Histoire de Pékin

II y a quelque 500 000 ans, la plaine du nord de la Chine, qui entoure Beijing, était couverte d’une forêt subtropicale et parsemée de lacs Les anthropologues qui ont entrepris des fouilles a Zhoukoudian, un village près de la Beijing moderne, ont découvert en 1929, que la région avait été occupée par un ancêtre de l’homme jusqu'alors inconnu qu'on nomma bientôt l'Homme de Pékin. Cet hominidé que les célèbres fouilles ont dévoilé, maîtrisait l'an du feu et utilisait des outils de pierre.

Les êtres humains, tels qu'on les connaît aujourd'hui, Histoire de Pékin ont commencé à s'installer dans le secteur environ 3 000 ans avant notre ère, vivant d'agriculture rudimentaire et d'élevage. Durant la dynastie des Zhou, un centre militaire et administratif rut établi près de la Beijing actuelle afin de protéger la frontière nord-est de la Chine et d'avoir vue sur les échanges entre les paysans chinois et les ancêtres nomades des Mongols et des Coréens.

Ni la présence de l'armée ni la construction de la Grande Muraille par Beijing, qui débuta au IVe siècle avant notre ère, ne purent repousser les attaques venant du Nord de façon permanente. Qui plus est, l'invasion nordique devint un élément omniprésent dans l'histoire de Beijing. Durant la dynastie des Song, une tribu venue des steppes mongoles appelées Qidan, emporta le nord de la Chine et y fonda la dynastie des Liao et sa capitale, Yanjing, à l'emplacement de la Beijing d'aujourd'hui. Le nom de Yanjing survit, de nos jours, à travers une marque populaire de bière locale.

Comme le veut le proverbe «Quiconque se sert del'épée périra par l'épée», les Liao furent à leur tour défaits en 1125 par les envahisseurs de Mandchourie—les Jurchen. Ceux-ci fondèrent la dynastie des Jin et dirigèrent la plus large part de la Chine du nord à partir de leur capitale Zhongdu, aujourd'hui annexée à la Beijing contemporaine. Ornée de beaux palais, Zhongdu comptait plus d'un million d'habitants—à peu près la population de la Rome antique à son apogée au Ier siècle.

Malheureusement, il reste très peu de vestiges de Zhongdu puisqu'elle fut réduite en cendres par les armées de Gengis Khan en 1215. Le petit-fils de Gengis, Kubilay Khan, acheva la conquête mongole de la Chine, se couronnant lui-même empereur en 1260, puis fondant la dynastie des Yuan en 1271. Kubilay érigea sa capitale, Dadu, sur les ruines de Zhongdu. Pour la première fois, la Chine entière allait être gouvernée par la ville qui deviendrait Beijing

Méfiants envers les fonctionnaires locaux et manquant de savoir-faire administratif et de personnel pour gouverner leur vaste empire, les dirigeants mongols ne gagnèrent jamais l'âme de leurs sujets les Han. Dès que leur emprise commença à faiblir, un vent de révolte se leva sur toute la Chine.

En 1368, un paysan du nom de Zhu Yuanzhang, à la tête des troupes rebelles, renversa la dynastie des Yuan, prit Dadu et y établit la dynastie des Ming. Il renomma la cité Beiping, signifiant Paix du nord, et régna à partir de Nanjing dont le nom veut dire Capitale du sud. La lutte de pouvoir qui suivit sa mort en 1398 se termina en faveur d'un usurpateur, le quatrième de ses trente-six fils. Vigoureux et compétent, celui-ci gouverna sous le nom d'empereur Yongle.

L'empereur Yongle redonna officiellement à Beijing son titre Histoire de Pékin de capitale Ming en 1421 parce que les assises de son pouvoir se trouvaient au nord et que, en usurpateur qu'il était, il se sentait menacé dans le sud. Cet empereur eut une influence énorme sur Beijing: il lui donna son nom actuel qui a pour sens Capitale du nord et la rebâtit sur le modèle d'un échiquier qui existe encore à ce jour. Son programme de construction commença en 1406. Il prévoyait l'érection de chefs-d'œuvre architecturaux tels que la Cité interdite, la tour de la Cloche et le temple du Ciel. Autour du palais, il y aurait un réseau tissé de ruelles et de maisons à cour carrée aux teintes de gris. Fait à noter les toitures dorées et le labyrinthe des ruelles environnantes que l'on trouve aujourd'hui à Beijing sont un héritage surtout des Ming et des Qing.

De plus, l'empereur choisit un superbe em-placement au nord de Beijing comme cimetière royal, un site connu sous le nom de Tombeaux des Ming. Ses successeurs élargirent la cité, construisant fossés et canalisations et protégèrent la capitale d'éventuelles attaques nordiques en érigeant une forteresse. Une raison similaire motiva leur décision de restaurer et d'allonger des sections de la Grande Muraille près de Beijing.

Finalement, ces moyens de protection s'avérèrent vains. Affaiblis par les insurrections, la corruption et le banditisme, les Ming ne rivalisaient plus contre la force venant de la Mandchourie, partie nord-est de la Chine d'aujourd'hui. En 1644, les Mandchous conquirent Beijing. En adoptant le système administratif des Ming et en embrassant les valeurs confucianistes tout en maintenant une armée puissante, les Mandchous arrivèrent à se gagner la classe des lettrés et demeurèrent au pouvoir jusqu'en 1911.

Les Qing développèrent le réseau des hutong de Beijing et érigèrent bientôt des palais en banlieue dans des environnements de jardins luxuriants, le plus connu desquels est l'ancien Palais d'été. Cette merveille fut pillée et démolie par les troupes franco—britanniques durant la seconde guerre de l'Opium en 1860.

De boiteux «traités inégaux», imposés par les puissances de l'Ouest après les guerres de l'Opium, associés à l'aspiration des Chinois à des changements politiques, menèrent à la chute des Qing et à la fondation, sous l'influence de Sun Yat-sen, de la République de Chine en 1912.

Pendant presque toute la période républicaine Histoire de Pékinde 1911 à 1949, le pouvoir résidait, de fait, dans la lutte pour le contrôle de la ville et du pays que menaient les puissants seigneurs de guerre. En 1928, la capitale fut déplacée vers Nanjing, et Beijing reprit le nom de Beiping qu'elle conserva jusqu'en 1949. Durant cette période, Beijing devint la scène de plusieurs soulèvements politiques. Selon le Traité de Versailles signé après la Première Guerre mondiale, les forces alliées cédèrent les possessions de l'Allemagne en Chine (Qingdao, par exemple) au Japon plutôt qu'à la Chine même. Ce fait poussa les étudiants à organiser une grande marche, le 4 mai 1919. Leur protestation—contre l'impérialisme et les seigneurs de guerre, engendra le «Mouvement du 4 mai». Dans cette atmosphère intellectuelle, un assistant bibliothécaire d'alors à l'Université de Beijing devint membre fondateur du Parti communiste chinois (PCC) en 1921. C'était Mao Zedong.

En 1937, après avoir triomphé des troupes chinoises au pont Marco Polo (lûgôu qiâo fi fàtif) en périphérie de Beijing, l'armée japonaise occupa la ville et entreprit l'invasion générale de la Chine. La fin de la Seconde Guerre mondiale fit place à une guerre civile que le Parti communiste remporta.

Le 31 janvier 1949, victorieuse, l'armée populaire de Libération fit irruption dans la ville et, le 1er octobre de la même année, sur la Place Tian'anmen, Mao Zedong proclama la fondation de la République populaire de Chine. «Nous, peuple de Chine, nous nous sommes levés et notre futur est infiniment brillant», dit Mao à une foule de 300 000 personnes.

A Beijing, les nouveaux dirigeants démarrèrent bientôt leur propre programme de construction. Les anciens murs de la ville furent abattus en 1964 pour faire place à la route qui allait devenir le second Périphérique que nous connaissons aujourd'hui. La place Tian'anmen s'est radicalement étendue et deux bâtiments modernes ont vu le jour à ses côtés: Le Palais de l'Assemblée populaire (siège du parlement chinois) et le musée de l'Histoire de la Chine et de la Révolution chinoise. Les années 1950 virent apparaître à Beijing la construction d'édifices à logements et d'usines, puis dans les années 60, la première ligne de métro.

La réforme économique amorcée par Deng Xiaoping en 1978 ouvrit la voie au développement explosif de Beijing. La croissance économique rapide combinée à la préparation d'événements tels les Jeux asiatiques de 1990 et le 50e anniversaire de la République populaire de Chine en 1999, demandèrent d'innombrables projets de construction et d'infrastructures. Des avenues furent élargies, des autoroutes construites, de nouveaux secteurs développés alors que les tours d'acier et de verre semblaient pousser à vue d'œil. Sous Deng et ses successeurs Jiang Zemin et Hu Jintao, les investissements étrangers autant que les nouvelles idées furent bien accueillis. Ainsi tournée vers le monde, Beijing vit son avancement technologique et sa prospérité assurés.