui répond aux voeux de gens pour avoir un fils.
Avalokitesvara à six bras portant une corde à la main, le soleil et la lune à l'autre main s'appelle Guanyin pour la délivrance de tous les êtres et aussi Avalokitesvara du soleil et de la lune. Six bras marquent six pouvoirs de passage et quatre bras marquent quatre pouvoirs de la prise. Cette corde est baptisée la corde du sauvatage de tous les êtres. Tout cela symbolise la délivrance de tous les êtres. L'épée à la main représente la force et le serpent à l'autre représente l'intelligence. Avalokiestvara modelé plus tard porte le dragon au lieu du serpent à la main, parce que les Chinois préfèrent beaucoup le dragon au serpent.
Vidya-Raja ( Mingwang) au dos du Paon doré, la statue sculptée dans la caverne No 155 creusée en 1126 sous les Song symbolise la miséricorde boud¬dhique. Il est accompagné de mille bouddhas à ses deux côtés. Mille bouddhas indiquent que dans chaque fatalité il y a mille personnages qui pourraient devenir les bouddhas grâce à la miséricorde bouddhique. Mille bouddhas esl une métaphore qui signifie un grand nombre. Chaque fatalité pour mille bouddhas implique qu'il est très difficile de devenir le bouddha.
Aux dentiers jours de la dynastie des Ming, ce moine venu de l'Ouest s'installa à Dazu. Cette pagode est son tombeau. Cinq cents arhats se rangent à ses deux côtés. Dans le Grand Véhicule, les disciples de Shakyamuni sont appelés les bodhisattvas, tandis que dans le Petit Véhicule, ils sont appelés les arhats. Le bodhisattva prend le devoir pour protéger les êtres, tandis que l'arhat doit se délivrer lui-même de la mer des souffrances. Voilà l'histoire des bodhi-sattvas et des arhats.
Maitreya placé au milieu esl le Bouddha de l'avenir, le successeur de Shakyamuni. Il prend la charge de la miséricorde bouddhique. Son " canon de naissance" est différent de son "canon de renaissance". Selon ce dernier, il devra fonder un monde bouddhique idéal où il n'y a aucune calamité, ni famine ni guerre. Cet idéal correspond à l'espoir des bouddhistes, surtout des Chinois.
La figure du milieu est celle du ouddha Avalokitesvara, ses douze autres incarnations se placent à ses deux côtés. Avalokitesvara a trois apparences différentes; la figure donnée par ses parents, celle après la perfection et celle de son incarnation bouddhique.
Le Bouddha Amilayus ou Amithabba est assis au milieu. Il esl le Maîlre suprême du Paradis de l'Ouest. Ses deux assistants sont à ses deux côtés. Ce sont trois saints de l'Ouest. Ils s'acquittent des fonctions de faire monter les êtres au paradis après leur mort. Ainsi ils sont appelés les bouddhas d'accueil.
Le paradis de l'Est esl largement propagé depuis la dynastie des Tang. A cette époque, la Chine était un grand Empire prospère et puissant en Orient. Le concept familial est profondement ancré dans la pensée chinoise. Les Chinois ne veulent pas s'éloigner de leur famille après la mort. Ces deux points de vue se conforment à la conception des Chinois. Les bouddhistes chinois attachent une grande importance pour le paradis de l'Est au lieu de celui de l'Ouest.
Les idées de la secte tantrisque du bouddhisme correspondent à l'esprit des Chinois.