La pittoresque ville de Dali, perchée à 1 900 m d'altitude, a certes été quelque peu touchée par la modernisation, mais elle conserve encore beaucoup de son charme d'antan. L'architecture y porte souvent la marque des Bai, une minorité ethnique qui constitue la plus grande partie de la population de Dali, à côté des Han, des Hui, des Yi et des Tibétains. La communauté bai de la ville y est installée depuis longtemps, et compte actuellement plus d'un million de membres.
Leur influence culturelle est très nette dans la ville de Dali elle-même comme dans les villages des environs, en particulier autour du lac Erhai, immédiatement à l'est de Dali. Leurs maisons en pierre et bois ont souvent deux étages, avec des doubles toits, des portes pliantes en bois et des fenêtres aux vitres ornementales. Les Bai, qui sont des artistes dans l'âme, aiment à décorer leurs murs d'élégants lavis. Il y a souvent une cour intérieure très soignée, où les femmes bai, qui adorent les fleurs, cultivent souvent des camélias et des bougainvillées. C'est une des raisons aussi qui ont valu à ces femmes, revêtues d'atours traditionnels colorés, leur surnom de «fleurs d'or.»
on voit des fleurs dans toute la ville. Les maisons en pierres aux toits de tuiles grises, et aux portes et fenêtres ornées de dragons et phénix renferment des cours aux jardins variés, et donnent une atmosphère paisible à la ville.
Pour pouvoir apprécier à fond l'architecture, la cuisine, le thé parfumé et la culture originale des Bai, allez à Xizhou et à Zhoucheng. Les résidences Yan, Hou et Zhou de Xizhou, village photogénique à 20 km au nord de Dali, sont de bons exemples d'architecture élégante bai. Le village de Zhoucheng, à une trentaine de km au nord de Dali, se spécialise dans la fabrication d'un type spécial de batik. Ce sont les femmes bai qui excellent dans cet art traditionnel: elles peignent, avec une teinture spéciale appelée banlangen, des motifs d'animaux et de fleurs sur un morceau de tissu attaché avec des fils. On coupe ensuite les fils, et ces mouchoirs, blouses et foulards sont mis à sécher au soleil dans les cours qu'ils illuminent de leurs couleurs.
Aussi appelée « Diancangshan ,rMfi; LU », la montagne Cangshan s'impose comme un immense mur à l'ouest de Dali. Malong ^iÈ1^,chapeau de neige éternelle. De nombreux ruisseaux s'écoulent en murmurant dans la montagne, et sur les versants, le ciel est obscurci par les feuillages denses des forêts. Sur les sommets, des lacs brillent comme des miroirs. Dotée d'une grande richesse végétale, la montagne Cangshan est un véritable jardin botanique.
Situé à l'est de Dali, à 1980 m d'altitude, le lac Erhai doit son nom à sa forme - « er » signifie « oreille » en chinois -, il couvre 250 km2, et a une contenance de 300 000 m3 d'eau. Cette vaste étendue d'eau brille sous le soleil comme un drap de satin vert, où se reflètent les pics du Mont Cangshan. Ce spectacle magnifique est poétiquement décrit comme « Les montagnes d'argent flottant sur le lac de jade ». Sur la rive est du lac, la montagne Tuanshan, aussi nommée « Parc Erhai », s'étend sur plus de 100 ha. Sur ses versants, des forêts luxuriantes de pins et cyprès abritent des bosquets de camélias, azalées, primevères et autres plantes typiques de Dali. Au sommet de la montagne Tuanshan, se trouvent des pavillons et corridors d'où l'on peut contempler le paysage des « montagnes d'argent flottant sur le lac de jade ». On peut aussi distinguer, entre lac et montagne, la vieille ville La vieille ville de Dali, embrassée par les Monts Cangshan, est une cité vieille de 600 ans qui fut fondée en 1383, sous la 15e année du règne de l'empereur Hongwu ?ft lit de la Dynastie Ming. Elle est entourée par des remparts de 8 mètres de haut et 3,5 kilomètres de circonférence, et traversée par un tissu de ruisseaux descendant de Dali et ses Trois Pagodes.
A 36 km du Comté de Binchuan, les Colli-nes Jizu, dont le nom signifie « pied de poule », sont non seulement un sanctuaire bouddhiste célèbre, mais aussi un site touristique magnifique. Au sommet des collines, la Tour Lengyan offre une vue sur les Monts Cangshan, Dali, et le Lac Erhai à l'ouest ; et sur le Mont Enneigé Yulong (Dragon de Jade) au nord. Les principaux monuments des collines Jizu sont : l'Arcade Lingshanyihui, les temples Zhusheng et Jinding, la Tour Lengyan, le Hall du Bouddha de Cuivre, le Hall Jiaye, le Couvent Huideng et le Pavillon Taizi.
A 25 km au sud-ouest du Comté de Jianchuan, les Collines Shibao, aussi connues sous le nom de « Collines de Shizhong (Cloche de Pierre) des Monts Cangshan. C'est pourquoi, à Dali, on entend le murmure de l'eau et furent érigées sous les dynasties Tang et Song, et sont officiellement reconnues comme site historique d'importance. Le site des Collines Shibao comprend les temples Shizhong et Baoxiang et l'Aire Haiyunju. Cent trente-neuf statues de Bouddha sont cachées dans les seize grottes de Shiziguan et Shadengqing, deux sections du temple Shizong. Le Temple Baoxiang est l'attraction la plus scénique des Collines Shibao. Un escalier de pierre d'un millier de marches mène à ce temple suspendu où se trouvent une cascade, une tour de pierre, un pont ancien, une « Echelle Céleste » et nombreux pavillons. La porte des Collines Shibao se trouve dans l'aire Haiyunju. La meilleure saison pour visiter les Collines Shibao est la fin du T et le début du 8e mois lunaire, quand se déroule un festival traditionnel de danses et de chants qui ne manque jamais d'enchanter les visiteurs.
Le temple aux Trois Pagodes, au nord-ouest, constitue un point de repère impossible à manquer. Il avait été originellement construit au IXe siècle, mais fut détruit au XIXe par un incendie. Lors des travaux de reconstruction entrepris en 1978, on découvrit dans les pagodes 600 objets anciens datant de l'époque de Nanzhao. La plus haute, appelée pagode des Mille Recherches, qui se dresse à 70 m avec 16 étages, est flanquée de deux pagodes octogonales de dix étages. Ces pagodes servaient non seulement à conserver les cendres et les os des saints, des textes sacrés et des objets précieux, mais aussi à invoquer la protection du Bouddha contre les catastrophes naturelles. La stèle de marbre devant la pagode des Mille Recherches porte les caractères «Yong Zhen Shan Chuan» qui signifient «dompte à tout jamais les montagnes et les rivières». En arrière, le temple de l'Illuminéest un musée qui raconte en détail l'histoire des pagodes. Empruntez le sentier proche des pagodes si vous souhaitez faire un peu de randonnée. Une marche de 10 km à travers des forêts de pins vous mènera jusqu'à une série d'étangs et une chute où vous pourrez reposer vos pieds fatigués. Si cet exercice a alléché votre goût de l'aventure, continuez le long des 19 sommets des monts Cang Shan, qui s'élèvent à 4 000m. Vous découvrirez peut-être le temple Yita, maintenant bien oublié. Dans ses murs d'enceinte une mystérieuse pagode du Xe siècle est complètement enchâssée dans ce paysage tranquille.
Les paysages hallucinants du mont Cangshan, les flots impétueux ainsi que les nuages tourmentés ont inspiré aux Bai un bon nombre de légendes impressionnantes; celle des Nuages qui attendent le mari (Wangfuyun) et celle de la Source des Papillons sont deux histoires d'amour, tragiques et émouvantes. Dans la première de ces histoires d'amour, la princesse de l'Etat de Nanzhao tombe amoureuse d'un bûcheron. Après avoir appris la mort de son amoureux à la suite des persécutions exercées par son père, elle éprouve tellement de chagrin qu'elle en meurt dans un creux du mont Yujufeng, puis son corps se transforme en nuages flottant sur le sommet du mont. Dès lors en hiver, même quand le temps est beau et que le ciel est bleu, il apparaît tout d'un coup des nuages et des vagues impétueuses se soulèvent dans le lac Erhai. Peu de temps après, le lac retrouve son calme.
Le 15e jour du 4e mois lunaire est le jour de la fête des papillons. Ce jour-là dans les parages de la source se presse une foule grouillante qui y vient admirer les papillons, très différents en taille, certains petits comme des sapèques, d'autres grands comme des écus. Ils volent autour de la source, tantôt ils se perchent sur des feuilles surplombant l'eau, ce qui forme avec l'eau sereine un curieux spectacle; tantôt ils s'éparpillent pêle-mêle pris de panique, et teintent l'eau de taches multicolores, offrant alors une scène charmante aux regards. La légende dit que deux jeunes et belles filles ayant rencontré un boa maléfique se trouvaient en grand péril. A ce moment-là un brave chasseur surgit et leur porta secours. Touchées par son héroïsme, elles en tombèrent amoureuses, mais il les refusa carrément. Et ne parvenant pas à l'oublier, elles se jetèrent
dans la Mare du Dragon depuis l'escarpement. En proie au remords, le chasseur y sauta lui aussi. Ils se transformèrent tous les trois en papillons, et désormais la Mare du Dragon où des papillons se rassemblent fut un lieu connu en Chine comme à l'étranger sous le nom de Source des Papillons.