Cette pagode octogonale (Liuhe) se trouve au sud de la ville, près du fleuve Qiantang et sur le versant de la montagne de la Roue de la Lune. Elle fut bâtie en 970 sous les Song du Nord pour repousser la marée du Qiantangjiang. Le phare était installé sur la pointe pour la navigation nocturne.
La pagode actuelle haute de 59,89m comporte sept étages en briques à l'intérieur et treize étages en bois à l'extérieur. Et le temple tel un annexe fut édifié à l'époque des Ming.
Faute d'entretiens depuis longtemps, les avant-toits et les corridors en bois à chaque étage étaient tombés en ruines. Ils furent restaurés comme à l'origine en 1899 sous le règne de l'empereur Guangxu des Qing. On peut monter jusqu'à l'étage supérieur et se promener dans le corridor de chaque étage pour admirer le beau paysage des alentours.
Dans le cadre de la protection du patrimoine culturel, la Pagode a été successivement restaurée en 1953 et en 1970. Sur les piédestaux en briques à l'intérieur on remarque des statues de dieux, des apsaras volantes, des figurines, des oiseaux et des animaux. La pagode est un joyau artistique et culturel.
Le bouddhisme fut introduit d'Inde en Chine sous la dynastie des Han de l'Est. Le style du stûpa est combiné avec la structure du pavillon chinois. C'est pourquoi, la pagode à la chinoise est tout à fait différente de celle des autres pays bouddhiques. Pourtant, le bois a été remplacé par la brique depuis la dynastie des Tang.
En général, la pagode n'est pas habitable. On n'y fait que des cérémonies bouddhiques. A côté de la pagode, on lait bâtir un monastère pour les bonzes.
La pagode fut construite à l'origine dans un triple but;en premier lieu pour y enterrer les cendres de doyens du monastère ; en second lieu pour repousser la marée; enfin pour y installer le phare sur sa pointe afin de guider les bateaux sur le fleuve Qiantang pendant la nuit.
Les six harmonies se réfèrent aux six règlements bouddhiques que les bonzes doivent respecter scrupuleusement. Ce sont les harmonies du corps, du langage, de l'esprit, de l'abstinence, de l'opinion et de l'opulence.
La pagode évoque deux légendes largement répandues parmi le peuple chinois.
Jadis, le Dragon-Roi se terrant dans le fleuve Qiantang était féroce. Une fois en colère, il remuait le fleuve et la mer. De gigantesques vagues firent chavirer des bateaux de pêche et inonder des champs et des villages. La population souffrit du désastre. Rien que pourLiuhe, jeune pêcheur, son père aurait été noyé dans la marée et sa mère emportée par des vagues. Liuhe s'en indignait vivement. Tous les jours il jeta des pierres dans le fleuve qui secouaient fort le Palais de cristal du Dragon-Roi. Le Dragon-Roi fut obligé de demander grâce en lui proposant des trésors en échange de la tranquillité. Mais Liuhe formula deux exigences; premièrement, le Dragon-Roi doit libérer sa mère sans conditions; deuxièmement, il ne fera plus souffrir le peuple riverain du Qiantang. Le Dragon-Roi n'avait pas d'autre choix que d'accepter les revendications de ce jeune pêcheur. Depuis lors, il n'y a plus w inondations aux rives du Qiantang et les habitants vivent en paix.
Un mythe raconte le combat de Nezha contre Aobing, le troisième fils du Dragon-Roi. Aussi méchant et féroce que son père, Aobing soulevait furieusement le fleuve et la mer et fomentait des troubles, causant tant de désastres aux riverains du Qiantang. Ses agissements furent écrasés par Nezha (Nata), ange doté d'un pouvoir tout-puissant.
En effet, Nezha était l'enfant prodige de Li Jing, le commandant en chef de la Garnison de Chentang sous la dynastie des Tang, qui deviendra le roi Tuo Ta, le premier des quatre Gardiens célestes. Malgré son âge de 7 ans, Nezha n'hésitait pas à tuer ce monstre Aobing tout en secouant le palais du Dragon. Alors le Dragon-roi furieux arrêta les parents de Nezha et réclamait une justice devant l'Empereur céleste. Pour sauver ses parents qui n'en étaient pas responsables, Nezha voulut se suicider en ouvrant son ventre el enlevant sa chair et ses os. Or, il reviendra à la vie par l'incarnation de la fleur de lotus grâce à Taiyi, son maître, un moine immortel.
La marée du fleuve Qiantang ne déborde plus désormais. Le peuple vit ettravaille dans le bonheur et la tranquillité.
Par suite, sur le versant de la montagne de la Roue de la Lune, les g. habitants construirentt la Pagode des Six Harmonies en commémoration de deux jeunes héros.