Le nom Forêt des Stèles remonte à l'époque des Qing, ce nom signifie que les stèles y sont nombreuses comme les arbres dans une forêt. Depuis les stèles des Han jusqu'à celles des Qing, plus de 3 000 stèles ou pierres gravées y sont conservées. Sur l'emplacement d'un mémorial de Confucius, ce musée a été fondé en 1087 sous les Song. Ce musée comprend 2 parties : la Forêt des Stèles et la Salle des Sculptures sur pierre. Selon l'UNESCO, il est l'un des 50 musées les plus importants du monde.
Dans la Chine antique, beaucoup de mémoriaux de Confucius comportaient 2 portes latérales en signe de respect envers ce grand maître. A l'ouest, c'est la Porte du Rite et à l'est, celle de la Justice. Ce portique est un édifice ornemental. Dans la Chine antique, le collège impérial était précédé d'un bassin circulaire et le collège provincial, d'un demi-bassin. Comme à l'époque des Song, le Mémorial de Confucius ici était à l'échelon provincial, on aperçoit ce demi-bassin de l'époque. Ces 3 portes sans battants s'appellent Portes Ling-xing, elles étaient utilisées pour offrir un sacrifice au Ciel. Au temps des Song, on croyait que celui qui respectait le Ciel respectait aussi Confucius, on les utilisait alors dans les Mémoraux de Confucius.
Ces 2 grandes colonnes décoratives jouaient le rôle de garde d'honneur et de porte-bonheur. Autrefois, les 2 râteliers des 2 côtés de cette porte portaient des hallebardes, armes de parade, on appelle ainsi cette porte celle des hallebardes. Dans les 2 salles latérales, les participants répétaient les rites et soignaient leurs habits avant de rendre hommage à Confucius.
Ces pavillons octogonaux ont été construits entre le XVIIe et le XVIIIe s. A cet époque, les empereurs Kangxi et Qian-long des Qing ont envoyé des troupes pour réprimer des seigneurs scissionnistes du Nord-Ouest. Après chaque pacification, l'empereur rédigeait un texte pour commémorer la victoire. Ces textes sont gravés en chinois et en mandchou sur des stèles abritées par ces pavillons.
Sous ce pavillon de gauche, on peut admirer un cheval de pierre réalisé en 424. Cette sculpture provient du tombeau d'un général de Daxia, un royaume établi par les Xiongnu. Sous les 2 pattes de derrière du cheval, on voit encore un ennemi conquis.
Le pavillon de droite abrite une cloche de bronze coulée en 711.
A l'origine, cette cloche de 6 tonnes était installée dans la tour d'un temple taoïste. Les inscriptions sur cette cloche sont rédigées et calligraphiées par Li Dan, le 6e empereur des Tang. Elles nous racontent le mystère du taoïsme et du son magnifique de la cloche. Le texte est orné autour d'animaux et de déesses volantes. Lors d'une exposition en 1964, cette cloche a été classée comme l'une des cloches les plus réputées du monde. Chaque année, à la veille du Nouvel An, la radio chinoise émet l'enregistrement du son de cette cloche pour dire adieu à l'année ancienne et accueillir le Nouvel An。
Dans les salles latérales de cette cour, on vénérait autrefois les tablettes commémoratives de 72 disciples éminents de Confucius.
Ce terrain est l'emplacement de la Salle du Grand Succès, salle pricipale du Mémorial de Confucius. Le nom de la salle signifie que Confucius possède un savoir sans limite et des vertues complètes, il incarne la grande réussite de la culture chinoise. Hélas, cet édifice splendide a été détruit par un incendie de la foudre en 1959.
Les 2 grands idéogrammes sur ce panneau sont calligraphiés par Lin Zexu, un fonctionnaire patriote des Qing qui a brûlé l'opium des Anglais. Ces 2 mots signifient { Forêt des Stèles ). La grande stèle sous ce pavillon est appelée (Classique de la Piété filiale sur Base de pierre ). Elle a été gravée en 745. L'Empereur Xuanzong des Tang voulait gouverner la Chine à l'aide de la piété filiale, il a rédigé une préface, calligraphié et annoté le Classique de la Piété filiale, un texte confucéen. Comme le texte prône principalement la piété filiale des enfants envers les parents et la fidélité des fonctionnaires envers l'Empereur, ce classique est très apprécié par les dominateurs de toutes les dynasties chinoises.
Nous voilà dans la première salle, on aperçoit ici principalement les (12 Classiques} de Confucius tels que les Mutations des Zhou, les Documents des Générations antérieures, le Livre des Odes, les Rites des Zhou, le Rituel, les Mémoires sur les Rites, les Explications de Zuo Qiuming sur les Annales du Royaume Lu, les Explications de Gong Yangshou sur les Annales du Royaume Lu, les Explications de Gu Liangzi sur les Annales du Royaume Lu, le Classique de la Piété filiale, les Entretiens de Confucius et le Dictionnaire Erya. Dans l'antiquité chinoise, ces 12 classiques étaient obligatoires pour les lettrés. Sous les Tang, l'imprimerie xylographique ne pouvait pas satisfaire aux besoins des lettrés, ces derniers étaient obligés de les recopier. Au IXe s., pour éviter des fautes dans les transcriptions, on a gravé ces 12 classiques sur les 2 côtés de 114 stèles pendant 7 ans, car les textes sont composés de 650 252 idéogrammes chinois. A l'époque des Qing, on a gravé aussi le classique de Mencius, successeur de Confucius. Cette salle abrite ainsi les 13 classiques de Confucius et de Mencius. A l'origine, les stèles gravées de 12 classiques de Confucius étaient conservées dans le collège impérial des Tang pour que les lettrés puissent vérifier leur copie, elles ont été transportées ici en 1087 sous les Song.
Dans la 2e salle, on aperçoit maintenant principalement des stèles réputées des Tang, telles que la ( Stèle biographique de Huangpu Dan ) calligraphiée par Ouyang Xun, la ( Stèle biographique du Maître Dao Yin ) calligraphiée par Ouyang Tong, la { Stèle ancestrale de la famille Yan ) calligraphiée par Yan Zhenqing et la { Stèle de la Pagode mystérieuse } calligraphiée par Liu Gongquan. Deux stèles sont particulièrement connues; la première est la ( Stèle de la Préface des Soutras traduits par Tang Xuanzang ). Cette préface a été rédigée par le 2e empereur des Tang. Pour exalter cet article impérial , le moine Huai Ren a collectionné les autographes de Wang Xizhi, le meilleur cal-ligraphie de Chine pour graver le texte. Mais comme Wang Xizhi avait disparu quelque 200 ans auparavant, des mots manquaient pour graver tout le texte. La Couronne Tang a promis 1 000 onces d'or pour chaque autographe de Wang Xizhi récolté. D'où son surnom, ( Stèle aux Caractères de 1 000 onces d'or }. La deuxième est la ( Stèle de l'Introduction du Nestorianisme en Chine en provenance de l'Empire romain }. Cette stèle gravée en 781 nous précise que le nestorianisme a été introduit à Chang'an, ancienne dénomination de la ville actuelle de Xi'an en 635. Elle nous raconte aussi le dogme et l'objectif du nestorianisme, sa diffusion en Chine et les activités des nestoriens pendant 150 ans sous les Tang. Des 2 côtés et en bas du texte en chinois, des inscriptions en cy-riaque nous mentionnent des événements et des noms des nestoriens. Cette stèle se dressait jadis dans une chapelle nesto-rienne des Tang. Sa découverte en 1623 a attiré l'attention de nombreux pays. Certains étrangers pensaient que cette stèle nestorienne aurait dû être exposée en Europe où il y a beaucoup de chrétiens. En 1907, l'Angleterre a envoyé à Xi'an un Danois nommé Holms pour négocier son achat pour 3 000 onces d'argent. Après le refus, ce Danois a dû faire une copie qu'il a transportée à Londres. Le Musée Guimet à Paris en conserve aussi une reproduction.
Voici la 3e salle, l'ancienneté des stèles ici varie entre les Han et les Song, à savoir dès 206 av. jusqu'à 1279 ap. J.-C. Ces stèles nous permettent d'admirer toutes sortes d'écritures chinoises telles que les écritures sigillaire, régulière, cursive, cursive simplifiée et l'écriture des screbes. A travers ces stèles, on peut connaître l'évolution de l'écriture chinoise dans toutes ses variétés. Sur cette stèle des Song, le moine Meng Ying a gravé les 540 radicaux essentiels des idéogrammes chinois en écriture sigillaire et il a marqué leur prononciation par des mots en écriture régulière. Elle nous fournit alors des renseignements pour des études sur l'écriture sigillaire et l'évolution des idéogrammes. Cette ( Stèle biographique de Cao Quan ) est gravée en écriture des scribes. Les mots là-dessus se distinguent par leur style vigoureux et élégant et leur structure hamonieuse. L'écriture des scribes est apparue au début du IIIe s. av. J.-C, à la fin des Qin, elle est simple et facile. L'évolution de l'écriture sigillaire à celle des scribes marque une grande réforme formelle des idéogrammes chinois. L'écriture des scribes est devenue une écriture courante durant la période des Han. Cette stèle a été gravée en écriture régulière. Née à l'époque des 3 Royaumes (220-280) , l'écriture régulière a atteint sa maturité et est devenue une écriture officielle et courante sous les Sui et les Tang (581-907) . Cette ( Stèle de Mille Mots > a été calligraphiée en écriture cursive simplifiée par Huai Su, un moine célèbre des Tang.
Autrefois, on utilisait mille caractères différents pour rédiger le manuel élémentaire des écoliers. La calligraphie de Huai Su est libre et vigoureuse, elle a exercé beaucoup d'influence par la suite. Cette { Stèle cassée de Mille Mots ) porte l'écriture fort cursive simplifiée de Zhang Xu, un calligraphie connu des Tang. Ses mots sont liés les uns aux autres , ils manifestent un style dégagé et furieux. Selon ses contemporains, Zhang Xu avait l'habitude d'écrire rapidement dans un état d'ivresse, à ce moment là, il écrivait comme bon lui semblait. Parfois, il était presque ivre fou et trempait même ses cheveux dans l'encre pour écrire. H a reçu ainsi le surnom de ( calligraphe fou ).
Voici la 4e salle, l'ancienneté des stèles ici varie entre les Song et les Qing, à savoir de 960 jusqu'à 1911. Certaines stèles portent des gravures. Cette ( Stèle de la Traversée de la Mer par Bodhidharma vers l'Est ) nous présente la scène suivante: en 520, Bodhidharma, un prince indien traversait la mer à l'aide d'un roseau pour venir en Chine. Cette ( Stèle de la Méditation de Bodhidharma ) nous montre la persévérance de ce dernier. Dans une grotte derrière le Monastère Shaolin, il a pratiqué la méditation pendant 9 ans, son ombre s'est finalement imprimée sur le rocher. Voici la ( Stèle de l'EtoileKui }. L'Etoile Kui est la première étoile de la Grande Ourse, elle incarne aussi le premier examinateur. Chaque fois après les examens nationaux, le premier examinateur marquait un point rouge sur le nom des lauréats. En se tenant sur un idéogramme chinois qui symbolise un poisson, l'Etoile Kui est représentée comme mi-homme et mi-divinité. L'encrier dans une main et le pinceau dans l'autre, cet examinateur est prêt à marquer le nom de quelqu'un. Cette image est composée également des mots suivants en chinois: rectifier la pensée et parfaire la conduite; se modérer et rétablir les rites. Regardez, la { Stèle du Portrait de Confucius ) est ornée de ces mots: le maître parfait. Le respect des Chinois envers Confucius est parfaitement exprimer par cette stèle. La {, Stèle des Vers cachés dans les Bambous )) nous raconte une histoire intéressante. Guan Yu, un général à l'époque des Trois Royaumes est fait prisonnier par Cao Cao. Il a envoyé, à son maître un dessin de 2 bambous. Les feuilles de bambous composent les vers suivants : ( Impassible devant la gentillesse de Cao Cao, ma fidélité est comparable à ces bambous verts. Bien que leurs feuilles soient moins jolies que des fleurs, elles ne fanent jamais été comme hiver. ) Ce général a exprimé ainsi sa fidélité d'une façon poétique.
Cette ( Stèle du Bonheur, de la Richesse et de la Longévité ) prône des idées féodales: fonction et traitement élevés, famille nombreuse, beaucoup de bonheur et longévité. La ( Stèle du Portrait de Guanyin ) nous permet d'admirer un chef-d'oeuvre de Wu Daozi, un célèbre peintre de l'époque Tang. Cette ( Stèle des Huit Paysages typiques de Guanzhong ) peut être considérée comme un dépliant touristique de la région de Guanzhong.
Dans cette cour, sont collectionnés de nombreux poteaux à attacher les chevaux. Ds étaient dressés jadis à côté des relais de poste ou devant la porte des familles riches. A part leur fonction d'attache des chevaux, on les utilise aussi comme objets de décoration, de bonheur et de protection contre les mauvais esprits. Ces poteaux sont accompagnés souvent par des pierres à monter à cheval.
Cette salle des sculptures sur pierre date de 1963. La première partie de l'exposition nous présente des sculptures funéraires. Ces 2 chimères moitié lion moitié tigre étaient déposées devant un tombeau des Han de l'Est comme gardiens . Voici des bas-reliefs méplats des Han orientaux, on les utilisait pour consolider la porte ou les parois du tombeau, ils jouaient aussi le rôle de décoration et de protection contre les mauvais esprits. Ces sculptures représentent soit la vie sociale, soit des histoires mythologiques.
Voici un sarcophage de pierre en forme de maison. La défunte s'appelait Li Jingxun, elle était la petite-fille adoptée du premier empereur des Sui et elle est morte à l'âge de 9 ans. Dans le sarcophage, sont déposés beaucoup d'objets précieux tels que des articles en or, en argent ou en jade, des perles et de la soie, etc. Le couvercle du sarcophage est gravé de ces mots : ( Mort immédiate au profanateur ).
Cette porte, cette épitaphe en forme de tortue et ce sarcophage de pierre ont tous été découverts dans le tombeau de Li Shou, cousin du premier empereur des Tang. La tortue est l'animal de longévité, cette épitaphe en forme de tortue exprime un tel souhait: Que soit éternelle la mémoire de Li Shou. A l'extérieur du sarcophage, les bas-reliefs méplats représentent les 4 animaux sacrés : dragon bleu, tigre blanc, oiseau écarlate et tortue surmontée d'un serpent ainsi que des fonctionnaires civils et militaires et des immortels. Des gravures intérieures représentent des musiciens, danseuses et servantes, le plafond est orné de toutes les constellations du ciel. Ces sculptures reflètent de façon vivante les chants et danses de la Couronne Tang et la vie des nobles.
Ce rhinocéros de 10 tonnes est une sculpture monolithe. Il était dressé devant le tombeau du premier empereur des Tang. Le regard perçant, l'attitude candide, les plis sous son cou et les écailles, tous les détails de l'animal sont parfaitement exprimés. Le socle de la sculpture garde encore ces mots: ( Le premier empereur Tang se souvient de son ami lointain. ) On suppose que cette sculpture représente le rhinocéros offert à la Couronne Tang par le Vietnam de l'époque.
Voici les 6 coursiers préférés du 2e empereur Tang. Ils étaient déposés devant son mausolée pour commémorer leurs mérites militaires. 2 de ces 6 chevaux, la ( Rosée d'Automne ) et le ( Coursier aux Poils crépus } se trouvent aujourd'hui dans le Musée de l'Université de Pennsylvanie en Philadelphie. Bien que les 4 autres sculptures authentiques soient cassées, elles suscitent l'admiration des visiteurs par leur modelage gracieux et leur allure vivante.
Ce tigre en pierre était dressé devant le mausolée du premier empereur Tang. L'artiste a réalisé cette sculpture de façon schématique et il a mis l'accent sur le regard menaçant de l'animal.
Ces 2 lions en marche étaient déposés devant le mausolée du 2° empereur Tang. Pendant cette période, on pouvait dresser les lions à danser. On peut aussi apercevoir le dresseur à côté d'un lion.
Voici la T partie des sculptures religieuses. Cette statue de bodhisattva en marbre blanc est vraiment magnifique, ses 2 seins saillants et sa gaze légère lui ont valu le nom de Vénus de Chine.
Cette statue de Maitreya a été gravée en 471. Son nez saillant, ses grands yeux et son front large nous laissent voir l'infuence de l'art Candhara. Derrière cette statue, les bas-reliefs méplats nous racontent les histoires de Shakyamuni.
Cette statue en marbre blanc représente le Bouddha du Trésor, il préside au Sud et il incarne l'égalité. La perle dans sa main permet d'avoir des trésors à volonté et de dissiper les maladies et le malheur. Les chevaux lui permettent de se déplacer dans le ciel comme sur la terre.
Cette statue du gardien bouddhiste remonte à l'époque Tang, elle impressionne par sa majesté, sa robustesse et son armure aux dimensions exagérées.
Voici la statue du Bodhisattva du Vide. Il peut préparer tous les trésors dans le vide afin de satisfaire aux besoins de tous. Quand il arrive au genre humain et montre son vide, on ne voit plus rien que le Bouddha Shakyamuni et quelques bodhisattvas dans le vide.
Voici une lampe bouddhiste des Tang. L'artiste a associé le mont Sumeru, haut lieu du bouddhisme et le socle de la statue de bouddha en forme de fleur de lotus à la toiture traditionnelle de Chine pour former un bel ensemble artistique.
Cette statue de Maitreya des Sui porte une belle couronne et un long collier décoratif. Comme la statue est sculptée avec une pierre sulfureuse, sa couleur jaune est tout à fait naturelle.
On voit ici la statue de Lao Zi, maître du taoïsme. Le taoïsme est une religion créée et pratiquée par les Chinois. La solennité, la sagesse et la sérénité de Lao Zi sont génialement interprétées par cette statue magnifique des Tang.