L'Armée de Terre Cuite

Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite

Le célèbre Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite de Qin Shihuangdi se trouve à l'est du mausolée de cet Empereur . Il occupe une superficie de 20 ha.

Le 29 mars 1974, lors du creusement d'un puits d'irrigation, des cultivateurs du village Xiyang, dans le district de Lintong, l'actuel arrondissement de Lintong, ont ( réveillé » par hasard cette armée souterraine de 2 000 ans. La nouvelle s'est répandue d'une façon spectaculaire. Conscientes de l'importance considérable de cette découverte, les autorités ont organisé une expédition archéologique. A l'issue des sondages, on a découvert 3 fosses funéraires remplies de guerriers et de chevaux en terre cuite grandeur nature. Le 1er octobre 1979, le Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite de Qin Shihuangdi a été ouvert au public. Dès lors, d'innombrables visiteurs, chinois ou étrangers, y viennent par marées humaines pour admirer cette armée funéraire vieille de 2 000 ans. L'ouverture de la fosse N° 3 remonte à l'année 1989 et celle de la fosse N° 2 au mois d'octobre 1994. En plus de ces 3 fosses funéraires, le musée expose aussi, après la restauration, les deux chars en bronze des Qin qui ont été exhumés en décembre 1980 à l'ouest du mausolée de l'Empereur Qin Shihuangdi.

Vingt ans après son inauguration, le Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite de Qin Shihuangdi est devenu le plus grand musée spécialisé in situ de la Chine. Ce site de l'Armée en terre cuite des Qin est qualifié de (Huitième Merveille du monde». (Si l'on ne visitait pas l'Armée en terre cuite, le voyage en Chine ne vaudrait rien», tel est l'avis commun des touristes du monde entier. En décembre 1987, le Mausolée de l'Empereur Qin Shihuangdi et son Armée en terre cuite ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Connu en Chine comme à l'étranger, le Musée des Guerriers et Chevaux en terre cuite de Qin Shihuangdi est en voie de devenir un musée de premier ordre au monde.

Nous allons d'abord visiter la salle d'exposition des 2 quadriges en bronze. Voilà le quadrige N° 1. Dans l'Antiquité, il avait aussi d'autres noms, tels que (chars des voyageurs debout}, (char à haut parasol } et (char militaire} . On l'utilisait pour se frayer un passage. Son poids est de 1 061 kg et il mesure 2,25 m de long et 1,52 m de haut. Ce char est muni d'une arbalète, d'un carquois et d'un bouclier. Parmi les boucliers déterrés au cours des fouilles, celui-ci est le plus ancien et le plus complet actuellement connu . Sur la face comme sur le revers, ce bouclier est orné d'un motif de dragon stylisé multicolore. Le conducteur reste debout sous le parasol. Il est coiffé d'un casque de général, orné d'un pendentif de jade et muni d'une épée. Très attentif, il a les deux mains tendues pour contrôler les rênes . Ses mains sont modelées d'une façon remarquable, on voit même les détails des muscles, les articulations des doigts et les différentes formes des ongles.

Voici le quadrige N° 2. On l'appelait autrefois (chariot de confort} ou (chariot à température réglable}. Les chariots de ce genre étaient réservés aux femmes nobles ou aux grands personnages. Ce quadrige possède une longueur de 3,17 m et une hauteur de 1,06 m, il pèse 1 241 kg. Le véhicule est divisé en deux parties: Pavant-train est assez petit, il est réservé au conducteur, tandis que la carrosserie plus spacieuse est gardée pour le noble passager. Le conducteur reste assis, il a l'air respectueux et prudent. La carrosserie est pourvue de trois fenêtres à glissière ajourée. La fermeture des fenêtres permet de garder la température et leur ouverture offre une fraîcheur agréable grâce à une bonne ventilation, c'est ce qui explique son deuxième nom: {chariot à température réglable ).

Les deux chars sont pourvus chacun d'un seul timon et attelés de 4 chevaux. Les deux chevaux centraux portent le timon et les deux autres les aident dans le tirage. Les deux éperons installés aux flancs extérieurs des deux chevaux centraux stimulent les deux latéraux quand ils s'approchent de trop, en même temps, il y a encore deux cordes qui relient les deux chevaux latéraux avec les deux centraux, ces deux cordes retiennent les deux chevaux latéraux quand ils s'écartent à l'excès, ce système permet aux 4 chevaux de garder une distance correcte dans le tirage et assure enfin la stabilité de la carrosserie. Tous ces chevaux ont 6 dents, cela prouve qu'ils sont dans la force de l'âge. La tête du cheval latéral à droite de chaque quadrige est ornée d'une frange, symbole de la hiérarchie et du pouvoir. Chaque quadrige est composé de quelque 3 000 pièces détachées. Une dizaine de procédés ont été utilisés dans la fabrication tels que le moulage, l'incrustation, la soudure, le rivetage et le boutons-pression , etc. Le harnais est composé de tubes en or et en ar-gent liés par un système de bouton-pression et de tenons et mortaises. La frange de décoration est faite de fils tirés en bronze dont le diamètre n'a que 0,3-0,5 mm. La partie la plus mince de la capote coulée ne mesure que 1 mm et la plus épaisse ne dépasse pas 4 mm.

Les pigments sont à base minérale. Parmi eux: les vermillon, rose, vert, bleu, blanc et noir. C'est le blanc qui prédomine.

Quand vous arrivez devant ces deux quadriges, vous avez l'impression d'être sous les Qin : aussitôt l'ordre de l'empereur venu, vous entendez les cris des conducteurs et les hennissements des chevaux, en compagnie d'un immense et majestueux cortège, l'empereur Qin Shihuangdi part pour une nouvelle tournée d'inspection. Voilà le charme irrésistible des arts plastiques de ces deux chars.

Maintenant, nous allons visiter les 3 fosses. Les 3 fosses des guerriers et chevaux en terre cuite sont numérotées en fonction de l'ordre chronologique de la découverte. Selon les archéologues, elles nous livreraient environ 8 000 guerriers et chevaux en terre cuite. Elles sont toutes aménagées en galeries souterraines de bois et de terre. Voilà comment on s'y prenait: on creusait d'abord une grande fosse profonde de 5 m, on y construisait parallèlement des murs porteurs le long desquels sont installés des contreforts pour soutenir des poutres. Au dessus, on posait des traverses de bois couvertes de terre de remblai. Le sol de ces tunnels est pavé de briques. Ces sapes mesurent 3,2 m de haut. Une fois les guerriers et chevaux en terre cuite posés dedans, les entrées de ces galeries étaient fermées.

Nous sommes maintenant dans la première fosse funéraire, elle occupe 14 260 m2(230m de long sur 62 m de large). Des guerriers et chevaux sont disposés en ordre de bataille. Les archers en robes des 3 premiers rangs ( 68 par rang, 204 en tout) forment Pavant-garde. Au milieu, des fantassins et des chars défilent en 38 colonnes. C'est la force principale munie de lances, de hallebardes et d'arcs. Des deux côtés, 2 rangs de fantassins face à l'extérieur constituent les 2 flancs-gardes. Parmi les 3 rangs de derrière, une rangée de fantassins tournés vers l'arrière représentent l'arrière-garde. Une telle phalange face à 4 côtés permet de prévenir des attaques survenant de tous les sens. Selon la densité des statues, on pense pouvoir déterrer dans cette fosse quelque 6 000 guerriers et chevaux ainsi que 45 chars.

On peut voit ici le chantier provisoire de restauration des guerriers. La restauration des statues exige un travail scientifique et rigoureux. A cause de la destruction naturelle et d'un incendie provoqué probablement par Xiang Yu, seigneur de guerre à la fin des Qin, des guerriers et chevaux en terre cuite ont été très abîmés. On enlève la terre autour des statues avec de petites pelles et des brosses, on prend des notes, on fait des dessins et des photos. Selon la forme, l'épaisseur, les veinures et les couleurs, on trie des morceaux appropriés pour les ajuster et les coller. On ajoute de la poudre de poterie dans la colle pour éviter la dilatation à cause de la chaleur. On installe des appuis d'acier à l'intérieur des jambes cassées, on met des morceaux de tissu trempés dans la colle sur les fissures du buste et du socle. On utilise des agrafes et des cordes pour fixer temporairement les fragments du corps, les fissures superficielles sont restaurées et patinées après. Quelquefois, la restauration d'une statue exige plusieurs mois de travail. Grâce aux efforts inlassables des archéologues, des statues gravement endommagées se présentent de nouveau debout.

Nous sommes maintenant devant la 2e fosse, elle nous présente les ordres de bataille les plus variés. Cette fosse de-6 000 m2 nous livrerait 1 300 guerriers et chevaux en terre cuite et 89 chars en bois. Cette fosse en forme de L majuscule comprend 4 ordres de bataille différents. Nous pouvons voir les détails sur ce plan général.

L'ordre des archers et des arbalétriers est situé au nord-est de cette fosse. Les 160 arbalétriers à genoux situés au centre sont entourés de 172 archers debout. Ces deux sortes de guerriers décochent leurs flèches de façon alternative pour assurer un tir continu.

L'ordre situé au sud comprend 64 chars en 8 colonnes. Ces quadriges de bois à un timon ont été brûlés par un incendie. Le conducteur est accompagné de deux soldats qui prennent une arme d'hast dans une main tandis que l'autre est attachée à la ridelle du char. H n'y a pas de fantassin autour du char.

Au milieu, c'est un ordre mixte de 19 chars, 8 cavaliers et environ 300 fantassins. Des chars suivis de fantassins et une marche fermée par des cavaliers: on n'a jamais vu une telle disposition militaire depuis les Shang et les Zhou.

L'ordre de cavalerie est placé au nord. Ayant les 6 chars comme avant-garde, les 108 cavaliers sont disposés en 12 colonnes . Debout à l'avant gauche de leurs chevaux, 4 cavaliers forment une équipe.

En se rassemblant, ces 4 ordres de bataille forment une grande armée et en se détachant, ils deviennent chacun une unité de bataille indépendante. Ces ordres de bataille sont vraiment fantastiques.

Ici, on peut voir des photos des statues trouvées dans cette fosse. Les coiffures et les armures différencient les grades. Le général a un casque à deux bouts relevés et une armure en écailles, l'officier moyen porte un casque doublé en pente et une armure. Les soldats n'ont pas de casque, les plaques de leurs armures sont grossières.

Cette statue représente un archer debout, il est en train de bander son arc. Les 2 pieds écartés et les jambes légèrement courbées lui donnent une grande stabilité.

On présente ici des armes des Qin exhumées. Elles se regroupent en 3 sortes: armes d'hast telles que lances, guisarmes, hallebardes, massues, lances longues, grandes haches; armes courtes telles qu'épées et cimeterres; armes à longue portée comme arcs et arbalètes. Ces armes moulées sont essentiellement composées de cuivre et d'étain. Beaucoup de ces armes ont été enduites d'une couche d'oxyde de sel chromique pour prévenir de la rouille, elles sont encore très tranchantes malgré un enterrement de 2 200 ans.

Selon les examens, cette épée comporte plusieurs métaux rares. Elle a été enduite d'une couche d'oxyde de sel chromique de 10-15 microns pour éviter la rouille. Il faut attendre jusqu'aux années 30 du XXe siècle pour que les Occidentaux déposent le brevet de cette technique. Cet enduit d'oxyde de sel chromique sur des épées Qin fait office de miracle dans l'histoire métallurgique du monde.

Les arcs et les arbalètes sont des armes à longue portée, mais les arbalètes sont plus avancées. Toutes les pièces des arbalètes sont standardisées et interchangeables. Les pointes de flèches portent même des crocs et des rainures, elles sont donc plus mortelles.

Conformément aux lois des Qin, toutes les armes fabriquées par l'Etat portaient le nom de leur arsenal. Beaucoup d'armes exhumées ici portent l'inscription Sigong, organisme spécialisé dans la fabrication des armes durant les Qin. De plus, on était exigeant envers les ouvriers. Leur nom sur les armes facilitaient le contrôle de la qualité.

Ce cavalier et son coursier en terre cuite sont aussi exhumés de cette fosse. A la différence des autres, ce cavalier porte un chapeau plat, ce qui lui évite un échevellement quand son cheval court à grande vitesse. Sa cuirasse est courte et les pans de sa jupe sont ouverts devant et derrière, tout cela facilite son mouvement quand il monte à cheval ou quand il en descend. Il porte un arc dans sa main gauche et il tient les rênes de sa monture avec l'autre.

Le coursier est pourvu d'une selle, ses rênes sont en plaques de pierre liées avec un fil de bronze. Ses deux oreilles pointées vers l'avant marquent sa pleine vigilance.

Ce général en terre cuite porte deux tuniques, son couvre-chef à 2 bouts relevés nous indique son grade. Il porte aussi une armure en écailles. Les bordures autour de son cou et de son armure, ses épaules et sa poitrine sont ornées de très beaux motifs multicolores. La taille de ce général atteint 1,96 m et il se tient debout derrière un char. Les deux mains sur la poignée de son épée, ce général fait figure de commandant en chef des guerriers de chars par son visage majestueux et ferme.

Cet officier en terre cuite porte une tunique et un pantalon. Il se tient à côté d'un général. Il tient un livre militaire dans une main et il esquisse un mouvement avec l'autre, il semble être en train de donner un bon conseil à son général.

Cet arbalétrier à genoux a l'air attentif et vigilant, il porte son regard vers l'avant pour surveiller les ennemis à tous moments. Avec les gestes de ses deux mains, on voit bien qu'il est prêt à se lever et à déclencher son carreau au moment opportun. Ses cheveux longs sont nattés en petites tresses et noués en chignon. L'ordre des plaquettes sur sa cuirasse est génialement conçu: au-dessus de sa poitrine, se sont les pièces supérieures qui couvrent les inférieures, et au-dessous, c'est le contraire, dans l'ensemble, se sont les pièce centrales qui couvrent les latérales. Ce système permet une grande liberté de mouvements au soldat.

Nous sommes maintenant devant la 3e fosse, elle représente le quartier général de cette armée funéraire. Cette fosse de 520 m2 nous a livré 68 guerriers et 4 chevaux en terre cuite ainsi que les traces d'un char de bois. Les points suivants

prouvent qu'elle symbolise le quartier général de cette armée funéraire :

1) La situation derrière les deux autres fosses justifie son importance.

2) Selon les traces, le char retrouvé dans le garage était orné d'une couche de peinture multicolore et pourvu d'un beau parasol. Les statues derrière le char portent toutes des casques d'officier.

3) Les statues trouvées dans la salle sud de cette fosse sont posées debout le long des parois et face au centre. En outre, on a déterré ici une trentaine de massues en bronze qui étaient utilisées à cette époque comme armes de parade. Ces guerriers ainsi placés munis d'armes de parade forment un cortège de gardiens et cet endroit tient lieu de salle de réunion.

4) On a exhumé des bois de cerf et des ossements d'animaux dans la salle nord. Les archéologues pensent que cette salle était utilisée pour la divination et la prière avant le déclenchement d'une guerre.

Sur les photos aux murs, on peut voir les couleurs sur les statues. Ces photos prouvent que les gens du peuple aimaient les vêtements de couleurs vives. Ils appréciaient aussi les grands contrastes de couleurs. Une veste verte était souvent assortie d'un pantalon bleu, alors qu'un veston rouge était généralement accompagné d'un pantalon bleu foncé. Le goût des habitants Qin reflète une vie active et une mentalité dynamique.

Regardez cette photo, ces massues en bronze étaient utilisées comme armes de parade. Elles symbolisaient l'autorité. C'est la première fois qu'on les a découvertes. On en a exhumé 30 de cette fosse. Les gardiens s'alignent des deux côtés la massue à la main, ce qui accentue l'ambiance majestueuse dans le quartier général.

1. Fosses des oiseaux et animaux rares et précieux

Ces 31 fosses nous ont livré des caisses en poterie qui renferment chacune un squelette d'animal ou d'oiseau et une cuvette de pâture. Certains de ces animaux sont herbivores et d'autres, omnivores. Le cercle de bronze sur le cou du squelette prouve que ces animaux étaient attachés. D'autres fosses nous ont livré des éleveurs assis en terre cuite avec des cuvettes de pâture. Toutes ces fosses constituent un zoo funéraire.

2.Fosses des écuries

Les 98 fosses à l'est du tumulus comprennent soit un cheval enterré vivant, soit une statue assise de palefrenier ou les deux ensemble. On y a trouvé aussi des pots, des cuvettes de pâture. Des centaines de chevaux tués ont été enterrés ( 3 dans une caisse de bois) à l'ouest et on a exhumé ici des palefreniers debout. Des poteries déterrées portent les noms des écuries impériales. Toutes ces fosses nous invitent à visiter les écuries de cet empereur.

3.Nécropoles des constructeurs du mausolée

Les deux nécropoles des constructeurs sont situées au sud-ouest du mausolée. Une des deux comprendrait 114 tombes. Elles sont si serrées que la paroi entre deux tombes ne mesure que 20 cm. Ces tombeaux sont dépourvus de cercueil et d'objet funéraire. Une fosse contient un, deux, trois voire 14 squelettes. La plupart des défunts sont des hommes dans la force de l'âge. Les squelettes placés de façon désordonnée prouvent que l'enterrement a été effectué à la légère. Certains gardent même la trace du couteau. Des inscriptions sur des tuiles nous précisent les noms, les lieux d'origine, les rangs sociaux et les dénominations des peines. Ces premières épitaphes chinoises témoignent des lois draconiennes et des corvées écrasantes sous le règne des Qin.

4.La fosse des armures en pierre

En 1998, on a découvert au sud-est du tumulus une grande fosse funéraire contenant des armures en plaquettes de calcaire. Elle avait subi un grave incendie, des plaquettes ont été brûlées jusqu'à l'état de chaux. Les fouilles préliminaires sur 153 m2 nous ont livré 87 armures, 43 casques et d'autres objets archéologiques.

Les plaquettes sont percées d'oeillets (1) Armures en écailles; (2) Armures de plaquettes; (3) Armure pour le cheval.

Les casques ont été trouvés en même temps que les armures.

5.La fosse des acrobates en terre cuite et le plus grand chaudron des Qin

En 1999, on a exhumé des statues d'acrobates de la cour impériale. Leurs tailles sont différentes et leurs gestes fort variés. Le premier fait pivoter une assiette, un autre soulève peut-être un poids avec sa main droite, un troisième est peut-être un hercule chargé de soutenir une perche.

Pesant 212 kg, ce chaudron mesure 71 cm de diamètre extéreur et 61 cm de haut. C'est le plus grand récipient exhumé à ce jour sur un site des Qin.

6.La fosse des fonctinnaires civils

En octobre 2000, les archéologues ont déterré des statues de fonctionnaire civil. Les 8 fonctionnaires civils sont munis au flanc droit d'un couteau et d'une meule. Ce couteau était utilisé pour racler les mots mal écrits sur les tablettes de bambou. D'après les statues et les objets déterrés de cette fosse, on suppose que ce site symbolisait le ministère qui s'occupait des prisons et de la justice.

7.La fosse des oiseaux aquatiques en bronze

En 2000, on a découvert la fosse des oiseaux aquatiques en bronze. On y a trouvé des cygnes, cigognes, oies sauvages , etc. A voir leur disposition, tous ces oiseaux sont placés autour d'un étang, les têtes vers l'eau. Ces oiseaux sont grandeur nature. La cigogne symbolise le bonheur et la longévité. Certains estiment que cette fosse concrétise la pensée de l'empereur Qin Shihuangdi qui cherchait la longévité et l'immortalité.

8.Art et fabrication des Guerriers et Chevaux en terre cuite

On peut résumer les traits artistiques de l'Armée en terre cuite des Qin en ces termes : grandeur, quantité, finesse et beauté.

Pour fabriquer des statues, on façonne d'abord les pieds et les jambes sur un socle carré, ensuite, on enroule le co-lombin pour former le corps creux, la tête et les bras sont ajoutés après.

Les têtes et les bras sont moulés d'abord en série, on les indivitualise ensuite par les sculptures. Pour fabriquer un cheval, tête, cou, corps, pattes et queue sont façonnés séparément, on les assemble ensuite et on les sculpte enfin. Après un séchage à l'ombre, les statues sont posées dans des fours où la température peut atteindre 950 à 1 050° C. Les couleurs sont appliquées après la cuisson. En ce qui concerne les potiers, les uns sont venus des ateliers impériaux, les autres des ateliers provinciaux. Certaines inscriptions sur les statues mentionnent leurs noms. Les couleurs sur les statues prouvent qu'à part les armures, les soldats Qin n'avaient pas d'uniforme. Sous les Qin, les armures et les armes étaient fournies par l'Etat, mais les vêtements étaient préparés par les soldats eux-mêmes. Depuis ces dernières années, les archéologues du musée collaborent aussi avec des spécialistes allemands et chinois pour protéger les couleurs sur les statues. Leur travail est couronné de succès.

Empereur Qin Shihuangdi

L'empereur Qin Shihuangdi, il sort du commun en fondant le premier pays féodal unifié au pouvoir centralisé. Cet Em-pereur est né en 259 av. J.-C. A l'origine, il s'appelait Ying Zheng. En 247 av. J.-C, il est monté sur le trône à l'âge de 13 ans comme roi des Qin après la mort de son père. Comme il était mineur, les affaires du pays étaient plutôt expédiées par sa mère et les autres mandarins. D. faut attendre l'année 238 av. J.-C. pour qu'il gouverne par lui-même à l'âge de 22 ans. D'abord, il a écrasé la rébellion déclenchée par Lao Ai, un fonctionnaire influent. L'année suivante, il a dégradé son premier ministre Lu Buwei et l'a poussé au suicide, car ce dernier avait trop abusé de son pouvoir. Après avoir consolidé son pouvoir, l'empereur a entamé une grande guerre pour annexer les six autres royaumes. Entre 230 et 221 av. J.-C., les royaumes des Han, des Zhao, des Wei, des Chu, des Yan et des Qi ont été anéantis successivement. La situation de démembrement et de guerres incessantes terminée, le royaume des Qin a unifié la Chine .A ce moment-là, notre célèbre roi des Qin n'avait que 39 ans.

Après l'unification de la Chine, le roi Ying Zheng croyait que ses vertus étaient supérieures à celles des Trois Augustes et que ses mérites dépassaient ceux des Cinq Souverains, personnages extrêmement méritants et exemplaires de l'antiquité chinoise. Il a alors combiné ces deux titres honorables en un seul pour choisir le nom de Qin Shihuangdi, premier auguste-souverain des Qin. Il espérait que son fils et son petit-fils allaient lui succéder ainsi sans interruption comme deuxième et troisième auguste-souverain. En vue de sauvegarder son système féodal, cet empereur a pris une série de mesures: remplacer le système d'inféodation par celui de préfectures et de districts, renforcer le pouvoir central, unifier l'écriture, les essieux des chars, les pièces de monnaie, les poids et les mesures, etc. Afin d' uniformiser la pensée culturelle , il a fait brûler les livres confucéens et enterrer vivants plus de 700 confucianistes. Toutes ces mesures concouraient à l'unification de la Chine sur les plans politique, économique, militaire et idéologique. L'Empereur prêtait une grande attention aux affaires d'Etat, chaque jour, il annotait des documents venus de tous les coins du pays jusque tard dans la nuit. Il a ordonné aussi la construction d'un réseau routier à travers la Chine et il a effectué 5 tournées d'inspection dans tout l'Empire. Partout où il arrivait, il faisait graver des ins-criptions sur pierre pour faire son éloge et la propagande des lois des Qin. Pour défendre le territoire du Nord, il a envoyé le général Meng Tian avec une armée puissante en prévision d'une invasion des Xiongnou. Il a fait relier des remparts construits par des royaumes différents en une grande muraille longue de 10 000 Li ( 5 000 km ). Il a aussi envoyé des troupes pour stationner dans les 5 montagnes stratégiques au Sud. De grands travaux hydrauliques ont été réalisés sous son règne. Tout cela lui a valu le surnom d' ( Empereur unique de l'Antiquité millénaire ».

Pourtant, Qin Shihuangdi était aussi un tyran. La construction de son mausolée dès son accession au trône a été intensifiée après l'unification de la Chine, plus de 720 000 hommes ont été mobilisés pour ces travaux. De plus, il a fait édifier plus de 700 palais de villégiature partout en Chine. Sous les Qin, la Chine était peuplée de 20 millions d'habitants, la population corvéable atteignait déjà plus de 2 millions de personnes. Toutes ces grandes constructions ont épuisé le peuple et ruiné l'économie sociale. ( L'homme travaillait dur aux champs et la femme filait et tissait sans cesse, mais le revenu total de la famille était insuffisant pour les impôts». Telle était la vie des simples gens de cette époque. Qin Shihuangdi était fort superstitieux, il craignait la mort et croyait à la théorie de l'immortalité préconisée par les sor-ciers. Il s'est rendu au mont Taishan pour procéder au culte du Ciel et de la Terre, il est allé à la recherche du remède d'immortalité jusqu'à la mer Orientale, il a envoyé le sorcier Xu Fu en haute mer en vue de chercher aussi le remède d'immortalité. Pourtant, tous ses efforts étaient vains. Au contraire, une grande fatigue provoquée par ces longs voyages a accéléré sa mort. Lors de sa dernière tournée d'inspection, l'Empereur est tombé malade et sa maladie s'aggravait sans cesse. Il savait bien que ses jours étaient comptés et il commençait à se préoccuper de son successeur. Son fils aîné Fu Su était prévoyant et expérimenté, mais comme il s'était opposé à l'autodafé des livres confucéens et à l'enterrement des lettrés vivants, il avait été envoyé dans le Nord comme surveillant militaire. Quand l'Empereur a décidé de rappeler le prince Fu Su dans la capitale pour préparer sa succession et son enterrement, Zhao Cao, un eunuque influent et rusé, a caché la lettre de l'Empereur et celui-ci allait rendre son dernier soupir à Shaqiu à l'âge de 50 ans, sans avoir revu son fils aîné, le prince Fu Su.

Pour éviter l'instabilité sociale, le premier ministre Li Si a décidé de garder la mort de l'Empereur secrète. Seuls étaient au courant, Li Si, le premier ministre, Hu Hai, le fils cadet de l'empereur et Zhao Gao, l'eunuque influent. La dépouille mortelle de l'empereur était posée dans son char et on lui apportait chaque jour les trois repas. Toutes les affaires d'Etat étaient gérées par les trois personnes susmentionnées. Zhao Gao et Hu Hai complotaient pour usurper le trône, ils ont obtenu le soutien de Li Si par la menace et l'appat du gain. Ces trois sujets ont dénaturé le décret impérial et ont envoyé un messager avec l'épée de l'Empereur pour imposer le suicide au prince Fu Su et au général Meng Tian. Etant droit et compétent, le prince Fu Su avait du prestige dans le pays, tandis que Meng Tian était le commandant en chef d'une armée puissante de 100 000 hommes. Avant de s'emparer du pouvoir, il fallait éliminer d'abord ces deux personnages clés. Lors de leur retour vers la capitale au mois de juillet, une mauvaise odeur se dégageait du cadavre de l'Empereur à cause de la chaleur. Le premier ministre Li Si a ordonné de transporter des poissons salés pour camoufler cette puanteur. Alors que le convoi s'approchait de la capitale Xianyang, une nouvelle a été parvenue: Fu Su et Meng Tian s'étaient déjà suicidés. Les trois comploteurs étaient soulagés. Ils ont annoncé la mort de l'Empereur et ont fait enterrer le cadavre dans le mausolée à l'est de Lintong.

Mausolée

Le site du mausolée a été choisi par les géomanciens de l'époque. D'après eux, un tombeau devait être entouré d'un côté par une montagne et de l'autre, par une rivière. Le tu-mulus devait être construit sur un endroit élevé et le caveau devait être creusé profondément. Voyons maintenant le mausolée de l'empereur. Au sud, il est entouré par les cimes verdoyantes du mont Lishan, au nord, la rivière Wei coule au loin comme un ruban de soie, à l'est et à l'ouest, la plaine Guanzhong à perte de vue offre un paysage champêtre. Selon des documents géographiques du passé, il y a des mines de jade au sud du mont Lishan et des mines d'or, au nord. La légende veut que Nu Wa, la déesse réparatrice du ciel, ait vécu sur le mont Lishan. C'est aussi ici que durant les Zhou, la belle favorite Bao Si a détrôné son roi par un éclat de rire.

Les travaux du tombeau ont été réalisés sous la direction des premiers ministres des Qin tels que Lli Buwei, Li Si et les autres. La construction de ce mausolée a duré 38 ans ( de 247 à 208 av. J. -C. ) . Le nombre des ouvriers mobilisés pour la construction du mausolée a atteint le nombre de 720 000.

Pour manifester sa suprématie, Qin Shihuangdi a fait concevoir sa tombe à la mesure de son oeuvre gigantesque. Le célèbre historien Sima Qian a décrit ainsi le mausolée de l'Empereur: ( Lors du creusement du caveau, on a rencontré 3 couches d'eau souterraine. Du bronze a été coulé jusqu'au sarcophage pour assurer l'étanchéité. D'innombrables objets précieux et rares y étaient conservés. On a aussi installé des armes à déclenchement automatique pour prévenir tous risques de profanation. Au plafond, toutes les constellations du ciel ont été représentées avec des perles étincelantes, et sur le sol, les grands fleuves de Chine ont été aménagés avec du mercure, des machines automatiques se transmettaient le mercure les unes aux autres... ». On voit par là que le mausolée de l'Empereur était un véritable entrepôt de trésors précieux. D'après les fouilles, la superficie de l'enclos funéraire serait de 56,25 km2, le périmètre de l'enceinte intérieure est de 4 km, et celui de l'extérieure, de 6 km. Elevé de 115 m autrefois , le tumulus mesure aujourd'hui une hauteur de 76 m.